Seriez-vous prêt à accepter de la publicité sur vos appareils high-tech pour les payer moins cher ? Amazon relance le débat en baissant le prix de sa liseuse électronique Kindle de 25 dollars, tout en obligeant ses futurs acheteurs à accepter une page d’accueil et un écran de veille publicitaires.
139 dollars sans pub, 114 avec, les consommateurs américains adeptes de la lecture numérique ont désormais le choix entre deux modèles de liseuse Kindle, le best seller d’Amazon. Affublé du nom « Special Offers », l’appareil reste identique à ses ainés, tout en étant capable d’afficher des écrans publicitaire au démarrage ainsi que lorsqu’il est mis en veille. Dès lors, le lecteur verra au minimum deux pages de réclames à chaque utilisation sans cela ne nuise à l’autonomie de l’ensemble. Heureusement, les livres en eux-mêmes restent épargnés par la nouveauté, bien que la boite de pandore soit désormais ouverte. Doit-on s’attendre à voir débarquer des ebooks à petits prix avec bandeaux bardés d’annonces ? Par ailleurs, un doute subsiste, l’utilisateur aura-t-il toujours la possibilité de mettre ses propres fonds d’écrans, comme cela est autorisé avec les autres modèles ?
Vers une projet plus globale ?
Choisies par Amazon, les publicités se renouvelleront automatiquement lors de chaque connexion à un réseau wifi. Par ailleurs le géant américain proposera aux lecteurs de sélectionner les futures campagnes affichées en votant, tout en l’invitant à rentrer ses préférences personnelles pour être mieux ciblés. Au-delà de la potentielle économie pour les nouveaux acheteurs, Amazon lance surtout un appel du pied aux annonceurs. De là à dire qu’il ne s’agit que des prémices d’une stratégie plus globales, s’inscrivant dans la continuité, il n’y a qu’un pas qui peut être franchi allégrement. Le site vient de lancer récemment un magasin d’applications destinées aux téléphones portables fonctionnant sous Android, et chassant directement sur les terres de Google.
La boite de pandore
Réservé pour l’instant au marché américain, cet auto proclamé « nouveau Kindle » n’a au final technologiquement rien de nouveau. Il ne s’agit que d’une modification logicielle que certains pirates ne manqueront pas de contourner illégalement. Cependant, Amazon vient de faire rentrer la publicité dans l’un des rares univers qui en étaient encore partiellement préservés. Refuge pour certains, plaisirs pour d’autres, voici que même la lecture est soumise à une forme de parasitage. Nous aurions préféré qu’Amazon mettent enfin sa liseuse à jour pour permettre de lire le format de livre ePub, bien plus ouvert et compatible avec les autres appareils de la concurrence. Enfin, tout cela ne manquera pas de soulever de nombreuses interrogations et spéculations : à quand les téléphones ou tablettes tactiles au dos bardés de publicités en échange d’une petite réduction ? En ce qui concerne l’intérieur et les logiciels, ils déjà sont colonisés depuis longtemps.