Alors qu'elle est disponible depuis le mois de décembre au Japon, la PS Vita, nouvelle console portable de Sony, débarque dans nos contrées. Ce petit monstre de puissance, doté d'un catalogue de jeux conséquent va cependant avoir fort à faire face aux smartphones. Dès lors, faut-il acheter une PS Vita ?
"Les consoles portables sont déjà mortes, mais elles ne le savent pas encore". L’idée continue de faire son chemin dans la tête des analystes financiers et certains joueurs. Résolu à inverser la tendance, Sony a choisi de lancer une nouvelle console dotée du maximum d’atout avec elle. Ainsi, la PS Vita fait le plein de fonctions avec, en vrac, un sublime écran tactile OLED 5 pouces, une face arrière, elle aussi, tactile, un processeur quatre cœurs, un gyroscope avec reconnaissance de mouvements, une caméras à l’avant et à l’arrière pour profiter des jeux en réalité augmentée, des trophées à débloquer dans les jeux ou bien encore la fonction Near pour découvrir quels sont les jeux favoris des gens situés autour du joueur. Le tout est servi par une finition exemplaire qui inspire la confiance ainsi qu’une autonomie de plus de 5 heures. Deux modèles de Vita sont proposés au lancement, un premier doté simplement d’une connexion wifi commercialisé à 249 euros et un second bénéficiant en plus d’un modem 3G vendu à 299 euros.
Une Playstation 3 dans la poche
Fifa, Uncharted, Wipeout, Virtua Tennis, Rayman Origins, Ultimate Marvel Vs Capcom 3, les excellents jeux sont au rendez-vous et surprennent tous par leurs graphismes qui n'ont parfois rien à envier aux consoles de salon. Cependant, l'originalité ne sera pas de mise pour cette fournée. Bien qu'ils soient tous remarquables, tous ces titres restent des suites. Au final, le vrai petit bijou de la PS Vita se fera désirer quelques mois. Disponible au Japon depuis février, le fantastique Gravity Rush s'impose comme l'incontournable de la console. Dans la peau d'une demoiselle capable de défier les lois de la gravité, le joueur est plongé dans un magnifique monde ouvert où il devra se battre contre des créatures maléfiques. Porté par une sublime bande originale et des passages narratifs reprenant les codes de la BD, Gravity Rush est à lui seul, la bonne raison d'acheter une PS Vita. Le jeu devrait être disponible dès le printemps tandis qu'une démo est déjà téléchargeable via la boutique japonaise de la console. Par ailleurs, l'ensemble du catalogue de la Vita tente plus ou moins d'utiliser les fonctions tactiles avec parfois efficacité. Dans Fifa, le pavé arrière permet de mieux cadrer ses tirs devant les cages tandis que l’écran tactile facilite les passes avec ses coéquipiers. Pour les allergiques, il est toujours possible de couper ces fonctions et de revenir à une maniabilité classique.
Le choix de garder ses boites
Contrairement à la PS GO, dénuée de jeux sur support physique, la Vita laisse le choix. Tous les jeux sont donc disponibles sur des petites cartouches vendues aux alentours de 40 euros dans le commerce, ou bien en téléchargement via une boutique en ligne. Dans ce deuxième cas, les prix ont été revus légèrement à la baisse, histoire de convaincre les indécis. De son côté, Sony a tourné la page de son ancienne politique tarifaire et est désormais prêt à proposer des logiciels à très petit prix comme c’est déjà le cas sur iPhone ou Android.
Au-delà de ce catalogue fourni, la PS Vita pourrait bien contribuer à lancer le jeu en streaming. Débloquée de manière officieuse en modifiant la PS3, la fonction pourrait arriver officiellement dès cette année. Grâce à une simple connexion sans fil, elle permet de s'amuser avec ses jeux Playstation 3 dans n'importe quel lieu. L'expérience n'a alors plus de limites : après avoir commencé une partie de Battlefield 3 sur PS3, il sera possible de la finir dans son lit ou en pause au travail. Tout cela augure bien sûr un futur du jeux vidéo dématérialisé, où les consoles, Smartphones et même télévisions ne seront plus que des terminaux. Cependant dans tous ces cas figures, la Vita aura toujours l'avantage sur le smartphone grâce à sa prise en main.
Le stick, c'est plus fort que toi
La petite dernière de Sony dispose de deux atouts qui la placent immédiatement au-dessus de n'importe quel Smartphone. Il n'y a pas de secret, les commandes physiques et le duo de sticks analogiques font la différences. Le tactile c'est bien, les boutons c'est mieux ! L'ensemble apporte une souplesse, un confort et une précision qu'aucun Smartphone n'est jamais parvenu à atteindre y compris l'Xperia Play pourtant doté d'une croix directionnelle. Les Smartphones devraient bénéficier rapidement de plus de puissance qu'une PS Vita, cependant, tant qu'ils se contenteront de commandes tactiles, ils auront toujours du mal à faire le poids.
Les Smartphones condamnés à l'à-peu-près ?
Lorsque l'on met de côté les logiciels spécialement développés pour mobile comme Angry Birds, l'iPhone et les portables sous Android comme le Galaxy S2 restent désespérément à la traîne en matière d'expérience globale. Proposant parfois des jeux à la maniabilité assistée, ils laissent croire aux joueurs qu'ils contrôlent la situation, alors qu'il n'en est rien. Les jeux de tir à la première personne comme Modern Combat 3 en sont le parfait exemple et ne devraient pas longtemps faire le poids lorsque l'adaptation de Call of Duty arrivera sur Vita. Face à l'assouplissement de la politique de Sony sur les petits prix, les éditeurs de jeux sur mobile auront donc tout à gagner à porter leurs bébés sur PS Vita. Rajoutons enfin, une nouvelle fois, l'écran OLED 5 pouces de la Vita, ainsi qu'une autonomie de 5 heures en jeu, supérieure à la majorité des téléphones dans la même situation, pour définitivement accepter que les consoles portables ne sont donc pas encore mortes. Espérons simplement que les éditeurs aient compris le message.
Des défauts gênants mais légitimes ?
Ce n'est plus un secret, la PSP s'est bien vendue, mais fut l'une des consoles les plus facile à pirater du marché, au même titre que la Nintendo DS. Dès lors, entre un marché des jeux Smartphone aux coûts de développement limités, rapidement rentabilisés et celui des consoles portables au retour sur investissement parfois compliqué, le choix de la simplicité prime. Résolu à éviter ou du moins repousser le piratage de sa Vita, Sony a fermé un peu plus son environnement, quitte à décevoir le joueur.
Par conséquent, le câble de connexion et la carte mémoire sont des technologies propriétaires, il est impossible d'utiliser la console comme une clé usb, ni d'explorer les fichiers à l'intérieur tandis qu'il est obligatoire de passer par un Mac, PC ou une Playstation 3 pour transférer ses jeux ou d’effectuer des sauvegardes du système. Plus souple et moins contraignant qu'iTunes, ces contraintes restent agaçantes et prouvent clairement que Sony ne veut pas revivre l'épisode PSP quitte à le faire payer à son joueur.
Verdict
Bijoux de technologie, bénéficiant d'un catalogue de jeux comme on n’en a jamais vu lors d'un lancement, la PS Vita est une réussite. Son prix de lancement de 249 euros pour le modèle 3G doit être pondéré par l'achat obligatoire d'une carte mémoire vendu 20 euros au minimum ainsi que d'un jeu à 30/35 euros. Le ticket d'entrée se situe donc autour de 320/350 euros. Néanmoins, de nombreuses offres de lancement avec jeu offert ou réductions conséquentes permettent de s'amuser à moins de 250 euros, voir 200 pour les plus réactifs. Au final, la PS Vita est incontestablement une bonne machine qui devra confirmer ses grandes qualités sur le temps et ne pourra convaincre que si les éditeurs comprennent que les consoles portables ne sont pas encore mortes.