800 coureurs sont inscrits, samedi 13 mai, sur le Trail et l'Ultra-Trail des Coursières, un bon entrainement pour les ultras montagneux de l'été.
Coursier, ière, s.v. : "terme en usage dans certaines parties du sud-est de la France, pour désigner un sentier qui coupe à travers champs ou le long des flancs d’une montagne, et raccourcit ainsi les courses qu’on serait obligé de faire par le grand chemin." *
De "coursières", le trail et l'utra-trail éponymes qui se déroulent samedi 13 mai dans les Monts du Lyonnais n'ont que le nom. Car vu les distances des circuits (48 km et 103 km), les coureurs n'auront pas l'impression de prendre des raccourcis. Sauf à considérer (dans le sens lexicographique de "coursières") qu'ils auront un condensé des paysages des Monts du Lyonnais - « la petite Vendée lyonnaise » comme on l'a longtemps appelée - à cause de la force du sentiment religieux qui y a régné**.
Culte druidique
Samedi 13 mai, de religion il ne sera aucunement question, si ce n'est une foi inébranlable dans le trail. Les courses s'annoncent pluvieuses et boueuses, mais pas de quoi affoler le (quasi-) millier de coureurs attendu dès potron-minet (départ à 5h00), à Saint-Martin-en-Haut. Car c'est bien connu, les trailers aiment la pluie. "C'est notre terrain de jeu !" s’enthousiasme, sourire jusqu'aux oreilles, Matthieu, inscrit sur le 48 km.
Le terrain de jeu, justement : la campagne française autour de 1 000 mètres d'altitude. Des bois, des prairies, des terres labourables, des chemins traversant des hameaux et des fermes isolées, quelques sommets boisés où affleurent d'imposant rochers. Et des mégalithes, parsemés ici et là, témoins d'un cultissime passé druidique, la région étant habitée, jadis, par les Ségusiaves, une population celtique occupant le bassin de la Loire.
Bref, en quelques mots, le terrain de jeu des Coursières : une nature rurale et préservée.
"C’est un peu les montagnes russes, illustre Jean-Pierre Noiry, organisateur "canal historique" du Trail des Coursières. On monte, on descend, on remonte, on redescend."
4 000 mètres de dénivelé positif (et autant en négatif) pour l'ultra et 1 800 mètres de dénivelé positif (et autant en négatif) pour son petit frère.
Jean-Pierre Noiry : "quand on a imaginé l'Ultra-trail des Coursières, il y a douze ans, il n'y avait rien en Rhône-Alpes sur les trails de plus de 100 kilomètres, en-dehors de l'UTMB. On a quasiment été pionnier."
Profusion de points ITRA
Si le Trail des Coursières attire autant de coureurs, c'est aussi qu'il est bien placé dans le calendrier : mi-mai, un bon entraînement pour les gros trails bien montagneux de l'été. Et qu'il est qualificatif pour l'UTMB, l'Ultra-trail du Mont-Blanc, "le plus gros trail du monde du point de vue événementiel" dixit sa créatrice Catherine Poletti. Un finisher sur le 103 km récoltera ainsi 5 points ITRA et un autre sur le 48 km 3 points. "C'est aussi, il faut le dire, un des + de 100 km les moins chers de France" tiennentt à préciser les organisateurs. 75€, soit 72 centimes du kilomètre – contre 1€ à 1,20€ en moyenne.
Une chose est sûre : ce samedi 13 mai, les coursières des Monts du Lyonnais vont être farcis de collant-pipettes...
* Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (1869), t. 5, p. 384d.
D’après le Dictionnaire des régionalismes de France (2001) de Pierre Rézeau, le mot est attesté (p.316a ) dans les départements suivants : Indre (sud), Allier, Saône-et-Loire, Jura, Ain, Rhône, Loire, Isère, Drôme, Ardèche, Haute-Loire, Cantal, Puy-de-Dôme, Creuse, Corrèze.
* Jean-Pierre Houssel, in Les Monts du Lyonnais, La Taillanderie, 2009.
> Inscriptions : http://www.coursieresdeshautsdulyonnais.org/
Le Trail des Coursières en chiffres, c'est :819 inscrits (au 12 mai)· dont 26,2% sur le 103 km· dont 41,1% sur le 47 km· dont 18% sur le 47 km relais· dont 14,5% sur le City Trail |