Test de Catherine sur Playstation 3 et Xbox 360 : elle nous rend dingue !

Jeune homme d’une trentaine d’années, Vincent a peur de s’engager avec Katherine. Au milieu de cette routine qui semble mener le couple à sa fin, une jeune fille blonde aguicheuse vient jouer les perturbatrices. Vincent va-t-il céder à la tentation de la mystérieuse Catherine, quitte à en perdre son âme ?

Alors qu’il avait en apparence tout du jeu érotique dont les japonais sont friands, Catherine est, au final, un piège fatal qui pourrait bien traumatiser plus d’un joueur. A mi-chemin entre le dessin animé et le casse-tête démoniaque, le nouveau bébé des studios Altus ne laisse personne indifférent. Hors norme, il parvient à alterner avec justesse et équilibre les moments contemplatifs et les énigmes corsées.

Des moutons et des hommes

D’un côté, de longues séquences en dessin animé posent les jalons de l’histoire tandis que de l’autre, des phases oniriques se déroulant dans les rêves de Vincent demandent au joueur de résoudre des casse-têtes toujours plus machiavéliques. Dans ces cauchemars interactifs, les pulsions et les angoisses s’incarnent dans des cubes qu’il faudra déplacer ou franchir. La moindre erreur sera mortelle et chaque action aura son importance. Seul le mode facile permet de revenir plusieurs fois en arrière, dans tous les autres, un cube mal placé sera synonyme de chute mortelle pour Vincent.

Pour se reposer après ces moments parfois stressants, des paliers, plus calmes, permettent de sauvegarder et converser avec d’autres âmes tourmentées qui se sont transformées en moutons. Au bout de chaque étape, un confessionnal propose au joueur de participer à des tests de personnalités avant de découvrir les réponses des autres membres de la communauté qui tentent de percer le secret de Catherine. Libre à vous d’être politiquement correct ou de laisser vos pensées les plus profondes prendre le dessus. Au final, les choix moraux auront une véritable importance dans un étrange bar aux allures de purgatoire. Là, il est possible d’envoyer des messages à sa bien-aimée ou de céder à la tentation de Catherine. Par le biais d’un téléphone portable, Vincent pourra rassurer et mentir à l'une pendant qu'il séduit l'autre. Laissés à votre libre appréciation, les mots employés devront être pesés si vous ne souhaitez pas être témoin d'une fin tragique, tandis que la consommation d’alcool se répercutera par la suite sur les phases de rêves.

Cruel dilemme

Paradoxalement, avec Catherine, le joueur se retrouve face à un dilemme inédit. En acceptant de continuer cet étrange voyage, tout en flirtant avec l’interdit, il s’enfonce un peu plus dans le mensonge et la duperie. Définitivement au centre du jeu, la morale et la culpabilité rythment l’ensemble d’une aventure qui prend parfois des airs de montagne impossible à franchir. Ainsi, les phases de réflexions sont particulièrement difficiles et pourront rebuter ceux qui ne se passionneront pas pour l’univers de Catherine. Pourtant, même si la tentation de lancer la manette à travers la pièce se fait régulièrement ressentir, la plongée dans cette folie virtuelle, renforcée par des environnements sonores et visuels parfaitement maîtrisés contribuent à faire de Catherine une expérience inédite, symbole d’un art numérique capable de jouer avec ses propres codes.

Magnifique à sa manière et surtout mature, Catherine marquera profondément toute personne qui acceptera de se mesurer à ses énigmes corsées. Formidable métaphore de la crise de la trentaine et de la difficulté du passage vers le monde des adultes, il est porté par des personnages attachants et une histoire passionnante. Malgré une difficulté parfois exagérée dans les niveaux les plus élevés, Catherine se hisse, sans aucun mal, au rang d’OVNI qui fera parler de lui durant de nombreuses années.

Catherine sur PS3 et Xbox 360, à partir de 59 euros

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