Le tracé des Mondiaux du trail emprunte cette année celui de la Technica-MaXi-Race, qui aura lieu également ce week-end. 86 kilomètres et 5300 mètres de dénivelé positif sur les crêtes, autour du lac d'Annecy.
C'est l'un des trails les plus attendus du calendrier. Pour Stéphane Agnoli, le directeur de course organisateurs, la Technica-MaXi-Race rentre "dans le trio des courses les plus courues en France et dans le top 20 européen des courses que les gens veulent courir". D'un peu moins 1 300 coureurs en 2011, lors de sa création, la Technica-MaXi-Race est passé à plus de 7 000 inscrits en seulement trois éditions.
Le tour du lac par les crêtes
Si autant de coureurs ont littéralement pris d'assaut les dossards (ils sont partis en quelques jours), cela tient à deux raisons. D'abord, un environnement exceptionnel, le lac d'Annecy deuxième plus grand lac glaciaire de France. A l'est, ses rives sont dominées par le massif des Bornes et à l'ouest par le massif des Bauges, le tout abritant une flore et une faune unique (réserve naturelle du Roc de Chère). Ensuite parce que la course offre un parcours assez technique : le tour (ou demi-tour, selon le format) du lac par les crêtes. Les parties roulantes et techniques se succèdent avec passages en sous bois, dans les alpages, sur des sentiers de montagne, des chemins monotrace ou des portions de route…
"À chaque moment le panorama est extraordinaire, que l'on regarde vers les eaux bleues du lac ou le mont Blanc et les sommets environnants. De quoi faire oublier tous les efforts, tout le courage et dépassement de soi que ce trail d'envergure implique" expliquent les organisateurs.
Support des championnats du monde
Cette année, le nombre de nationalités présentes a atteint des sommets. On compte pas moins de 51 pays représentés, dont un trailer venant des îles Fiji, dans le Pacifique (où la course à pied se fait le plus souvent autour d'un ballon oval), un autre du Costa Rica, un de Mongolie ou encore un autre du Gabon.
Si la course annecienne a toujours été très internationale, 2015 est particulière puisque la Technica-MaXi-Race sert de support aux championnats du monde de trail, organisés tous les deux ans – les derniers se sont déroulés au pays de Galles. Les 286 élites (sélectionnés par 78 fédérations, un record de participations) partiront samedi, à 3h30 du matin, pour avaler les 86 kilomètres et 5 300 mètres de dénivelé positif du tour du lac.
L'Espagnol Luis Alberto, vainqueur l'année dernière du 80 km du Mont-Blanc, est l'un favoris pour le titre. Il devra composer avec le Lithuanien Gediminas Grinius qui a remporté, il y a deux mois l'ultra-trail de la Transgrancanaria, l'Anglais Ricky Lightfoot, champion du monde en titre, où encore le Français Sébastien Spehler, vainqueur de la dernière édition de la Technica-MaXi-Race 2014 (et, clin d'oeil lyonnais, du dernier Lyon Urban Trail).
Programme du week-end :
> Samedi 30 mai 3h30 : départ championnats du monde > Dimanche 31 mai |
Interview de Stéphane Agnoli, directeur de la Technica-MaXi-Race
"Un événement conçu par des coureurs pour tous les coureurs". Que veut dire au juste le slogan de la Technica-MaXi-Race ?
Cela veut dire qu'il s'agit d'un événement avant tout grand public et de tous niveaux. Cette année, nous proposons pas moins de 7 formats de courses qui vont du 4 km vertical avec ses 850 mètres de dénivelé positif à la Technica-MaXi-Race proprement dite et ses 83 km pour 5 300 mètres de dénivelé positif. Il y aura aussi bien des "coureurs découverte" qui vont faire les 15 kilomètres que l'élite mondiale qui courront pour les championnats du monde.
Cette année, la Technica-MaXi-Race sert de support aux championnats du monde de trail. C'est la preuve qu'elle est devenue un événement majeur dans le calendrier des courses nature ?
C'est toujours difficile de noter une course mais je pense qu'on rentre dans le trio des courses les plus courues en France et dans le top 20 européen des courses que les gens veulent courir. Depuis sa création en 2011, La Tecnica-MaXi-Race connaît une croissance très importante et a multiplié par plus de cinq le nombre de ses participants en seulement trois éditions. Il attire de plus en plus d’athlètes de haut niveau puisqu’en 2014, 67 coureurs pouvaient prétendre au top 20 et 241 au top 100 de la grande boucle. Cette notoriété lui vaut d'avoir été choisie pour accueillir les championnats du monde.
C'est compliqué de recevoir les championnats du monde ?
Oui et non. À vrai dire, on n'a pas fait grand chose. Ce sont les instances internationales qui souhaitaient se rapprocher d'une grande course européenne et internationale. Leur objectif était d'intégrer les championnats du monde dans le paysage du trail et ne pas les organiser dans leur coin. On a seulement dit à ces instances qu'on voulait que les championnats ressemblent à du vrai trail et ne consistent pas à tourner autour d'un arbre sept ou huit fois.
On imagine que les retombées vont être positives...
À court terme, ça va surtout être des difficultés financières à absorber, l'organisation coûte quand même 250 000 euros. Savoie Mont-Blanc a donné une grosse participation d'environ 100 000 euros et nous avons aussi d'autres partenaires privés ainsi que la fédération internationale qui apportent leur enveloppe. À moyen et long terme, si ça nous apportera une notoriété supplémentaire ? Pas sûr. Il faudra apporter autre chose à la Technica-MaXi-Race. Ce ne sont pas les Mondiaux qui nous apporteront cela.
PolémiqueFrançois d'Haene, champion en titre de l'Ultra-Trail World Tour : "Par mon refus de participer à ces championnats je souhaite dénoncer une dérive amorcée par la IAAF/IAU/FFA qui veulent séparer les élites du reste des coureurs. La Maxi Race, sera la première course en France qui n’offrira pas un départ commun à tous les athlètes, ce qui pour moi est une valeur primordiale de notre discipline et donc un tournant indéniable et inacceptable." La réponse de Stéphane Agnoli, directeur de la Technica-MaXi-Race : "François est un gars super mais ses posts sont travaillés par ses services de com'. Il n'a jamais été licencié donc il ne peut pas prétendre être sélectionnable pour les championnats du monde. Il n'y a pas une course grand public et une course élite. Il y a des élites dans les courses grand public et dans les championnats du monde, il y a des coureurs qui ne sont pas bons du tout et qui vont mettre des temps hallucinants." |