Quand Amazon, Google ou Apple s’intéressent de plus en plus à la gestion de l’intérieur de nos maisons, une entreprise lyonnaise propose une solution de substitution libre et interopérable avec celles des géants. Rencontre avec Jeedom, les Petits Poucets qui sèment les pierres de la domotique, la maison intelligente.
Mise à jour du 13/02/17 : la jeedom smart est désormais en précommande
Si un smartphone devient obsolète, l’utilisateur peut toujours passer des appels ou naviguer sur Internet. En domotique, quand c’est le cerveau de la maison qui n’est plus opérationnel, les galères commencent pour ses habitants. Fermeture d’un service ou obsolescence du matériel, les volets restent clos, tout comme la porte du garage, le thermostat est impossible à contrôler, l’alarme ne s’allume plus, idem pour les lampes du salon. Ce scénario désagréable, plusieurs utilisateurs l’ont déjà vécu. Il pourrait devenir courant avec l’arrivée de géants comme Amazon, Google ou Apple dans la domotique. Avec eux, viennent aussi les craintes de la surveillance et de l’exploitation des données personnelles à des fins publicitaires. Les Lyonnais de Jeedom, une solution domotique, sont parvenus à régler l’ensemble de ces questions par le haut en devenant la référence de la smart home libre, ouverte et indépendante.
Modulaire et ouvert
À l’origine du projet, en 2014, le choix fut simple, rappelle Thomas Martinez, premier salarié de Jeedom (ils sont trois aujourd’hui) : “Nous avons quatre piliers : le projet est open source, c’est le fondement. Il ne devait pas dépendre du Cloud, c’est-à-dire de services en ligne. On ne veut pas que les données des utilisateurs soient chez nous, car personne n’est infaillible et surtout, si un jour Jeedom cesse d’exister, le système continuera de fonctionner. Nous sommes agnostiques des protocoles, mariés avec aucun fabricant et nous voulons être le plus ouverts possible. Enfin, la solution est sans abonnement.”
Quatre, c’est aussi le nombre des marchés sur lesquels Jeedom se développe, explique Thomas : “Il y a la partie communautaire : des connaisseurs installent gratuitement notre solution Jeedom sur un petit ordinateur et vont acheter des plug-in et packs de services. Ensuite, nous avons le grand public, il peut acheter une box domotique déjà assemblée, la Mini+, vendue 169 euros (NDLR : bientôt remplacée par la Jeedom Smart). Après, il y a les installateurs-intégrateurs professionnels, qui suivent une formation pour avoir un agrément Jeedom, qui peuvent poser une box dans un format qui se cache dans le tableau électrique. Enfin, nous avons les grands projets, c’est là où nous sommes de plus en plus sollicités par des constructeurs ou entreprises qui nous demandent d’intégrer Jeedom dans leur solution.”
Simple à prendre en main, Jeedom se présente sous la forme d’une page Internet, consultable aussi bien via une tablette que sur son ordinateur, avec de grandes icônes qui permettent d’accéder à tous les objets connectés de la maison (thermostats, capteurs de température, de présence, d’humidité, consommation électrique…) et de les contrôler. Grâce à un système de scénarios, ils peuvent interagir et permettent de faire des économies d’énergie, mais aussi d’améliorer son cadre de vie. Jeedom a ainsi été déployé dans des résidences pour personnes âgées.
“Nous avons la possibilité de détecter les chutes, d’envoyer des alertes en cas de problème. C’est un marché porteur, tout comme celui des économies d’énergie. La maison intelligente permet d’effacer les pics de consommation. Quand un pic arrive, grâce à la maison intelligente, nous pouvons baisser le chauffage d’un degré et lisser la consommation”, se félicite Thomas.
En finir avec l’image de la télécommande et du gadget
Pour Alexandre Orilia, développeur mobile pour Jeedom, l’adhésion du grand public à la domotique va dépendre de la réaction des géants américains. “Le marché attend les réactions des Gafa [Google, Apple, Facebook et Amazon, NdlR]. On a quelques tentatives comme le système de reconnaissance vocale Amazon Echo, qui est une sorte de télécommande qui vous écoute, mais il n’y a pas eu de grosse révolution technologique. De notre côté, notre but n’est pas de faire du massmarket, on ne pourra pas gagner face à eux sur les tarifs ou la simplicité d’utilisation, mais on peut accompagner les professionnels dans leur installation précise. Aujourd’hui, on nous considère comme du middleware [solution pour faciliter les échanges d’informations entre plusieurs logiciels, outils et applications].”
Dans cette optique de pouvoir tout mettre en relation, Jeedom se retrouve compatible avec de nombreuses solutions, comme les ampoules Hue de Phillips mais aussi, plus surprenant, le Homekit d’Apple, qui permet de piloter sa maison depuis son iPhone (y compris grâce à la reconnaissance vocale). La firme à la pomme tolère cette utilisation pour le moment.
"la désobsolescence programmée"
Jeedom n’est pas le seul à la rendre possible et Apple y gagne un bel outil de promotion pour imposer sa solution. Alexandre et Thomas s’amusent de cette recherche permanente d’être compatible avec le plus de formats possible, se retrouvant même à faire de la “désobsolescence programmée” : “Nous supportons des technologies totalement abandonnées qui ne sont plus sur le marché, comme le lapin Nabaztag”, l’un des premiers objets communicants, dont les serveurs ont été coupés. La maison “intelligente” se heurte à cette double question de la confiance : combien de temps les produits seront-ils maintenus ? Mais aussi à celle de la sécurité des données, qui touche à notre intimité. “On est en attente, confie Alexandre. Les gens ont peur. Il suffit de penser aux caméras chinoises avec un backdoor intégré, accès caché qui permet de voir ce qu’elle filme à distance sans que l’utilisateur s’en doute. Il faut aussi que la domotique ne soit pas juste une télécommande, mais bien qu’elle rende la maison intelligente. Vous ne devriez même pas lui envoyer des ordres, sinon c’est une simple télécommande, un gadget. Elle doit être capable de tout faire automatiquement, ouvrir les volets roulants quand vous vous levez, couper le chauffage quand vous n’êtes pas à la maison, lancer l’alarme dès que vous quittez votre domicile… Avec Jeedom, nous allons vers cela.”
Début 2017, l’entreprise va sortir une nouvelle box domotique, la Jeedom smart“encore plus fiable et plus rapide, avec une meilleure portée, et toujours sur un système open source”, promettent-ils. En somme, une ouverture qui fait figure de révolution dans le monde des objets “intelligents” où fermeture et obsolescence continuentde régner.
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Les évolutions ne s'arrêtent plus dans le domaines des nouvelles technologies , , il faudrait cependant se rappeler que malgré toutes ces nouvelles trouvailles, le confort et la praticité ne font pas toujours tout!
La nouvelle technologie pour le grand bien de l'humanité, mais à quelle limite
Toute chose a sa fin malgré le confort qu'elle nous procure
Je ne suis pas du même avis que Brianne6, le confort est primordial pour une bonne qualité de vie, de nos jours les nouvelles technologies ont permis aux gens d'avoir plus de temps pour le dédiée à des choses qui les intéresse vraiment, les applications de messagerie instantanéité, whatsapp, snapchat, viber et autres ont par exemple permis de faciliter la communication.
Bonjour,Merci pour cet article.Cette solution est pas mal, mais incomplète.En effet, si je veux installer une serrure connectée cela nécessitera encore l'intervention d'un serrurier honnête.J'aurai préféré une solution 'clé en main' si je puis dire 😉
Avec la technologie, le luxe n'est pas forcement en or
vous vous êtes sans doute rendus compte que ces nouvelles technologies appliquées à l'habitat nécessitent un solide bagage , sinon c'est l'assistance téléphonique voir l'intervention d'un technicien, tout ça pour pouvoir commander son éclairage hors du domicile, voir ce qui s'y passe en votre absence, etc, tout un tas de truc dont l'utilité est discutable dont le budget installation maintenance est sans rapport avec le cout , cerise sur le gâteau , le coup de foudre, pour l'avoir 'expérimenté' et après passage de l'assurance j'ai découvert la vétusté de mes équipements. Se poser la question que m'apporte ces équipements, deux retiennes mes faveurs, l'automatisme du portail bien agréable en temps de pluie ou de grand froid, l'éclairage automatique devant la maison .
Salut,Merci pour cet article intéressant.C'est une bonne initiave de s'attaquer au marché de la maison connectée/intelligente.Cependant je pense que le mieux aurait été de créer les produits 'clé en main' qui vont avec.Personnellement qui n'oublie pas ses clefs régulièrement?On est toute la journée avec nos téléphones, ça pourrait vraiment nous aiderAux USA, les serrures connectées cartonnent:serrure connectée Sesameserrure connectée Augustserrure connectée ou serrurierCe n'est plus un luxe en 2017...
Toutefois, on pense que l'évolution de la technologie nous facilite la vie et offre le confort dont on aura besoin, en tout cas c'est la réalité, ce pendant la question se pose si cette réalisation humaine sera-t-elle parfaite et sans risque?, pourtant on dit toujours que l'erreur est humaine.
La domotique à prix abordable est aussi possible à l'aide d'un raspberry pi et de quelques modules savamment choisis. Bientôt un article sur mon site https://tommy-bordas.fr
La domotique à prix abordable est aussi possible à l'aide d'un raspberry pi et de quelques modules savamment choisis. Bientôt un article sur mon site tommy-bordas.fr