Le service MovieSwap vient de lancer sa campagne de financement sur Kickstarter. Son idée est simple : proposer un service de vidéo à la demande en illimité, basé sur les DVD des utilisateurs lus à distance via le cloud.
MovieSwap va-t-il concurrencer Netflix avec son service de vidéo à la demande où l'on peut accéder à des DVD via le cloud ? L'Américain doit aujourd'hui concilier avec une chronologie des médias difficiles dans l'hexagone et ne peut pas proposer des films de moins de trois ans. Le Français MovieSwap a trouvé une solution en proposant aux utilisateurs d'envoyer leurs DVD pour qu'ils soient ensuite proposés dans le cloud. Une fois le contenu accessible en ligne, les utilisateurs peuvent les lire depuis n'importe quel lieu doté d'une connexion internet, mais aussi les échanger gratuitement contre des films d'autres membres de la communauté.
C'est là que MovieSwap se distingue, puisqu'un film disponible en DVD quatre mois après sa sortie cinéma peut potentiellement se retrouver sur la plateforme si un utilisateur l'envoie. Libre à lui de l'échanger avec les abonnés de MovieSwap et de recevoir d'autres films en retour, plus ou moins récents. Aucun échange physique n'est nécessaire, tout se gère en ligne dans les "nuages", le cloud. A l'image de Spotify ou Deezer, MovieSwap a opté un modèle économique "Freemium". Une version gratuite sera proposée avec quelques fonctions basiques. Pour tout débloquer, il faudra payer un abonnement mensuel à un prix encore inconnu.
Une campagne sur Kickstarter
MovieSwap cherche depuis ce 8 mars un financement sur la plateforme Kickstarter et tente de récolter au moins 35 000 euros. Le premier pallier débute à 5 euros avec en contrepartie : la beta privé pour tester le service en avant-première, mais aussi un accès gratuit à MovieSwap à vie. Plus intéressant, à 35 euros, vous aurez les récompenses précédentes, mais aussi une petite clé HDMi qui permettra d'accéder au service sur sa télévision. Sur sa page de financement, MovieSwap affirme que son service se base sur deux concepts légaux, l'usage raisonnable (fair use) et "first sale doctrine", celui qui a acheté un contenu peut en disposer comme il le souhaite, le prêter ou le revendre. Derrière ce service, on retrouve les fondateurs de la plateforme Vodkaster qui a su faire ses preuves en matière de faisabilité technique et légale. Quand Vodkaster est axé sur l'achat-revente de DVD accessibles en ligne via le cloud, MovieSwap opte pour une philosophie basée sur les échanges. Les deux services continueront ainsi d'exister en même temps.
Le DVD : préhistoire de la vidéo
Néanmoins, on pourra trouver une grosse limite à MovieSwap : les films proposés venant de DVD ne seront pas en haute définition. Sur mobile avec un petit écran, cela ne devrait pas être trop désagréable, mais sur une télévision, la qualité vidéo pourrait être décevante pour les puristes (ou le grand public habitué à la HD). A l'heure où l'on parle d'Ultra HD, le DVD semble presque appartenir à la préhistoire du cinéma à la maison, à côté de la VHS et du Laserdisc. Sur ce point, les géants comme Netflix resteront largement devant, n'hésitant pas à jouer la surenchère technique.
Reste un constat : si vous ne savez plus quoi faire de vos vieux DVD, ils seront sans doute plus utiles sur les serveurs de MovieSwap que dans un carton. En un sens, le service nous propose aujourd'hui de leur offrir une seconde vie, tout en permettant de gagner de la place à la maison. Au mieux, ils seraient de toute manière partis à moins d'un euro pièce lors d'un vide-grenier, une fin peu glorieuse pour certaines œuvres cultes.
Ok pour le DVD qui est hasbeen à l'heure des écrans 4k et du Bluray, pour le reste l'a priori du rédacteur, sur la légitimité du streaming, biaise l'ensemble de l'article. Il faut le dire : le streaming, le partage et encore plus via une plateforme immatérielle est du VOL et une fumisterie. Regarder un film sur un portable c'est comme prétendre avoir eu une relation sexuelle avec ... une poupée gonflable! Ou avoir lu les Misérables ... en version abrégée. Le cinéma mérite mieux que ça. Déjà que la TV nous a fait prendre du coca light pour du vrai coca depuis 45 ans et encore plus depuis 35 ans et la création de canal+. L’avènement des écrans TV de grandes tailles permet de rétablir un peu l’équilibre et la magie du cinéma. Et puis il faut se poser la bonne question : est-ce moral ?
En achetant un DVD/Bluray, vous devenez propriétaire de l'objet support d'une œuvre mais surement pas de l’œuvre et encore moins de son droit de diffusion. L'artiste reste propriétaire de son œuvre, et doit être seul destinataire, avec son producteur, des revenus de la diffusion de son œuvre. Aujourd'hui, la liberté devrait se 'limiter' au possible. C'est la clé de l'évolution ou plutôt de la perversité de notre société.