Contagion, le blockbuster de Steven Soderbergh débarque ce mercredi 9 novembre en France. Pour l'occasion, Lyon Capitale a réuni les frères Bruno et Gérard Lina, éminents virologiste et bactériologiste lyonnais qui nous en parlent. Alors supervirus et superbactéries : sommes-nous menacés ?
Une pandémie dévastatrice touche le monde entier. Un seul contact et vous voila contaminé, dans quelques heures vous êtes mort. Les années 90 ont eu Alerte avec Dustin Hoffman face à un virus africain, aujourd’hui la menace vient d'Asie. Porté par la réalisation sobre et distanciée de Steven Soderbergh, Contagion nous livre un effrayant tableau d'un monde qui bascule dans le chaos. Le virus n’est au final que la toile de fond d’un film qui s’intéresse avant tout aux réactions humaines dans un contexte de crise. Reste que tout cela manque cruellement de courage et que la fin prévisible enlève une grande part au potentiel traumatisme. Soderbergh reste dans les limites se contenant parfois de s’appuyer sur son casting trois étoiles et oubliant que la star la plus intéressante reste sans aucun doute le virus.
"Globalement, aujourd'hui, je ne vois pas de maladies infectieuses qui pourraient être responsables d'1 milliard de décès"
Pour Bruno Lina, virologiste lyonnais, directeur du centre national de référence sur la grippe, "on est dans de la pure fiction car si vous regardez la sémantique utilisée, c'est fait pour faire peur". Ce film "a sûrement été monté dans les conséquences de ce qu'on a eu en 2009 avec la pandémie de H1N1. Ils ont joué à refabriquer le scénario du pire", ajoutant même qu' "ils ont surjoué". "C'est une peur irrationnelle c'est à dire que globalement aujourd'hui, je ne vois pas de maladies infectieuses qui pourraient être responsables d'1 milliard de décès". "C'est la même chose pour les bactéries" poursuit Gérard Lina, bactériologiste.