Les Grandes Ecoles du Cirque : le CNAC* de Paris, le Lido de Toulouse, l'Ecole Supérieurs des Arts du Cirque de Bruxelles, et aussi Stockholm, Montréal... Dans cette salle d'entraînement de la MJC de Ménival, on se croit dans un cirque d'hiver. On se trouve en fait dans une école préparatoire : l'Ecole du Cirque de Lyon.
Aux murs des vélos mono-roue. Au sol, des tapis d'exercice et d'étranges agrès pour s'entraîner aux équilibres que les mains. Torse nu, un corps de gymnaste, Martin alterne équilibres et jonglages. Toujours les mêmes gestes, inlassablement. " Ce n'est pas que de la performance physique, il ne s'agit pas seulement de montrer : je peux le faire. Pour moi le cirque est un moyen d'expression, comme la danse ou le jeu d'acteur. Le jonglage ressemble à de la parole. D'ailleurs ça s'écrit ". Même écho du côté de Yann, silhouette plus mince, plus juvénile. A 18 ans, il vient d'être sélectionné par l'Ecole de Toulouse. C'était son souhait. Après trois ans de formation, il veut continuer par de la danse et de la musique. Il aime le mélange des genres, tout à fait dans l'esprit de ces nouvelles formes d'art du cirque dont 20% seulement se pratiquent sous chapiteau.
Célia est arrivée là par hasard. Elle était danseuse. Elle a réussi un concours et s'est retrouvée à Ménival. Le coup de foudre est arrivé après. Célia c'est le mariage de la grâce et de la performance. Elle pratique les tissus aériens. Mais ici elle s'est entraînée à toutes les disciplines. Elle vise l'ESC de Bruxelles. Ensuite, elle voudrait entrer dans une compagnie, peut-être en fonder une, plus tard.
" Oui, c'est une formation pluridisciplinaire " confirme Pascal Nolin. Il est professeur d'équilibre statique, sur les mains. Il vient de l'Ecole Fratellini et du CNAC. " Il s'agit de préparer les élève à passer des concours ". Donc les entraîner aux figures imposées, comme le monté-groupé-tendu. Il passe d'un élève à l'autre, redresse une jambe ici, un bras là. Tout recommencer, sans cesse, jusqu'à ce que ce soit parfait. Une heure et demie à trois heures chaque semaine. Par groupes de 6 élèves sur une classe complète qui en comporte 12. Au programme également : danse, jeu d'acteur, clownerie, acrobatie, préparation physique générale, anatomie, histoire du cirque, 36 heures par semaine pendant 25 semaines. " Et ce n'est que la formation professionnelle " précise Jean-Philippe Raymond, le responsable de l'Ecole. Il faut compter aussi toutes les activités liées au cirque et proposées au grand public. Un véritable engouement ! Près de 600 participants par an rien qu'à Ménival. A quoi on rajoute les activités hors les murs, comme le partenariat avec les Subsistances. L'Ecole du Cirque est reconnue " formation professionnelle ". A ce titre elle bénéficie du soutien de la Ville de Lyon, de la région Rhône-Alpes, de la Préfecture du Rhône et de la DRAC.
*CNAC : Conservatoire National des Arts du Cirque
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