Jeudi en fin d'après-midi, la salle du Centre culturel et de la vie associative de Villeurbanne (CCVA) n'était pas assez vaste pour accueillir le millier de sympathisants socialistes venus écouter la candidate à la primaire. Les organisateurs du meeting ont du fermer les portes, obligeant certains militants à suivre le discours sur un écran à l'extérieur. Durant son discours, la maire de Lille a détaillé ses propositions en faveur de l'emploi, de l'éducation et réaffirmé sa volonté de faire voter une loi sur l'égalité homme-femme si elle est élue le 6 mai 2012.
Après un passage à Grenoble dans l'après-midi, où elle a détaillé les grands axes de sa politique de santé, Martine Aubry a fait une courte étape, la seule avant le premier tour du 9 octobre, dans le Rhône. Sur la petite scène du CCVA de Villeurbanne elle a retrouvé ses amis et compagnons de route locaux. Annie Guillemot, maire de Bron, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon, Pascale Crozon et Pierre-Alain Muet député(e)s du Rhône ont tous trouvé leur candidate très détendue malgré l'échéance qui se rapproche et des sondages peu avantageux. "On sent qu'elle a envie et ce soir elle avait vraiment la banane car elle sent que sa campagne décolle et qu'elle suscite véritablement l'enthousiasme des lyonnais" a notamment précisé Annie Guillemot.
Pendant près d'une heure, Martine Aubry a passé en revue l'ensemble de son programme et rappelé à quel point cette primaire (et les débats internes qui en découlent) était une richesse pour le PS, qui sortira renforcé au moment d'affronter le président sortant. Nicolas Sarkozy a justement été une cible de choix pour la candidate socialiste qui a fustigé à plusieurs reprises "une politique qui a échoué". Les paroles de la maire de Lille ont fait vibrer une foule surchauffée qui croit véritablement à son succès prochain. Quand Nathan, jeune militant, sent "sur le terrain une dynamique contraire au sondage" Faustine, une autre militante, pense qu'"elle va l'emporter car elle a compris les attentes des français".
Déterminée et prête
Martine Aubry a également annoncé que son projet de loi sur l'égalité professionnelle homme-femme, rédigé avec l'aide du député lyonnais Pierre-Alain Muet, était d'ores et déjà prêt et probablement voté au lendemain de la victoire socialiste de mai 2012. Un espoir largement applaudi par la salle, la candidate notant au passage des applaudissements masculins preuve selon elle d'une adhésion très large des français pour ses propositions. "J'ai rejoint Martine Aubry parce qu'elle est une femme de caractère qui dit ce qu'elle veut et qui fera ce qu'elle dit" a noté à la fin du rassemblement Pascale Crozon, député de Villeurbanne.
En marge de son discours, l'ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin a dénoncé la possible retouche de la réforme des retraites évoquée par François Fillon plus tôt dans la journée. Le Premier Ministre envisage de reculer l'âge de départ à la retraire de 62 ans à 67 ans, s'alignant ainsi sur les propositions de la chancelière allemande Angela Merkel. Pour Martine Aubry, le Premier ministre "mélange tout". "Il parle d'âge légal à 67 ans, mais ce n'est pas ce qu'a dit l'Allemagne. Il s'agit de l'âge du départ le plus tardif à la retraite. Ça ne concerne pas ceux qui ont commencé tôt, ni ceux qui exercent des métiers pénibles", a-t-elle précisé devant la presse.