Escapade : Dubaï, magnétique exubérance

Clinquante, démesurée, la ville étend sa skyline comme une Metropolis futuriste, en constante évolution. Mais ce spectaculaire hub cosmopolite, érigé sur la côte des Émirats Arabes Unis, dévoile également un attachant visage, aux mille facettes, avec le Vieux Dubai qui fourmille de passants et sa vie culturelle digne des grands centres européens. Il offre aussi une plongée culinaire au cœur du Moyen-Orient et, aux portes du désert, un air daventures au pays des sables. Un oasis urbain, baigné, au cœur de lhiver, de clémentes températures estivales.

Ville de tous les records, Dubai exhibe, avec le Burj Khalifa culminant à 828 m, le plus grand gratte-ciel du monde, mais aussi le plus vaste centre commercial de la planète, le Dubai Mall, qui abrite d’ailleurs le plus grand aquarium intérieur du monde, où l’on peut même plonger avec les requins. La liste s’allonge avec la plus étendue fontaine musicale du monde, avec des jets jusqu’à 150 m de hauteur, le plus grand complexe d’îles artificielles, le Palm Jumeirah, île en forme de palmier, visible du ciel, aux résidences et hôtels de luxe pour ne citer qu’eux…

Dubaï Downtown

Cet ensemble de constructions ultra-moderne, incommensurable, et toujours en plein expansion, laisse sans voix et donne le vertige. Surtout quand on pense qu’au début du XXe siècle Dubaï n’était qu’un simple village de pêcheurs de perles.

Le Musée du futur © Nadège Druzkowski

Le super high tech Musée du futur, immense anneau dont les fenêtres se découpent au rythme de phrases calligraphiées, donne le ton. Dubaï multiple les prouesses architecturales et se veut résolument tourné vers l’avenir. Mais passé l’effet “plein les yeux” du Dubaï Downtown, paradis de la voiture, traversée par l’avenue Sheikh Zayek, qui s’élargit par endroit jusqu’à sept voies, la ville se prête aussi à d’apaisantes flâneries au bord de l’eau ou dans ses souks.

Arpenter le “Vieux Dubaï”

Son grand âge n’est que tout relatif puisque nombre d’immeubles datent des années 1970. Mais ici point de gratte-ciel ! Plongez le soir dans ce quartier coloré, véritable melting-pot de populations moyen-orientales, indiennes, pakistanaises, iraniennes ou irakiennes.

© Nadège Druzkowski

Les rues, enfilades de façades colorées et lumineuses grouillent alors de monde, dans une ambiance orientale dépaysante, à mille lieux des tours du Dubaï Downtown. À Deira, le quartier des souks de l’or et des épices est aussi une invitation au voyage pour les yeux et le nez, les étals déroulant indigo, cardamone, curcuma, cannelle, sumac… dans de joyeuses petites pyramides colorées et parfumées.

Prendre un abra, ces petits bateaux taxis

Pour visiter ce “Vieux Dubaï”, rien de mieux que de sauter dans un abra, petite embarcation traditionnelle qui, pour une très modique somme, sert de bateau-taxi et permet de traverser les rives de la crique de Dubaï, (la Dubaï Creek) bras de mer originel de 14 km s’enfonçant dans les terres, dont la distance, allant jusqu’à Jumeirah aujourd’hui, a quasiment été doublée.

Les abras, petites embarcations traditionnelles © Nadège Druzkowski

C’est autour de cette crique providentielle que s’est d’abord développée la ville. À l’embouchure, s’est construit le district historique d’Al Shindagha. Le musée d’Al Shindagha retrace d’ailleurs l’histoire de la naissance de Dubaï entre photos et parcours interactif et nous replonge dans la prospère activité perlière de Dubaï, du XIXe siècle jusqu’aux années 1920. En déambulant dans les anciennes ruelles de ce quartier, on y découvre même des murs construits…en corail !

Le Jameel arts centre © Nadège Druzkowski

Une brise d’art contemporain au Jameel arts centre

Situé au bord de l’eau, le quartier de Jaddaf a des petits airs de Canary Wharf, à Londres. Les tours environnantes brillent de leur modernité sans donner le vertige. C’est ici que s’est installé en 2018 le Jameel arts centre, un centre d’art contemporain, où il fait bon flâner. Le musée propose des expositions qui changent tous les six mois et valorisent notamment les artistes du Moyen-Orient. Le musée est entouré de paisibles jardins au bord du bras de mer et est doté d’un lumineux restaurant Teible, minimaliste, gratifié de l’étoile verte Michelin pour sa cuisine durable, et où chaque petit plat est une œuvre d’art.

Street art : un musée à ciel ouvert

Dubaï, voyant toujours les choses en grand, ambitionne de devenir le plus grand musée de street art à ciel ouvert. Et c’est un français, Romain Levy, spécialiste du street art installé à Dubaï, qui s’est vu confié la direction de ce projet, qui reste très encadré par le gouvernement et la municipalité de Dubaï.

Œuvre de Lady Aiko © Nadège Druzkowski

Plus de 70 œuvres ont vu le jour avec quelques grands noms à l’affiche, comme la geisha colorée de Lady Aiko, qui a également signé des foulards pour la marque Louis Vuitton, l’artiste portugais Vhuils qui réalise de saisissants portraits au burin et au marteau-piqueur ou encore le français Blek-le-rat, un graffeur au pochoir et un des pionniers du street art, dont on retrouve, cachés, une de ses fameuses silhouettes de rats, ainsi qu’un groupe d’enfants jouant au tir à la corde.

Entrepôts chics à Alserkal avenue

Autre quartier, autre ambiance mais toujours aussi arty. On se croirait ici davantage plongé dans les quartiers londoniens d’Islington ou de Hackney, tournés vers l’art contemporain.

Alserkal avenue © Nadège Druzkowski

Situé dans la zone industrielle d’Al Quoz, ce quartier d’entrepôts complètement réhabilité concentre galeries d’art contemporain, concept stores et adresses foodie. En plein cœur, le “starchitecte” Rem Koolhaas a imaginé Concrete, un édifice aux murs mobiles et aux lignes minimalistes. En déambulant dans cet espace culturel dont on peut tranquillement faire le tour à pied, on tombe même sur Akil, un cinéma d’art et d’essai !

S’imprégner de la culture et des traditions du pays

Point d’entrée dédié aux visiteurs qui souhaitent découvrir et comprendre la culture émiratie, le centre Sheikh Mohammed pour la compréhension culturelle, dans le quartier historique d’Al Fahidi, propose des repas culturels où, assis sur des coussins les us et coutumes des habitants sont expliqués aux visiteurs avant de partager un repas commun autour d’un brunch (ou autre formule).

© Nadège Druzkowski

Vous serez immanquablement introduit au rituel du kahwa, le café local, breuvage amer plutôt clair servi dans de toutes petites tasses et accompagné d’une datte. Ce symbole d’hospitalité est culturellement très important aux Émirats Arabes Unis (et la péninsule arabique), au point qu’il a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Un délicieux moment convivial où l’hôte menant le repas répondra à toutes vos questions.

Cocktail de saveurs orientales

Au cœur du Moyen-Orient, Dubaï s’est érigé ces dernières années comme un des hauts lieux de la gastronomie avec plus d’une dizaine d’étoilés Michelin. Mais une virée dubaïote est aussi l’occasion parfaite de plonger dans les saveurs moyen-orientales et découvrir la richesse des cuisines du Levant et du Golfe, bien représentées.

Le Masgouf © Nadège Druzkowski

Avec leur street food tours, les pétillantes sœurs Arya et Farida Ahmed qui ont fondé “Frying pan adventures” proposent une exploration culinaire de la ville. D’une ruelle à l’autre, à pied, on pousse la porte d’improbables restaurants locaux servant fallafels, houmous, shawarmas, mais aussi le célèbre plat irakien masgouf, une carpe cuite au feu de bois ou encore le dessert kunafa (ou knafeh) fait de cheveux d’ange et fromage, arrosés d’un sirop de sucre à la rose, sans oublier l’incontournable baklava.

Antilopes blanches dans le désert © Nadège Druzkowski

Un soupçon d’aventure dans le désert

À guère plus d’une heure du brouhaha de la ville, la Réserve naturelle du désert de Dubaï, une des plus grandes zones protégées par le gouvernement des É.A.U., déroule ses dunes de sables et sa faune et flore préservée. Y passer une nuit pour assister au coucher et au lever du soleil est une expérience inoubliable. Guidé par Peter Bergh, un passionné du désert qui a co-créé Sand Sherpa, on y découvre l’arbre national “Ghaf” dont les racines peuvent descendre à la recherche d’eau jusqu’à 35 m mais aussi des troupeaux d’oryx, antilopes blanches aux grandes cornes ou de gracieuses gazelles du désert ainsi, qu’à la nuit tombée, de petits scorpions révélés par la torche ultraviolette des guides. Spécialiste des faucons - la fauconnerie est un des loisirs traditionnels des émiratis -, Peter Bergh et son équipe vous feront découvrir toute la grâce de cet oiseau qui avec un peu de chance viendra se poser sur votre bras ganté !


Comment s’y rendre ?
Toute la saison d’hiver jusqu’au 28 mars 2025, Transavia, la filiale low-cost d’Air France, opère des vols direct Lyon-Dubaï, à partir de 157 € l’aller.

Où manger?
• Gigi, après Paris et Saint-Tropez, le groupe Paris Society a ouvert son adresse dubaïote, en bord de mer
gigi-restaurant.com/dubai/

• Bait Maryam, restaurant palestinien de la cheffe Salam Dakkak, à l’ambiance “comme à la maison”, Bib gourmand Michelin
baitmaryam.com

Où se loger ?
• Rove Dowtown, hôtel 3* en centre-ville, avec vue sur le Kurj Khalifa
rovehotels.com

• Camps et safaris dans le désert de Dubaï
sandsherpa.com

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