Pour sa 20e édition, le Trail Givré de Montanay s'est transformé en Mud Run.
"Faudrait des bottes de caoutchouc / Pour patauger dans la gadoue (la gadoue, la gadoue, la gadoue)" chantait Petula Clark en 1966. Ce 3 février 2019, bien des coureurs inscrits sur le Trail Givré de Montanay ont dû fredonner les paroles. Pour cette 20e édition, la boue s'était invitée sur les chemins et les vallons de ce morceau du plateau de la Dombes (comme Lyon Capitale l'avait annoncé la veille). Mais de "givré", la course n'avait que le nom. Si les températures étaient assurément froides (1° au thermomètre) - dégradées par quelques rafales sur les plateaux ouverts aux vents -, les chemins étaient recouverts d'une couche de boue. Un côté patinoire qui a donné lieu à de jolies gamelles -soit dit au passage plus acrobatiques qu'artistiques - notamment dans les virages. A certains endroits, le lit de boue avoisinait la dizaine de centimètres, occasionnant des absorptions de chaussures au joli bruit de ventouse.
Bref, on se serait cru à une course de tracteurs agricoles dans le sud de la Russie dans sa version bouillasse. Sauf que là, on était sur un trail. Autant dire que ça a couru moins vite que la précédente édition, aussi fraîche mais carrément plus sèche.
Le champion de France de montagne et licencié de l'Athletic Club de Tassin, Emmanuel Meyssat, vainqueur de cette 20e édition, a couru les 23 kilomètres à 16,95 km/h de moyenne, contre 17,14 l'année dernière (trail qu'il avait déjà remporté). Le deuxième, Sylvain Cachard, de l'Entente Athlétique de Grenoble, courait, lui, à 16,85 km/h de moyenne, soit la vitesse du 4e l'année dernière. Si les deux premiers couraient moins vite de 0,18 km/h que l'année dernière, la vitesse des 10 premiers au scratch était de 0,46 km/h plus basse que celle de l'édition 2018. Chez les femmes, Anne-Sophie Vittet, de l'Entente Sud Lyonnais, a détrôné de 3 petites minutes Anaïs Sabrié qui a couru à 14,38 km/h de moyenne (contre 14,78 km/h en 2018). Julie Roux, de team Provence Endurance (venu en force), prenait la troisième place au scratch à 13,8 km/h de moyenne (contre 13,85 km/h de moyenne pour la 2e de l'année dernière).
Au final, si oui, ça a globalement couru un peu moins vite, certains ont plus galéré que d'autres. Le dernier de 2018 mettait ainsi 3h20 contre 3h33 cette année. Et à regarder les temps, la seconde partie du peloton de 864 coureurs a certainement plus patiné, après le passage des 432 premiers.
Blessures
Selon les organisateurs, sur le 23 km, 864 classé sur 1 040 inscrits (beaucoup de non partants à cause des intempéries) et 482 arrivants sur 595 inscrits à la Montanoise.
L'organisation recense plusieurs blessures dont une fracture de la cheville avec rapatriement en ambulance et hospitalisation, une fracture du péroné et plusieurs entorses. Chapeauaux sauvteurs et aux deux médecins sur place.
Cette 20e édition entrera à coup sûr dans les annales du Trail Givré de Montanay, rebaptisé pour l'occasion Mad Run de Montanay.
Carton rouge
Carton rouge pour les décharges sauvages dispatchées sur la première partie du parcours, le long des chemins : gravats, verre, plastiques de toutes sortes, bidons, etc. En 2016, dans le cadre de l'opération "Faites de la propreté", les enfants du conseil communal de Montanay avaient ramassé cinq mètres cubes de détritus le long des chemins - hors décharges publiques. On imagine alors le volume colossal que ces dépotoirs pourraient représenter. En mai dernier, la secrétaire d'Etat Brune Poirson a lancé un groupe de travail réunissant élus, associations, administration et l'Ademe pour lutter contre ces dépôts. "Les décharges sauvages génèrent des impacts environnementaux, sociaux et économiques importants. Le coût de leur ramassage régulier est une charge lourde à supporter pour les collectivités". Ces décharges sauvages qui défigurent les campagnes françaises seraient au nombre de 36 000 à travers le pays. A Montanay, lors du Trail Givré, on en a compté une demi-douzaine.