“Retour sur investissement” : avec le stade des Lumières, l’Olympique lyonnais et Jean-Michel Aulas espèrent bien récupérer leur mise et assurer le développement futur du club. Aucun doute, tout a été pensé pour vous faire dépenser un maximum d’argent.
On connaît le smartphone (téléphone intelligent), la smart TV ou encore la smart car... Lyon accueillera pour la première fois en France un smart stadium avec le nouveau stade de l’OL (même si Aulas préfère parler de stade “2.0”, expression tombée en désuétude et peu appropriée aux ambitions du stade). Cette enceinte connectée n’aura pas pour seule vocation d’accueillir des matchs de foot, mais pourrait bien être une petite révolution en matière de marketing et de numérique.
Le smartphone sera la pierre angulaire du système, avec une seule application qui permettra d’obtenir tous les services du stade : billets, achats à la boutique ou à la buvette, parking...
Le stade connecté par excellence
Le stade des Lumières proposera un réseau wifi avec 500 bornes permettant à 25 000 spectateurs de se connecter en simultané, ce qui ouvre de nouveaux usages pour le consommateur et des entrées de revenus pour l’OL : achat de produits depuis son smartphone, partage sur les réseaux sociaux de photos ou de commentaires depuis le stade, jeux, commercialisation d’espaces publicitaires ou logo des sponsors qui s’affiche sur les smartphones.
Pas besoin de monnaie dans le smart stadium, c’est le smartphone qui servira de moyen de paiement. La Carte bleue sera elle aussi acceptée partout, seul le cash sera banni d’une partie du stade, comme l’indique Xavier Pierrot, stadium manager : “Il n’y aura pas d’argent liquide à la buvette, par exemple. Des points bien spécifiques dans le stade permettront de recharger une carte de paiement avec du cash.” Pour ceux qui le souhaitent, le billet sera dématérialisé et là encore conservé sur smartphone.
Un écran de contrôle dans la poche
Pour ceux qui ne veulent rater aucune action, la télévision à la maison reste la meilleure manière de regarder un match. Le stade des Lumières prend en compte cette évolution pour offrir le confort de la maison dans son enceinte, explique Xavier Pierrot : “Notre objectif est de concurrencer la télé et d’amener autant de services que ce que vous avez chez vous, tout en ayant l’avantage de vivre les événements en live.” Il y a les classiques (deux écrans géants et 300 écrans dans les tribunes) et les innovations : une application qui permettra de transformer son smartphone en écran de contrôle pour revoir des actions, des ralentis et choisir parmi la vingtaine de caméras présentes dans le stade pour ne rater aucune action.
Big data et achat impulsif
L’écran de smartphone sera égalementun vecteur d’achat impulsif avec la possibilité pour l’OL de faire évoluer ses publicités de manière dynamique : quand Lacazette marque un but dans le stade, il sera possible en temps réel de proposer d’acheter son maillot à tous ceux qui seront connectés à l’application ou au site de l’OL. “On pourra envoyer un push du genre “Flocage offert dans les 5 prochaines minutes”. Il pourra même être relayé sur les écrans du stade”, expose Xavier Pierrot. D’un simple clic, le produit est commandé, qui sera même livré directement “dans les parties haut de gamme du stade”, précise Xavier Pierrot. “Pour les zones où il y aura du mal à circuler, on indiquera un point de retrait près de la place.” Même rengaine pour les boissons, sandwichs et autres produits, là encore tous commandables depuis son smartphone et payables avec ce dernier.
Des loges accessibles toute l’année
L’OL propose deux types de formule pour les locations de loge : la classique, comme à Gerland, où les locataires pourront uniquement venir les soirs de match (comptez entre 110 000 et 120 000 euros à l’année), et la formule 365 avec un accès toute l’année pour tous les événements qui se dérouleront dans le stade (sport, concerts, spectacles) à l’exception de l’Euro 2016, mais aussi pour s’en servir de salle de réunion ou de séminaire (entre 150 000 et 200 000 euros par an pour une loge de 12 personnes). Selon nos informations, la moitié des 105 loges sont déjà vendues.
Les smartphones vont-ils tuer l’ambiance au stade ?
En août 2014, les supporters du PSV Eindhoven avaient brandi une banderole incitant à “niquer le wifi et supporter l’équipe”. Pour Xavier Pierrot, le wifi répond surtout à un besoin : “Nous amenons un service complémentaire pour ceux qui le souhaitent. Ceux qui voudront chatter, regarder les stats ou voir les ralentis pourront le faire. Tout le monde n’a pas la même façon d’aller voir un match.”