Individus isolés, rumeurs et autres canulars, les clowns maléfiques terroriseraient actuellement la France. Au-delà de ce qui ressemble à de mauvaises blagues, pourquoi avons-nous si peur des clowns et d'où vient le phénomène ?
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Personnage né dès le XVIIIe siècle, le clown a été pendant longtemps l'élément humoristique de nombreux spectacles. Depuis quelques semaines, ils ne font rires plus personnes. Durant le mois de septembre, plusieurs vidéos mettant en scène des personnes habillées en clown et armées sont apparues sur la toile. Le phénomène, situé à l'origine aux États-Unis, s'est depuis propagé en France. Les clowns prétendument aperçus dans les villes de l'hexagone ne sont en réalité souvent que des rumeurs ou des canulars, lancés par des adolescents et jeunes adultes qui cherchent à (se) faire peur. Pourtant, certains n'ont pas hésité à se balader grimés en auguste, tout en portant des armes. À Béthune, dans le Pas-de-Calais, un jeune homme a été condamné à 6 mois de prison pour avoir terrorisé des passants en étant déguisé en clown. Dans l'Hérault, un autre a été interpellé après avoir endommagé une voiture, portant lui-même un costume. Pour comprendre d'où vient le phénomène, il faut remonter à l'un des premiers "clowns maléfiques".
De L'Homme qui rit au Joker
En 1869, Victor Hugo publie L'Homme qui rit, un roman sur la vie de Gwynplaine. L'homme mutilé arbore un macabre sourire après avoir été défiguré. Il ne s'agit pas d'un clown a proprement dit, mais le visage du personnage donne l'impression de n'être qu'une immense bouche en train de rire. Le livre d'Hugo est adapté au cinéma en 1928 par Paul Leni sous le nom de The Man Who Laughs. Gwynplaine est interprété par Conrad Veidt, touchant et effrayant à la fois. Douze ans plus tard, Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane s'inspirent de ce sourire légendaire pour créer un personnage qui l'est tout autant : le Joker. L'ennemi juré de Batman, plus personnage de la carte à jouer que du clown est pourtant devenu l'un des symboles de ces identités maléfiques qui auraient pu sortir d'un cirque démoniaque. Le Joker traversera les âges sans perdre de son aura. En 2008, l'acteur Heath Ledger livre son interprétation du personnage dans le film The Dark Knight. Le clown apparaît comme un anarchiste prêt à tout pour déstabiliser Batman. Cependant, ce Joker est alors éloigné de ses origines de base : une sorte de dandy avec un sens de l'humour particulier, imprévisible, mais toujours mortel.
John Wayne Gacy : le tueur en série clown
Les États-Unis ont été marqués par l'image d'un autre clown maléfique : John Wayne Gacy. Ce tueur en série à qui l'on attribue 33 victimes avait pour habitude de se déguiser en clown pour divertir les enfants, mais aussi de peindre des tableaux avec des bozos. Arrêté en 1978, John Wayne Gacy est condamné à mort en 1980 (il est exécuté en 1994). Les États-Unis découvrent alors la paranoïa des clowns tueurs, la première psychose débute officiellement. Le personnage censé faire rire, à l'origine sympathique, devient potentiellement un tueur en série. Dans les esprits, ami des enfants, le clown peut les mener également à leur perte. Plusieurs rumeurs sont propagées, des personnes déguisées enlèveraient petits et grand. Ils les attireraient avec des tours ou des bonbons puis les tueraient. Certains s'en amusent, surfent sur le phénomène : le clown maléfique devient un déguisement récurrent lors des fêtes d'Halloween. Dans ce contexte, Stephen King apporte sa pierre à la culture populaire en 1986 et publie son roman Ça. L'auguste est toujours un tueur et terrorise une bande d'amis. Le livre est adapté en téléfilms en 1990, participant à son tour à la propagation des légendes urbaines sur les clowns, nourrissant l'aura terrifiante qui les entoure.
Le cinéma et les séries s'en mêlent
En 1988, dans le film Les clowns tueurs venus d'ailleurs, la menace vient désormais de l'espace, mais est toujours grimée en blanc, rouge et vert. Des extraterrestres prenant l'apparence de clowns enlèvent des humains et les consomment comme des milk-shakes. Le long métrage s'inscrit alors dans la tendance de l'époque portée par Ça de Stephen King. Depuis, les films du genre se sont enchaînés. Le site Senscritique.com en recense pas moins de soixante-quatre. Récemment, la série American Horror Story a placé à son tour un auguste tueur au centre de l'attention. De même les réseaux sociaux regorgent aujourd'hui de photos et autres montages montrant des clowns inquiétants. Pris en photo dans des milieux urbains, ils ont contribué à propager le phénomène. Avec la psychose actuelle, les choses ne devraient pas retomber avant quelques semaines. Perversion d'une icône de l'enfance, portée par les faits divers et le cinéma, le clown tueur est une image qui reviendra toujours dans tous les cas. La France découvre seulement aujourd'hui un concept récurrent qui marque la culture américaine depuis plus de trente ans. La meilleure façon d'y mettre fin reste de ne pas relayer les rumeurs et de continuer de se faire peur en regardant simplement des films.
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J'ai la vague impression que derrière ces histoires de clown se cache quelque chose . La chose n'est pas assez prise au sérieux, il faut que la police mettent le paquet sur cette affaire! Le site facebook devient la plateforme des organisations de la délinquance et du crime!