L’explosion de la pratique du trail, ces courses en pleine nature en semi-autonomie, génère un marché florissant qui rejaillit sur le développement local.
Spode
Créé en 1979 par Georges Brulas (50 marathons au compteur, dont celui des Sables), Spode est le pionnier du running à Lyon, et probablement en France. L'année dernière, la boutique de la rue Tupin a réalisé 1,3 million d'euros de chiffre d'affaires, avec sept employés. 12 000 clients viennent chaque année y acheter plus de 25 000 articles. "Les chaussures de trail représentent aujourd'hui 30 % de nos ventes chaussures", explique Dominique Brulas, cogérante de la boutique.
Endurance Shop
Ouverte en novembre 2008, l'Endurance Shop de Villefranche est rapidement devenue une référence dans le milieu du trail local. Partenaire du champion du monde de l'Ultra-Trail World Tour, le viticulteur beaujolais François d'Haene, Endurance Shop vend 50 % de ses articles à destination du trail, dont 60 % pour les chaussures (1 800 paires, d'une valeur moyenne de 80 euros). Le chiffre d'affaires de la boutique progresse chaque année de 15 % et dépasse aujourd'hui les 500 000 euros. David et Muriel Uliana ont organisé cette année le premier ultratrail du Beaujolais (112 km pour 4 700 m de dénivelé positif).
Terre de Running
C'est David qui devient Goliath. Le premier magasin (anciennement Running Conseil) a fait des petits à Limonest, Echirolles, Grenoble, Saint-Etienne, Décines, Bourgoin-Jallieu, Toulon et Puteaux. Cinq autres devraient voir le jour d'ici à la fin de l'année. Partenaire de 78 courses dont 22 trails dans le Rhône, Terre de Running a sa propre équipe de trailers. Avec 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires sur ses trois boutiques lyonnaises, Terre de Running est n°1.
LePape
Ancien sprinter, Didier Hubbel a ouvert LePape rue Grôlée en 2011. Un magasin luxueux de 600 m2 sur trois niveaux : "Le running, c'est une progression à deux chiffres." D'après nos informations, le chiffre d'affaires de la boutique lyonnaise représenterait 10 % des 17 millions d'euros du groupe. Ici, le ticket moyen est compris entre 100 et 200 euros et le taux de transformation (le ratio entre les clients qui rentrent et ceux qui achètent) est de 30 à 35 %, "trois fois plus que la rue de la République", sourit Didier Hubbel, qui emploie six personnes. "On est clairement un magasin de destination", qui se spécialise de plus en plus dans le trail féminin.
BV Sport
De 150 000 euros de chiffre d'affaires en 2007, Salvatore Corona est passé à 5 millions l'année dernière. "On a fait en sorte que BV Sport devienne une marque." À l'origine, la société a été créée par deux médecins (dont un champion du monde de ski de vitesse aux JO d'Albertville). Leur produit : le bas de contention pour les sportifs. Alain Prost a été le premier testeur, dès 1989. Puis Zinedine Zidane, puis l'équipe de France de football et aujourd'hui 80 % de la Ligue 1 en est équipé, à l'instar de Chelsea, Manchester, le Real et la Juve. Tous portent les boosters qui facilitent le retour veineux. "Aujourd'hui, notre plus grosse part de marché, c'est le trail. On en vend 200 000 paires par an." Dawa Sherpa, premier vainqueur de l'UTMB, est l'ambassadeur de la marque stéphanoise. "On est très ambitieux, on veut faire 8 millions dans cinq ans." la société a déjà déposé trois brevets. Et ça n'est semble-t-il pas fini.
Salomon
C'est la référence absolue du trail, la marque que tous les trailers convoitent. Salomon, c'est aussi le n°1 du secteur avec 35 % de part de marché. Les produits sont chers mais hyper techniques. La R&D chez Salomon, c'est 27 % des 33 500 m2 du siège mondial d'Annecy, "ce qui est unique dans le monde de l'outdoor", précise Yannick Andrieu, responsable marketing pour la France. Aujourd'hui sous pavillon finlandais (AmerSport, n°1 mondial du matériel de sport), Salomon vend 28 % de ses articles à des trailers. "Quand le marché du trail a émergé, en 2003-2004, on détenait le bon produit au bon moment et déjà dix ans d'expérience", explique Frédéric Crétinon, responsable R&D de Salomon*. C'est notamment grâce à des athlètes comme l'ultratrailer espagnol Kilian Jornet que les produits se sont considérablement améliorés.
* Cité dans Joggeur, août-septembre 2014.
Infocîmes
Ultra Trail du Mont-Blanc, Ultra Trail World Tour, marathon du Mont-Blanc, SaintéLyon, Raidlight Vertical, Technica MaxXi-Race... La petite agence chamoniarde (deux personnes à l'année et deux autres recrutées en mission) a aujourd'hui une notoriété internationale. En gérant les relations presse des plus gros événements trail de la planète. Exemple sur l'UTMB : Infocîmes gère pas moins de 213 journalistes des quatre coins du globe et a dépassé la barre des 600 articles de presse, avec une valorisation de 7,5 millions d'euros ("le prix si l'on avait ces espaces en payant la pub") et 121 000 fans sur les réseaux sociaux.
Extra Sports
Ce sont eux qui ont créé le trail urbain, aujourd'hui copié par toutes les capitales européennes. Avec 20 salariés et 1,6 million de chiffre d'affaires, Extra, agence de communication et agence de sports, est leader en matière de trails dans l'agglomération (Lyon Urban Trail, SaintéLyon, grand trail de Saint-Jacques, trail des forts de Besançon, Trail ardéchois). "Quinze trails dans les trois ans, ce serait bien", souffle Sébastien Olive, directeur associé.
Les médias spécialisés trail
Trails Endurance Mag (édité à Lyon)
Bimestriel – 5,50 €
Ventes : entre 13 000 exemplaires
Nature Trail
Bimestriel – 5,50 €
Ventes : 14 000 exemplaires
Esprit Trail
Mensuel – 5,50 €
Ventes : 12 000 exemplaires
Trail Référence (Montagne TV, produite à Lyon)
Émission mensuelle de 26 minutes.