Il y a un an, Free Mobile changeait le monde de la téléphonie en France. Présenté à l’époque comme une révolution et une manière de stimuler la concurrence, le nouvel opérateur a entraîné de profonds changements. Lyon Capitale revient sur les principaux.
Le tout illimité à moins de 20 euros internet compris, sans engagement, est devenu une norme
Bouygues BandYou, Orange Sosh, SFR Red ou bien JOE Mobile se sont tous alignés sur Free Mobile. Le tout illimité avec Internet Mobile et sans engagement est désormais à moins de 20 euros depuis un an. Orange fait encore un peu de la résistance avec son forfait Internet H+ à 24,99, mais pourrait revoir ses tarifs maintenant que BandYou propose lui aussi cette 3G de dernière génération à 19,99 euros. Cependant, aucun n’a encore osé concurrencer Free Mobile sur le tarif qu’il propose à ses abonnés ADSL : 15,99 euros pour du tout illimité.
Il est possible d’avoir un forfait Appels et SMS illimités à moins de 10 euros
Les bonnes idées ne viennent pas toujours de chez Free. Fin 2012, Bouygues fait sa petite révolution en proposant le premier forfait appels et SMS illimités à 9,99 euros. Difficile de savoir si l’opérateur ne s’est pas tiré lui-même une balle dans le pied tant l’offre ultra compétitive risque de concurrencer ses propres forfaits avec engagement. JOE Mobile, Virgin et Prixtel sont les seuls à s’être alignés, pour l’instant.
Les cartes prépayées ont perdu de leur intérêt
Souvent destinées aux adolescents ou aux petits budgets, les cartes prépayées ont perdu tout leur intérêt avec l’arrivée du forfait à 2 euros de Free Mobile. Pourquoi payer une recharge mensuelle à 25 euros pour avoir parfois moins d’une heure de communication quand un opérateur propose 2 heures et les SMS illimités pour 2 euros ? Aujourd’hui, les cartes prépayées survivent grâce aux personnes qui ne peuvent être en prélèvement automatique ou souhaitent maîtriser leur budget au maximum. Pour combien de temps ?
La valeur perçue de la téléphonie mobile a baissé
Pendant de longues années, le consommateur pensait qu’il était normal que les services de téléphonie mobile soient chers. La valeur perçue était alors supérieure à la valeur réelle du produit. Désormais, la tendance est sur une valeur perçue largement à la baisse, notamment sur tout ce qui est appels et SMS. L’Internet Mobile conserve pour sa part une bonne valeur perçue, devenant aujourd’hui le service pour lequel le consommateur est prêt à payer pour être satisfait.
Les boutiques ne sont plus un argument important
Avec les formules sans engagements, tout se passe en ligne. Free Mobile aurait recruté plus de 5 millions d’abonnés selon certaines sources, autant de nouveaux clients qui se sont inscrits directement sur le site, ont activé leur ligne parfois seuls, avec un proche ou le service client. Malgré tout, ils n’ont pas vu de frein à opter pour un opérateur qui n’a qu’une vingtaine de boutiques en France.
Payer son téléphone plusieurs centaines d’euros est une bonne affaire
Depuis un an, il est parfaitement possible de payer son smartphone plus de 600 euros et faire des économies. Au final, cela revient moins cher de payer son téléphone au prix fort et de l’associer à un forfait sans engagement low-cost que de prendre un mobile à petit prix avec un contrat de un ou deux ans. La formule est simple, il suffit de calculer le coût à l’année et de comparer. Un iPhone 5 et un abonnement Free Mobile reviennent à 1118,76 euros sur deux ans. Difficile de faire mieux avec un forfait avec engagement.
Le mode modem est désormais inclus dans les forfaits
Il fut un temps où partager la connexion 3G de son smartphone pour pouvoir surfer avec sa tablette tactile était un service qui se payait cher. Le mode modem est désormais de série sur les forfaits récents proposant de l’Internet Mobile. Cette généralisation évite ainsi de souscrire à une formule supplémentaire.
On pardonne à Free, pas aux opérateurs historiques
Pas de pitié, ni le droit à l’erreur : les consommateurs ne pardonnent plus rien aux anciens opérateurs. Le discours de Xavier Niel a fait son nid, soulevant parfois les clients contre leur ancien fournisseur. Après le lancement de Free Mobile, certains abonnés n’ont pas hésité à insulter les salariés de leur opérateur, au téléphone, mais aussi dans les boutiques. Le climat s’est rapidement calmé, mais la vague d’indignation qui a suivi l’immense panne d’Orange au mois de juillet a prouvé que le client ne pardonne plus rien. Surtout lorsqu’il paye plus cher.
Les pigeons en colère
Lors du lancement de Free Mobile, Xavier Niel a accusé les opérateurs historiques de prendre leurs clients pour des pigeons. Au-delà des polémiques que cela a engendrées, l’homme d’affaires était loin de se douter que le mot serait repris lors de certaines revendications. Ainsi, les dirigeants de start-up françaises n’ont pas hésité à s’unir sous la bannière des pigeons, tandis que le terme revient régulièrement.
Les opérateurs historiques pensent rebondir avec la 4G mais n’assument pas
La téléphonie mobile de 4e génération pour faire la différence ? Seuls acteurs à avoir l’intégralité des licences, les opérateurs historiques sont persuadés qu’ils vont pouvoir rebondir avec la 4G et ses débits Internet théoriques proches de ceux de la fibre optique. La promesse est alléchante, mais les usages sont encore à définir. Pire, les opérateurs ne jouent pas le jeu. Ainsi, SFR propose déjà des forfaits 4G mais bride les possibilités en proposant des volumes d’Internet Mobile ridicules pour cette technologie. L’opérateur commercialise ainsi 3 forfaits compatibles avec respectivement 4 , 6 et 8 Go d’Internet vendus à 49,99, 69,99 et 89,99 euros par mois (avec smartphone et engagement de deux ans). Autant offrir une voiture de sport ultra puissante avec un réservoir d’essence ne permettant de faire que 10 kilomètres. Pour ne rien arranger, une fois le palier atteint, la connexion est coupée et il faut repayer. Si les opérateurs veulent être crédibles avec la 4G, il va falloir l’assumer totalement !