Avec son acolyte Frédéric Bier, ils ont formé l'équipe de Bombers jusqu'au bout de l'aventure. Six victimes à leur actif, dont le grand chef, des heures à traquer, et beaucoup d'eau : rencontre avec ces deux traqueurs confirmés.
Lyon Capitale : Pourquoi avoir participé a Street Wars ?
Thomas Théodorou : C'était l'occasion de s'amuser, de sortir du quotidien. Pendant un mois on pouvait changer nos habitudes. C'était aussi un moyen de se changer les idées et de se défouler en cette période d'examens.
A quoi ressemblait votre quotidien de " Street Warior " ?
Thomas : Le réveil était plus tôt que d'habitude, et nous préparions de quoi nous défendre pour la journée. Sortir de chez nous, en regardant bien partout, pouvait nous prendre 5 à 10 minutes. A partir d'un certain moment, cela devient de la paranoïa. La première semaine est éprouvante. J'envoyais ma mère sur le palier, pour être sûr qu'il n'y avait personne. J'avais même mis des indicateurs de passage. Si le cure-dent sur la porte en face de mon appartement était tombé, je savais que quelqu'un était passé. C'est de la tactique.
Vous vous êtes préparés longtemps à l'avance ?
Thomas : Non, nous avons vu ça sur le terrain. Nous étions toujours sur le qui-vive. Nos traqueurs n'étaient pas très présents. Frédéric ne les a vu que quand il s'est fait tué, et moi, soit je n'étais pas là, soit je n'avais pas l'intention de sortir. Le matin, nous partions juste plus tôt que prévu, et nous rentrions un peu plus tard. Ce n'était pas tous les soirs, mais c'est clair que nos habitudes ont beaucoup changé.
Comment avez vous trouvé des informations sur vos cibles ?
Thomas : La première cible, c'est grâce au site internet de son école où nous avons trouvé un numéro professionnel, en plan de secours. Mais avec son adresse de domicile déjà donnée, cela a été simple de l'avoir chez lui. Internet n'était pas un recours premier. Nous nous sommes servi des informations données pour le domicile, et ça nous a suffit. Nos dernières cibles étaient assez difficiles à tuer. Les recherches s'imposaient, mais comme le jeu entrait dans a dernière semaine, nous n'avons pas eu besoin de faire toutes ces recherches.
Frédéric Bier : Justement, c'est à cause d'internet que je me suis fait tuer. Nos traqueurs ont retrouvé le Facebook (ndlr : site de socialisation) de ma sœur. Ils ont cherché dans quel lycée elle allait, pour retrouver l'adresse de mes parents. Je suis allé chez mes parents le weekend avant la finale, et je me suis fait tué là-bas. Je ne m'y attendais pas du tout, je me pensais à l'abri.
Thomas : Facebook a été traitre pour notre équipe. Une fille a essayé de me contacter par Facebook pour me donner un rendez-vous. Je me suis douté que c'était quelqu'un qui me traquait. Je lui aie donc fixé un faux rendez-vous où je ne suis pas allé. Sinon, nous n'avons pas spécialement fait de recherches. Les infos données étaient suffisantes pour notre équipe. Je trouve que le domicile était le meilleur point d'attaque, il y'a forcément un moment où il va sortir de chez lui. Par contre si nous sommes repérés, c'est à ce moment là que ça devient intéressant. Il faut développer des stratégies pour faire sortir la cible de chez elle.
Comment s'est déroulé la finale ?
Thomas : C'était le jour de la chance la plus folle du monde. Les indices pour la grande finale étaient des photos de l'arrêt de métro du vieux Lyon, ainsi que de la Place du Change. Nous sommes arrivés vers 9h dans le quartier du vieux Lyon. Nous n'étions pas discrets, avec nos gros sacs en bandoulière. Nous étions toujours prêts à dégainer, croisant des regards suspects. Place du change, l'endroit où l'organisateur devait se trouver était rempli de Street Wariors, pas discrets du tout, et hurlant au téléphone. Après avoir croisé de nombreux tueurs, nous nous sommes installés en terrasse d'un glacier, en observation. C'est alors que j'ai entendu des cris, et un groupe qui courrait. A la tête de ce groupe, un des organisateurs, armé d'un pistolet à eau. La cible se met donc à courir dans ma direction. J'ai jette deux bombes à eau mais je l'ai loupé une première fois. J'ai réussit à le rattraper au détour d'une rue et je l'ai arrosé à ce moment là. Un vrai coup de chance qu'il se soit mis à courir dans ma direction.
Quelles conclusions tirez-vous de cette expérience ?
Thomas : Nous allons recruter des copains et former une plus grande équipe. Il n'y aura pas d'examens, et donc beaucoup plus impliqués. Vivement la prochaine fois !
Propos recueillis par Fanny Paul