Une voiture autonome peut être trompée avec un bricolage à 60 euros

Les enfants qui naissent aujourd’hui pourraient ne jamais devoir conduire, avec l’avènement des voitures autonomes. Même si ces dernières ont montré une certaine fiabilité lors des tests, un chercheur en sécurité vient de prouver qu’il était possible de les tromper avec un bricolage à 60 euros.

La conduite vit-elle ses dernières années avant l'arrivée massive des voitures autonomes ? Plus fiables, plus sûres, elles pourraient révolutionner nos sociétés. Des géants comme Google se sont lancés depuis longtemps dans une course à l'innovation sur ce secteur prometteur. Mais, avant leur démocratisation, il faudra être sûr qu'elles ne puissent pas être perturbées par des signaux ou des stimulus extérieurs.

Jonathan Petit, chercheur en sécurité, vient de prouver qu'il était possible de tromper une voiture autonome en lui faisant croire qu'il y avait d'autres véhicules, piétons, ou murs autour d'elle. La voiture visée s'arrête et ne peut redémarrer tant qu'elle n'est pas parvenue à analyser correctement son environnement.

Le dispositif de Jonathan Petit, qui peut être utilisé à une centaine de mètres de la cible, trompe le système de radar laser du véhicule en lui envoyant de faux échos, sans cryptage ni système complexe. En effet, il lui a suffi de bricoler un petit boîtier à 60 euros à partir d'un mini-ordinateur Raspberry Pi ou une carte Arduino qui pilote un laser peu puissant, semblable à celui d'un pointeur. Selon le site slashgear.com qui rapporte cette information, le procédé pourrait être "l'équivalent d'une attaque DoS pour les voitures" (l'attaque DoS consiste à bloquer un serveur Internet en lui envoyant de nombreuses requêtes).

Pour Jonathan Petit, dont les propos sont rapportés par IIEEE.org, il n'est jamais trop tôt pour commencer à penser en matière de sécurité : "Il y a des solutions pour résoudre les problèmes." En attendant, ces "fantômes" sont aujourd'hui l'un des ennemis de la voiture autonome.