Ironie des dates, Gears of War 3 est sorti à quelques jours de la semaine mondiale pour l’abolition de la viande. Toujours aussi bourrin et démesuré, il nous propose une nouvelle fois de découper des kilomètres de barbaques à l’aide de mitraillettes équipées de tronçonneuses. La trilogie se termine en beauté.
Quelques mois après avoir détruit le dernier bastion de l’humanité pour sauver ce qu’il en reste, Marcus Fenix se heurte à une nouvelle menace. Un parasite tenace empoisonne la planète, obligeant notre héros à renouer avec une partie de son passé, qu’il pensait révolue.
Cet épisode 3 est attendu comme celui de la maturité, de la sagesse, de la raison. Une impression renforcée par une bande-annonce artistique et toute en douceur. Il n’en est rien ! Gears of War 3 est toujours un monument à la testostérone, aux explosions cataclysmiques, aux punchlines efficaces et sans subtilité. La maturité et la raison peuvent rentrer chez elles, place au divertissement qui tache. Dans la droite lignée des deux épisodes précédents, Gears of War 3 s’impose comme une excellente conclusion, débordant de batailles épiques et clôturant la saga avec frénésie. Le système de jeu reste identique. Jeu de tir à la troisième personne, il propose au joueur de se protéger derrière les éléments du décor pour mieux canarder les environs.
Michael Bay + Starship troopers + Aliens + The Thing + Predator
Toujours plus loin, toujours plus fortes, toujours plus bourrines, les aventures de Marcus Fenix restent indescriptibles. Dès lors une impression reste tenace, l’ensemble sonne comme si Michael Bay avait choisi les jeux vidéo, histoire de pousser au maximum tout ce qui est permis dans un blockbuster. Les soldats sont ultra bodybuildés, arborent des tatouages guerriers et parlent dans un langage qui pousserait un professeur de français à démissionner. Face à eux, les locustes créatures souterraines tenaces sont rejointes par les lambents, organisme kamikaze contaminé qui explose avant de mourir. Le tout se mélange dans un grand cocktail de violence graphique qui nous rappelle Starship Troopers, mais aussi Aliens, The Thing ou bien encore Predator. Pour la finesse, il faudra repasser, mais qu’importe, lorsque l’on joue à Gears of War, on ne veut pas de demie mesure.
C'était pas ma guerre !
Au menu une dizaine d’heures de jeu servies par de très beaux graphismes, qui montrent néanmoins leur limite sur la modélisation des visages. Heureusement les décors magnifiques et variés offrent le dépaysement qui manquait parfois à l’épisode précédent se déroulant majoritairement sous terre. Mieux rythmé et entièrement dénué de niveaux à la maniabilité douteuse, Gears of War 3 surpasse ses ainés et se paye le luxe d’accueillir en son sein l’une des plus belles scènes de la saga. Traumatisante pour les fans de la franchise, elle se révèle être d’une intensité à couper le souffle. Même les gros durs ont le droit de pleurer.
You want to live forever?
Malgré les années, Gears of War 3 continue de nous surprendre et apporte son lot de nouveautés distillées tout le long du jeu. Les exosquelettes dignes d’Aliens font leur entrée et apportent un peu plus au gameplay. Côté armes, les anciennes subissent des petites modifications, avec une mention pour le fusil Kaomax qui désormais peut être utilisé en visée à la première personne avec réticule de visée apparent : fusillade de légende garantie ! D’autres jouets complètent le tout, dont l’emblématique rétro-lanzor et sa baïonnette qui privilégie les charges désespérées ou bien encore le One-shot qui est un fusil sniper d’une puissance radicale. Enfin le multi-joueurs reste conforme à la légende et nous offre une nouvelle fois une durée de vie qui se comptera en années terriennes, tandis qu’un mode arcade fait son apparition et donnera envie de refaire la campagne principale plusieurs fois. Réussite sur toute la ligne, Gears of War 3 ne déçoit jamais tout en apportant une conclusion convaincante à une grande saga.
Gears of War 3 sur Xbox 360, à partir de 60 euros