L’arrivée de Netflix en France s’apparenterait presque à celle de Burger King. Nous sommes nombreux à vouloir y goûter, et quelques-uns l’ont déjà essayé aux États-Unis. Pourtant, la version française de Netflix pourrait bien décevoir.
Un catalogue de plus de 1 000 films et séries en streaming à consommer en illimité pour moins de 10 euros par mois : la promesse de Netflix est alléchante, du moins aux États-Unis. Le service de vidéo à la demande arrive en France mi-septembre dans un contexte qui n’aidera pas son développement. Nefflix va se heurter à une première contrainte de taille, fruit de déception pour les consommateurs : la chronologie des médias.
Pas de films récents
Dans notre beau pays, les services de vidéo à la demande en illimité n’ont pas le droit de proposer des films sortis il y a moins de 3 ans. Les longs-métrages les plus frais dateront donc de septembre 2011. Aux États-Unis, certains films se retrouvent sur Netflix seulement six mois après leur sortie en salle. Oubliez les Avengers, La Vie d’Adèle, Nymphomaniac, disponibles outre-Atlantique, il faudra se contenter de choses déjà diffusées à la télévision. À côté, le catalogue est essentiellement composé de séries B et de navets.
Les séries télévisées pour se rattraper
Si les films sentent la naphtaline, les séries, elles, seront de première fraîcheur. Première déception, Netflix ne diffusera pas en France son programme maison, House of Cards, réservé à Canal+. Heureusement, le service se rattrape avec d’autres productions internes comme Orange is the New Black, Lilyhammer ainsi que l’adaptation du comics Daredevil qui sera suivie d’autres séries sur des héros Marvel. Une production française est également prévue pour 2015. Intitulée Marseille, elle se penchera sur la face sombre de la cité phocéenne.
Netflix a pour coutume de sortir ses programmes en simultané dans le monde entier, cela ne devrait pas changer. L’américain s’est aussi offert quelques belles séries pour maintenir son avantage. Gotham, sur la jeunesse de Bruce Wayne, futur Batman, tout comme Blacklist compléteront un solide catalogue. Un seul gros manque : pas de Game of Thrones.
Les opérateurs vont-ils jouer le jeu ?
Une dernière déception pourrait bien venir des opérateurs et non de Netflix. À son lancement, le service ne sera pas disponible via les box Internet mais uniquement sur applications, télés connectées, navigateurs et consoles de jeux.
Netflix consomme de la bande passante et monopolise jusqu’à un tiers du réseau Internet aux États-Unis. En cas de succès en France, les opérateurs pourraient bien lui demander de mettre la main au porte-monnaie. Si l’américain s’y refusait, le service pourrait être dégradé, voire inutilisable comme ce fut le cas pour YouTube chez certains fournisseurs d’accès Internet français.