Test de BioShock Infinite : sous l’utopie, la crasse

Test - En 2007, le jeu vidéo BioShock surprenait les joueurs avec son aventure dans une citée sous-marine plongée dans le chaos. Six ans plus tard, la saga change d’univers et s’envole dans les airs. Adieu l’océan, place à Columbia, une utopie majestueuse construite au milieu des nuages.

1912, l’ancien détective Booker DeWitt doit ramener sur terre la jeune Elisabeth et solder ainsi ses dettes de jeux. Mais quelque chose ne tourne pas rond dans la cité aérienne de Columbia. Le vernis de l’utopie cache de sombres secrets. Progressivement, Booker va découvrir la noirceur de l’âme humaine tout en se confrontant à ses propres péchés.

Inutile de tergiverser, dès les premiers instants, BioShock Infinite en met plein les yeux. Merveilleuse ville colorée et débordante de vie, Columbia est tout simplement belle à voir. Une nouvelle fois, les studios d’Irrational Games livrent un excellent travail artistique et parviennent à rendre crédible ce passé alternatif. En 1912, la technologie permet déjà de construire les projets les plus fous et les décors regorgent d’inventions.

BioShock Infinite est magnifique. Les versions Xbox 360 et PS3 s’en sortent avec les honneurs bien que montrant leurs limites. Comme d’habitude ces derniers temps, il faudra jouer sur PC pour profiter des meilleurs graphismes. Dans tous les cas, on se plait régulièrement à admirer les nombreux détails qui débordent à l’écran tout en réalisant progressivement que cette beauté de façade cache les pires travers du genre humain. Derrière l’utopie, la crasse règne.

Elisabeth : cœur de BioShock Infinite

Retenue prisonnière depuis de nombreuses années, Elisabeth semble être l’une des dernières lueurs d’espoir dans ce monde chaotique. La jeune fille est rapidement libérée par le joueur et ne le quittera quasiment jamais jusqu’à la fin. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un boulet à traîner dans l’aventure, Elisabeth s’impose immédiatement comme une alliée de choix. Capable de fouiller l’environnement pour trouver des munitions et autres objets utiles, elle peut également ouvrir des failles dans l’espace et le temps et faire apparaître divers éléments.

Réussite exemplaire en matière de personnage non jouable, Elisabeth attendrit tout en inquiétant. Parallèlement, le scénario parfaitement maîtrise contribue à la sensation d’être devant l’un des meilleurs jeux vidéo du moment. BioShock Infinite peut être terminé en moins d’une quinzaine d’heures. Pourtant, une fois le générique de fin arrivé, difficile de ne pas avoir envie de recommencer l’aventure pour mieux comprendre ce dénouement inattendu et pourtant tellement logique.

Des pouvoirs "tonics"

Pour réussir sa quête, Booker dispose d’armes classiques comme un pistolet, fusil à pompe, mitraillette ou bien lance-roquettes. BioShock Infinite renoue avec l’esprit des deux précédents épisodes en introduisant les tonics à la place des plasmides. Malgré le changement de nom, l’idée reste la même : ces pouvoirs permettent de manipuler le feu, l’eau, corbeaux et autres joyeusetés et autorisent ainsi les approches différentes.

Des grands niveaux semi-ouverts encouragent eux aussi les initiatives personnelles, tandis que les zones sont reliées par des rails aériens qu’il est possible de saisir pour se déplacer à toute vitesse au milieu des nuages. Les sensations fortes sont au rendez-vous et ces passages prennent des allures de montagnes russes déjantées où la mort attend à chaque tournant.

Malheureusement, BioShock Infinite est parfois trop facile. Les ennemis manquent souvent d’intelligence et ceux qui chercheront un peu de challenge auront tout intérêt à débuter l’aventure avec le niveau de difficulté le plus élevé. Une fois terminé, le jeu propose un "mode 1999" offrant enfin une expérience sans concessions où la moindre erreur se paye immédiatement.

Verdict

Réussite en matière de fond comme de forme, Bioshock Infinite est incontestablement une des perles de cette année 2013. Passionnant et surtout intelligent, il parvient à multiplier les rebondissements tout en entraînant le joueur dans son univers fascinant. Les studios d’Irrational Games livrent une nouvelle fois une pièce de maître et rendent le personnage d’Elisabeth attachant. Le dénouement de cette aventure risque bien d’alimenter les débats tout en poussant plus d’un joueur à recommencer une nouvelle partie. BioShock Infinite place la barre haute dès ce début d’année, et il sera difficile pour beaucoup de rivaliser.

Bioshock Infinite sur PC, PS3 et Xbox 360, à partir de 49 euros.

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