Avec son concept avant-gardiste ME:sh, Salomon a inventé la personnalisation ultime de la chaussure de trail, conçue comme une “extension naturelle du corps”.
C’est au bord du lac d’Annecy que l'une des chaussures de trail les plus révolutionnaires a été mise au point. Une technologie de rupture qui réinvente la façon de courir. Visite guidée au Salomon Design Center, l'un des labos R&D les plus convoités de la planète.
One size fits all. Littéralement : “taille unique”. C’est aujourd’hui le principe qui prévaut en matière de chaussure de trail. Salomon a fait le choix inverse, cassant le dogme. Sa chaussure 100 % sur mesure est née d’un rêve de Kílian Jornet, l’un des meilleurs ultratrailers de la planète, qui a révolutionné la course en montagne. “Quand Kílian a commencé à faire ses tentatives de record, il nous a dit qu’il avait rencontré beaucoup d’animaux sur le parcours légendaire du Tahoe Rim Trail, dans la Sierra Nevada, et qu’il ne regardait jamais où il mettait les pieds. Bref, qu’il courait de manière intuitive, explique Jean-Yves Couput, directeur du projet ME:sh. Il nous a dit : Faites-moi une deuxième peau.”
L’icône de Salomon, dont l’impact marketing n’est rien à côté de ce qu’il apporte au groupe savoyard en termes d’innovation, de vision du sport et d’évolution des pratiques, est prise au pied de la lettre.
Dans l’ultraconfidentiel couloir S/Lab du QG mondial de Salomon, est alors créée une nouvelle unité de production : ME:sh (me pour “moi” et sh pour shoes – mesh signifiant également “mailles” en anglais). “Pour customiser une chaussure avec le client, via un processus collaboratif, il a fallu simplifier les étapes pour ne pas rentrer dans des considérations trop techniques difficiles à comprendre”, explique le directeur de projet. D’une cinquantaine d’étapes de fabrication et 120 opérations pour la Speedcross (le modèle de chaussure de trail le plus vendu par Salomon – 100 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel), les ingénieurs ont réussi à passer à 12 composants et 30 opérations, aussi bien manuelles que robotisées, sur la base d’une analyse des besoins anatomiques, biomécaniques, d’usage, ainsi que des préférences esthétiques individuelles. L’avancée technologique la plus importante : la tige de la chaussure (la partie extérieure, qui recouvre le pied). Elle est désormais conçue comme une chaussette, la twinskin, cousue en 3D, autour de laquelle tout s’assemble comme un Lego. “Avec ME:sh, on est dans une technologie de rupture”, condense Jean-Marc Pambet, le président de Salomon. Le 22 mai 2016, Kílian Jornet remportait la course de sky running de Zegama (42 km, 2 736 m de D+), dans le Pays basque espagnol, avec un prototype ME:sh. C’était le premier succès de la chaussure révolutionnaire de Salomon. Depuis, Kílian Jornet ne court plus qu’avec des Me:sh. Il aura donc fallu près de dix ans de recherche, de conception et de tests pour proposer à monsieur et madame tout-le-monde le même service sur mesure que celui mis à la disposition des meilleurs athlètes mondiaux.
Huit revendeurs français sont agréés et équipés pour fabriquer ces chaussures de trail sur mesure. En Auvergne-Rhône-Alpes, on trouve des labos ME:sh chez Ravanel à Chamonix, Ben Run à Saint-Priest-en-Jarez et à Annecy, au GQ mondial de Salomon. Comptez 300 euros.