Test de Far Cry 3 Blood Dragon : délire jubilatoire

Annoncé le 1er avril, Far Cry 3 Blood Dragon ressemblait à une blague. Pourtant, le jeu est bien sorti ce 1er mai sur PS3, PC et Xbox 360 et s'impose comme un OVNI délirant qui ne manquera pas de plaire aux amateurs de grand n'importe quoi jubilatoire.

Rares sont les jeux vidéo récents qui osent faire le pari de l'humour. Avec son univers décalé et un scénario s'amusant des pires clichés d'Hollywood, Far Cry 3 Blood Dragon est incontestablement une excellente surprise. Son histoire nous plonge dans un futur comme on l'imaginait dans les années 80.

La guerre nucléaire contre la Russie a entraîné l’annihilation du Canada. Moitié humain, moitié machine, mais 100 % américain, le cyborg commando Rex Power Colt est envoyé en mission sur une île mystérieuse. Il découvre alors un immonde complot visant à détruire le monde libre. Rex va devoir tuer un méchant avec une moustache pour tout arrêter (texte à lire avec une grosse voix grave sur la bande originale de Commando ou Rambo 2).

Un amusant exercice de style

À l’instar du film Machette de Robert Rodriguez, Blood Dragon est un amusant exercice de style, basé sur le cinéma dopé à la testostérone. Aucun doute à avoir, nous ne sommes pas ici pour gambader dans les vertes prairies d’une île paradisiaque. Blood Dragon est un monument dédié à la gloire des explosions, punchlines foireuses, et autres rebondissements inspirés des meilleurs nanars.

Histoire d’aller au bout des choses, la bande originale rappelle Terminator et l’acteur Michael Biehn (Terminator et Aliens) double le personnage principal en version originale. Nous sommes ici en plein délire et les développeurs ne reculent devant rien pour faire plaisir aux joueurs. Logiquement, les références cinématographiques s’enchaînent et Blood Dragon s’amuse également à parodier le monde du jeu vidéo. Ainsi, son tutoriel ne manquera pas de faire rire ceux qui sont fatigués de devoir encore "apprendre à jouer", après plusieurs années de pratique.

Une base de Far Cry 3

Comme son titre l’indique, Blood Dragon reprend le moteur graphique de Far Cry 3 pour mieux le transformer. Métamorphosé par des développeurs abreuvés aux vieilles VHS, le jeu ressemble à un étrange mélange entre un clip des Daft Punk, le film Enter The Void de Gaspar Noé et un nanar des années 80. Les couleurs fluorescentes et les néons sont omniprésents tandis que la narration est assurée par des images fixes, imitations 16 bits.

Super Mario sous acide

Blood Dragon utilise également la maniabilité et le gameplay de Far Cry 3 tout en modifiant certains aspects. Rex Colt peut courir plus vite que l’ancien héros, saute plus haut et devient insensible à toutes les chutes. Tel un Super Mario sous acide, il est alors capable de tuer ses ennemis en leur sautant dessus. La fonction fait rire au début, puis devient vite utile lorsque l’on manque de munition. Du côté des armes à feu, il s’agit, là encore, d’une relecture fluo de celle de Far Cry 3. L’arc répond une nouvelle fois présent, et reste toujours aussi fun à utiliser.

Les dragons de sang

Le scénario multiplie les clichés pour le plus grand bonheur du joueur cinéphile et permet d’introduire les dragons de sang. Ces derniers issus d'un croisement entre un T-Rex, un vélociraptor et un tube néon, peuvent être attirés grâce aux cœurs cybernétiques arrachés aux carcasses des ennemis. Il est possible d'utiliser ces grosses bestioles comme armes tout en prenant garde de ne pas se faire tuer par les rayons laser qu’ils lancent avec leurs yeux.

Au final, il faudra un peu moins de deux heures pour terminer l’aventure principale. Pour prolonger cette durée de vie, treize bases peuvent être capturées et proposent chacune plusieurs missions. Là encore, elles restent dans le ton décalé de l’ensemble et contribue au grand n’importe quoi général. Entre 5 et 6 heures sont nécessaires pour terminer totalement Blood Dragon, ce qui reste honnête pour le prix du jeu.

Verdict :

Grâce à une ambiance décalée, une bande originale percutante et surtout un enchaînement de punchlines volontairement nulles, Blood Dragon est un bel hommage au cinéma des années 80. Les développeurs d’Ubisoft ont soigné leur copie et livrent un petit jeu jubilatoire, débordant de détails qui font plaisir à voir. Par ailleurs, le jeu vidéo a le bon goût de ne pas nécessiter Far Cry 3 pour fonctionner tout en étant vendu au prix de 15 euros. Dès lors, Blood Dragon s’impose un bon héritier de Duke Nukem 3D, surpassant sans problème le médiocre Forever. L’aventure est courte mais sans temps mort et surtout se déguste avec second degré et plaisir.

Far Cry 3 : Blood Dragon sur PS3, PC et Xbox 360, environ 15 euros.

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