Phonebloks, Ara, smartphone modulaire : la révolution mobile

En septembre 2013, le designer néerlandais, Dave Hakkens, a présenté un concept aussi révolutionnaire que prometteur : le Phonebloks. À travers une vidéo le jeune homme imagine un smartphone modulaire qui permet de changer les composants facilement selon ses besoins et ses envies. De simple intention à l'origine, l'idée pourrait bien devenir réalité un jour.

Et si le smartphone de demain était entièrement personnalisable, à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur ? Fan de jeux vidéo ? Optez pour un processeur surpuissant. Envie d'un mobile autonome ? C'est simple, il suffira de choisir une batterie plus puissante. Si l'une des pièces tombe en panne, ce n'est pas grave, elle sera remplacée en quelques secondes. L'opération est simple puisque tous les composants du mobile prennent place dans des modules qui se clipsent à l'arrière d'un écran. Cette idée prometteuse est celle du néerlandais Dave Hakkens qui en septembre 2013 a présenté le concept du Phonebloks. On aurait pu penser que tout cela resterait au stade de la vidéo d'intention. C'était sans compter sur Motorola et Google qui face au buzz du Phonebloks ont avoué étudier un projet identique depuis maintenant un an, récupérant au passage Dave Hakkens pour travailler avec lui. Ainsi, le modèle Motorola Ara pourrait bien être le premier mobile de philosophie Phonebloks. De son côté, le constructeur chinois ZTE a également dévoilé un concept de téléphone modulaire, l'Eco-Mobius, renforçant l'idée qu'un jour ou un autre de tels smartphones devraient arriver sur le marché.

Une solution pour lutter contre l'obsolescence programmée ?

Au-delà des envies de personnalisations, le Phonebloks pourrait être une solution efficace pour lutter contre l'obsolescence programmée. Plus besoin de changer de mobile tous les ans, il suffira de remplacer le processeur par un modèle plus puissant pour continuer de profiter de ses applications favorites même lorsqu'elles deviennent plus gourmandes. Néanmoins, la réalité nous ramène sur terre. Les constructeurs de mobiles ont peu d'intérêt à proposer de tels smartphones. Il suffit d'observer l'un des modèles les plus vendus pour s'en convaincre. L'iPhone 5S d'Apple ne dispose pas d'une batterie amovible, facilement remplaçable. La firme à la pomme n'est pas la seule à avoir fait ce choix et les constructeurs permettant de changer soi-même cette pièce se font de plus en plus rares. Dans ce monde, Samsung fait office d'exception, pour combien de temps encore ? Dès lors, si les constructeurs ne permettent pas d'accéder à un composant comme la batterie, comment imaginer qu'ils optent pour des smartphones modulaires où tout peut être changé ? Leur modèle économique s'en retrouverait alors totalement bouleversé et ils se retrouveraient dans l'obligation de mettre à jour les logiciels internes de mobiles anciens quand actuellement, ils les abandonnent au bout de deux ans dans le meilleur des cas.

Le monde en kit

Malgré les réticences, le projet Ara semble être sur de bonnes voies. Motorola vient d’annoncer avoir conclu un partenariat avec l'entreprise 3D systems, spécialisée dans l’impression en trois dimensions. À terme, de tels concepts portent avec eux des espoirs qui vont plus loin que le simple désir d'avoir un mobile qui convient à ses besoins. Le Phonebloks, associé à l'impression 3D, permettrait de rapatrier la production de certaines pièces directement dans le pays du consommateur final. Par ailleurs, un téléphone qui ne termine pas à la poubelle lorsqu'une pièce est cassée, c'est également moins de déchets générés et de matières premières à extraire, une nouvelle forme de consommation en somme dans l'ère du tout jetable.

L'idée du modulaire fonctionne en tout cas sans problème depuis bientôt vingt ans dans le monde de l'ordinateur personnel. Les amoureux d'informatique qui ont opté pour une tour ne s'en débarrassent pas dès que les composants à l'intérieur ont fait leur temps. Ils se contentent de changer les pièces selon leur besoin. Au final, c'est donc, encore une fois, les consommateurs qui pourront faire pencher la balance. En soutenant Phonebloks via les réseaux sociaux, et en échangeant la vidéo de Dave Hakkens, ils ont poussé Google et Motorola a dévoiler leurs projets. Les idées de ce genre ne pourront émerger et fonctionner que si elles sont largement portées par les futurs acheteurs.

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