DEUX ROUES. Alors que la démocratisation des voitures électriques n’aura lieu qu’en 2011, voire 2012, les deux roues carburant à la fée électricité ont su prendre une longueur d’avance. Adaptés à des trajets urbains courts, sont-ils une alternative crédible à un monde dominé par l’énergie fossile ?
90 % des véhicules à usage urbain parcourent moins de 40 km par jour. Ceux qui s’inquiètent des faibles autonomies des véhicules à batterie peuvent donc se rassurer. Cependant, le renouvellement parc auto au profit de modèles électriques est un choix à court terme qui se heurte à des contraintes de matière première et de technologie. En effet, les ressources en lithium sont loin d’être infinies, tandis que les voitures équipées de batteries amovibles permettant un changement rapide sans recharge restent encore rares. De part leurs petites tailles et la facilité d’accès aux pièces qui les composent, les deux roues sont les transports qui semblent les plus appropriés pour bénéficier de la technologie.
Un achat subventionné dans de nombreuses villes, sauf à Lyon.
De nombreuses villes françaises ont déjà compris l’intérêt d’encourager leurs citoyens à s’équiper de deux roues électriques. Ainsi Paris offre une subvention de 400 euros maximum lors de l’achat d’un modèle écologique. Un bonus salvateur qui permet de diminuer une addition souvent salée. Comptez autour de 2000 euros pour un 50 cm3 et 5000 euros pour un 125. De son côté, la ville de Lyon n’a toujours pas proposé de système identique bien que les différents revendeurs de l’agglomération fassent preuve d’un certain lobbying. Pourtant, cette situation au cas par cas dépendant de chaque municipalité pourrait bientôt être remplacée par un bonus national. Dès lors, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi a déjà émis l’idée d’une prime de 400 euros, s’inspirant du modèle parisien. Cependant rien n’est encore concret pour l’instant.
La Chine en première ligne
Sur un marché où les prix s’envolent vite, les constructeurs chinois arrivent en France avec des stratégies agressives. Importé dans l’hexagone par la société VEPE, le Predator fait parti des précurseurs du genre. Ce scooter 125 cm3 commercialisé à 5390 euros aurait une autonomie de 130 kilomètres et une vitesse de pointe de 95 km/h. Face à une concurrence qui affiche des tarifs pouvant dépasser les 8000 euros est-il la bonne affaire du moment ?
Confort et finition
Aucun doute, il s’agit bien d’une entrée de gamme. Les finitions sont plutôt mauvaises et on en vient à douter de l’espérance de vie du deux roues. Seuls les plus soigneux pourront le conserver dans un bon état. Par conséquent, l’achat d’occasion est vivement déconseillé. De plus, la selle est loin d’être un modèle de confort et conviendra uniquement aux petits trajets.
2/5
Motorisation
La conduite d’un scooter électrique est toujours surprenante. Le démarrage est fulgurant, puis la montée en vitesse ralentie pour devenir progressive. Le Predater ne déroge pas à la règle et ses performances sont acceptables. Cependant l’autonomie constatée ne correspond pas à celle annoncée. En mode économique, il ne faudra pas espérer faire plus de 70 kilomètres. Cela suffira à un usage strictement urbain.
2,5/5
Comportement routier
Malgré un poids de plus de 130 kilos, le Predator reste maniable et agréable à conduire tout en restant stable. Cependant, le freinage est tout simplement mauvais. En cas de pluie, il sera plus sage de le laisser au garage. De leur côté les suspensions sont bien trop dures.
2,5/5
Verdict
Avec son tarif de 5390 euros et ses nombreux défauts, le Predator bénéficie malgré tout d’un excellent rapport qualité prix. Néanmoins les économies ne font pas tout et les plus exigeants se tourneront sans aucun doute vers des modèles plus chers et mieux finis. D’ici quelques mois, la concurrence devrait être plus forte tandis que les prix devraient baisser. À l’heure d’aujourd’hui, les scooters électriques sont une alternative crédible qui ne trouvera sa place en France que si l’État choisi d’encourager leurs achats à l’aide d’un bonus.