USB Type-C : faut-il fuir le câble de tous les dangers ?

USB 1, 2 et 3, Mini, Micro et maintenant Type-C, dans le grand monde des câbles, le client peine parfois à s'y retrouver. Pressenti pour être la future référence pour recharger son smartphone, l'USB Type-C a encore du mal à s'imposer chez les constructeurs. Certains câbles sont même accusés d'endommager des ordinateurs.

Réversible, permettant des transferts ultra rapides quand il est à la norme USB 3.1, capable de délivrer une puissance électrique de 100 Watt, mais aussi versatile pouvant envoyer de la vidéo par exemple : le port USB Type-C cumule les avantages face à ses grands frères. De plus, le seul fait de pouvoir le brancher dans les deux sens en fait le compagnon idéal pour recharger un smartphone sans devoir tâtonner. Malgré ces qualités, le port USB Type-C peine encore à s'imposer plus d'un an et demi après la validation de son cahier des charges.

Lors du salon Mobile World congress de Barcelone, les fabricants de smartphones n'ont pas témoigné d'un grand engouement pour la nouvelle prise. Le célèbre Samsung Galxy S7 est toujours doté d'une prise micro USB, officiellement pour qu'il soit compatible avec certains accessoires comme le casque de réalité virtuelle Gear VR. D'autres ont choisi de parier rapidement sur l'USB Type-C à l'image du LG G5, du OnePlus 2. ou des Nexus 5X et 6P. Du côté des ordinateurs, Apple, grand habitué des câbles propriétaires a pourtant choisi l'universel câble C comme unique branchement de son MacBook 12 pouces. Mais tout n'est pas rose au royaume du câble. Début février, la firme à la pomme a lancé un rappel de certains Type-C de charge, fourni avec ses ordinateurs jusqu'en juin 2015 et "susceptible de présenter une défaillance en raison d'un problème de conception". Ce rappel d'Apple n'est pas la première polémique qui touche USB Type-C.

Quand le câble tue l'ordinateur

Depuis fin 2015, Benson Leung, ingénieur chez Google, publie sur sa page des avis sur des câbles USB Type-C. Selon lui, le câble fourni par OnePlus, utilisé avec un autre smartphone, présenterait un danger pour l'ordinateur sur lequel il est branché ou le chargeur. En théorie, il ne doit délivrer que 2,2 ampères, mais monterait à 3a. OnePlus a immédiatement réagi en expliquant qu'il n'y avait aucun problème lorsque le câble était utilisé avec un OnePlus, tout en remboursant certains clients.

Depuis, l'ingénieur s'est mis en tête de tester plusieurs câbles USB Type-C, notamment les modèles bas de gamme et met en péril ses propres appareils. Lors d'une opération, un câble a par exemple endommagé son Chromebook alors qu'il était pourtant annoncé comme compatible. Il a ensuite découvert que la résistance présente à l'intérieur du câble n'était pas la bonne : 10kΩ alors qu'elle doit être de 56kΩ. Ce câble ne possédait pas de fils SuperSpeed, ce qui n'en fait pas réellement un modèle C. Benson Leung continue aujourd'hui ses expériences, conseillant ou non les produits qu'il peut trouver et n'hésitant pas à publier ses avis sur Amazon.com pour alerter les consommateurs. Le bilan n'est pas très glorieux pour les constructeurs : les modèles en dessous de 10 dollars sont souvent à fuir.

Panne sèche et impact écologique indéterminé

Autre problème, de l'ordre du pratique, les smartphones avec USB-C obligent leur propriétaire à toujours avoir un chargeur et un câble compatible sur eux pour éviter la panne sèche. Encore peu courant, il est parfois difficile d'en trouver un au bureau ou à l'hôtel. Reste une autre question sur laquelle personne ne s'est encore penché : quel impact écologique pour ce changement de norme ? Nous avons parfois une dizaine de câbles micro USB dans les tiroirs, sont-ils, à terme, tous condamnés à finir à la poubelle ? Même destin pour les accessoires micro USB, heureusement plus rares que ceux compatibles avec les prises des iPhone ou iPad.

Au-delà de ces considérations et limites, l'USB Type-C n'est pas à fuir pour autant et ses avantages sont bien réels. Le plus important reste sans doute cet aspect réversible qui évitera d’endommager les fragiles prises de nos smartphones. Dans tous les cas, il faudra simplement choisir le bon câble, avec la résistance 56kΩ et éviter les Type-C low cost. Les prochains mois permettront d'avoir davantage de modèles testés par des utilisateurs comme Benson Leung et surtout plus de transparences de la part des constructeurs. Ce sont aujourd'hui les conditions incontournables pour envisager sereinement l'avenir de l'USB Type-C.

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