En Chartreuse, le Trail du Circuit de la Sure émerge peu à peu comme l'une des épreuves intéressantes du début de l'été dans le calendrier du trail running.
Hunter S.Thompson en buvait vers 23h00 - en accompagnement d'autres substances. C'est "sous" Chartreuse que l'étrange rapport au monde du journaliste s'est reflété dans Le Marathon d'Honolulu, une suite pour ainsi dire à Las Vegas Parano : le rédacteur en chef de "Running Magazine" demande au journaliste de couvrir le marathon d'Honolulu. Comme d'habitude, le reportage vire au fiasco mais devient un fabuleux reportage sur le dieu hawaïen de la fertilité, la pêche au gros locale où encore le Capitaine Cook, premier Européen à débarquer sur l'île. "Pourquoi ces couillons courent-ils ? Pourquoi se punissent-ils de manière si brutale, sans le moindre prix à la clé ? Quel est donc cet instinct taré qui pousse huit mille individus a priori censés à se lever à 4 heures du matin pour arpenter à grande vitesse les rues de Waikiki sur 42 kilomètres pète-couilles dans une course que moins d’une douzaine d’entre eux ont la moindre chance de gagner ?".
On rétorquera : "pourquoi pas?", où encore que ça donne de l'épaisseur à nos existences, qu'on fait "l'expérience de la résurrection" comme l'a écrit le physicien et philosophe des sciences Etienne Klein dans le journal La Croix. "Quand tout va bien, on est dans une philosophie moniste, car votre esprit et votre corps ne font qu'un. Dans les passages difficiles, on trouve refuge dans le dualisme cartésien. En réalité, le taux d'abandon est assez faible, car la seule chose qui détermine la réussite, c'est la volonté de persévérer et elle est immense chez la plupart des trailers."
Chamois et panorama
A Voiron, l'année dernière, on a compté seulement 7 abandons pour 121 partants pour le Grand Trail Solo. Et pourtant, ça grimpe à quelques endroits, avec des pentes à 25/30%. Casse-pattes, casse-gueule, il faut être un peu casse-cou pour prendre le départ, à 6h00 du matin. Mais c'est superbe. La cascade de la Pisserotte (64 m de haut), les pelouses, les landes subalpines, les forêts odorantes (truffées d'ail des ours), le vertigineux goulet de Lorzier, le sommet de la Grande Sure (septième plus haute cime de Chartreuse), à flanc de falaise et à découvert, d'où on aperçoit Chamechaude, le Grand Som, Le Granier, les Lances de Malissard, la Dent de Crolles et, plus loin, la chaîne de Belledonne, l'Oisans, les Ecrins, un bout du massif Mont-Blanc. Les chamois aussi, par dizaines.
Escarpé, alpin, serpentin et panoramique, le Grand Trail (53 km, 3500 m D+) est une bonne mise en condition des trails alpins estivaux. Et, chartreuse dans la flasque, l'épreuve donne 3 points qualificatifs pour tenter l'aventure de l'UTMB (forcément 2020 ou 2021).
Pour les moins gourmands, il y a aussi le Grand Trail en relais (à 2 ou 3), le sympa 30 km/1370m D+ qui offre un bel aperçu de la région et le 12 km/500m D+.
Lire aussi : le Circuit de la Sure, approuvé depuis 1906.
Un petit aperçu de ce qui vous attend en vidéo.
> Trail du Circuit de la Sure 2019 - Dimanche 2 juin à Voiron.
Pour les inscriptions : www.circuit-de-la-sure.fr