Franck Leroux
Franck Leroux, directeur général des Worldskills Lyon 2024

"Les Worldskills, c'est le 2e plus grand événement de France après les Jeux olympiques"

Lyon accueille la plus grande compétition mondiale des métiers. 250 000 visiteurs sont attendus.

En septembre 1995, se déroulait à Lyon les 33e Olympiades des métiers. 536 jeunes de moins de vingt-deux ans, venant de 33 pays avaient concouru dans 42 métiers, pendant quatre jours, sous l'oeil de 460 experts. 200 000 visiteurs avaient arpenté les 22 000 m2 d'Eurexpo. La cérémonie d'ouverture avait été organisée à la Halle Tony Garnier devant 9 500 spectateurs. Les organisateurs avaient évalué les retombées économiques pour les hôteliers et restaurateurs entre 10 et 13 millions de francs, pour un coût organisationnel de 100 millions de francs.

En septembre 2024, le 47e concours, rebaptisé Worldskills, reviendra à Lyon pour quatre jours (du 10 au 15). En trente ans, tout est devenu XXL.

+320% d'augmentation de budget

1 500 jeunes (+964) de moins de vingt-trois ans se défieront dans 62 métiers (+20), devant 1 400 experts (+ 940). 70 nations sont invitées (+37) et 250 000 spectateurs sont attendus (+25%) sur les 140 000 m2 d'Eurexpo (presque 6,5 fois plus de superficie). Quant au budget, il a explosé, passant de 100 millions de francs en 1995 à 100 millions... d'euros en 2024 (+320%). "C'est le deuxième plus important événement en France pour l'année 2024, après les Jeux olympiques" se félicite Franck Le Roux, ancien militaire, en charge de l'organisation de cette grosse machine.

Mission des Worlskills : la valorisation des compétences et des savoir-faire, qui permettront de "faire face aux enjeux sociaux et économiques de faire émerger les talents d’aujourd’hui et de demain pour répondre aux besoins des entreprises."

Et, en corollaire, l'ambition de faire tomber les préjugés autour de la formation professionnelle et d’encourager les jeunes à choisir ces métiers d’avenir, qui en plus d’être en forte demande.

Le point avec Franck Le Roux, ancien militaire, en charge de l'organisation des Worldskills Lyon 2024.

Lire aussi : Finales Worldskills, Auvergne-Rhône-Alpes en tête des régions de France


La restranscription intégrale de l'entretien avec Franck Le Roux

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Franck Le Roux qui est le directeur général des Worldskills Lyon 2024, bonjour.

Bonjour.

Du 10 au 15 septembre 2024, les projecteurs seront braqués sur la France, et plus particulièrement sur Lyon, parce que la ville accueille la finale mondiale des Worldskills 2024, la compétition des métiers. Franck Le Roux, vous êtes le directeur général du comité d'organisation de ces Worldskills. Comment organise-t-on un tel événement parce que ç adoit être quand même une grosse grosse machine ?

C'est une grosse machine, mais toute petite comparée à celle des Jeux olympiques. On l'organise exactement de la même manière puisque, finalement, la compétition mondiale des métiers Worldskills qui s'adresse à des jeunes compétiteurs de moins de 23 ans - ça c'est extrêmement important parce que ces jeunes apprentis étudiants exactement ce sont finalement des rôles modèles pour toutes les personnes qui vont venir les voir et, en particulier, les plus jeunes -, ça s'organise comme un grand événement. On est un comité d'organisation, avec différentes directions, et on planifie cet événement... qui n'est pas que la compétition de métiers, il y a aussi un certain nombre d'événements tout autour. On a une cérémonie d'ouverture, une cérémonie de clôture et différentes activités.

Les Worldskills sont, en quelque sorte, des Jeux olympiques des métiers...

Absolument, ce sont des événements des Jeux olympiques des métiers et c'est la plus grande compétition internationale des métiers, donc ça sera à Lyon du 10 au 15 septembre.

J'ai lu que les Worldskills de Lyon 2024 seront l'événement le plus important de l'année en France, après les JO, c'est vrai ?

Absolument. C'est le deuxième ou troisième plus grand événement important en France en 2024, après les JO et les jeux paralympiques.

Et pour autant, les WorldSkills sont une compétition mondiale encore peu connue. Comment l'expliquez-vous ?

Eh bien oui, c'est un constat, effectivement, que nous faisons également et c'est la raison, aussi, de ma présence aujourd'hui. C'est, justement, permettre à cette compétition d'être mieux connue et de faire voir, puisque l'objet de la compétition mondiale des métiers WorldSkills est la valorisation des métiers, des filières professionnelles qui les y conduisent. Et j'ai envie de dire, autour de cette compétition mondiale, c'est la valorisation de tout l'écosystème autour des métiers et dans six secteurs-métiers différents, donc une très grande diversité.

Je crois qu'il y a 68 métiers qui vont être représentés, exact ?

Alors 62 métiers qui seront sur le site de compétition mondiale. C'est plus de 70 nations qui vont venir concourir et 1 500 jeunes qui vont concourir avec leurs experts, donc leurs coachs, pendant ces quelques jours.

Il y a les concours, les compétiteurs, les équipes, la famille, le public donc on peut attendre combien de personnes sur un tel événement ?

Alors sur l'événement je n'ai pas encore la facture finale mais aujourd'hui c'est 8 000 accrédités pour faire fonctionner la compétition mondiale des métiers. Ce sont 2 500 volontaires que l'on cherche à mobiliser dans des écosystèmes bien précis, puisqu'en fait on veut faire de ce programme volontaire aussi un programme qui soit attractif pour les métiers. Donc on veut finalement mobiliser des personnes qui vont venir alimenter et travailler avec mes équipes. C'est vraiment tout le temps de la compétition mondiale et on voudrait les sourcer, principalement on va dire chez les jeunes aussi, puisqu'on a notre programme volontaire qui commence à partir de 12 ans pour offrir une expérience enrichissante à ces plus jeunes, leur faire découvrir les métiers mais aussi aux personnes qui sont en recherche d'emploi, en recherche de sens professionnel, pour les intégrer, les former sur le terrain et leur faire suivre je le disais une formation valorisante et valorisée puisqu'elle sera certifiante et viendra nourrir le passeport compétence.

Les métiers manuels, c'est un domaine très porteur. Pendant des années et des années, des décennies, on a un dévalorisé ces métiers manuels...

Alors, oui, il y a des métiers manuels mais il n'y a pas que des métiers manuels puisqu'on a, je le disais, six secteurs différents sur la compétition. On a le bâtiment, on a l'industrie bien sûr, mais on va aller aussi vers des métiers de l'information et de la communication. Donc on va avoir des métiers comme la cyberdéfense qui seront représentés.

Les WorldSkills 2024 de Lyon ont été labellisés, il y a quelques mois, grande cause nationale par le ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques. Quels sont les enjeux de ce label ?

Pour nous, en fait, il s'agissait de montrer que le pont entre les compétiteurs sportifs et les compétiteurs professionnels était évident. Puisqu'en fait, ils partagent les mêmes valeurs : l'engagement, le dépassement de soi, la recherche de l'excellence, mais aussi les mêmes codes puisque toutes ces délégations vont suivre des préparations physiques et mentales, et ils vont partager un podium comme ces compétiteurs sportifs. Donc on est parti de ce constat pour finalement dresser tout un programme Sport & Skills et s'inscrire dans le prolongement des Jeux Olympiques et Paralympiques et de dire "voilà l'aventure continue". Et il faut savoir que tous ces métiers auront été nécessaires pour pouvoir livrer les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques.

Ce sera peut-être une petite dernière question plus personnelle : vous avez un riche passé militaire, vous avez été pilote de chasse dans l'armée de l'air, directeur de planification du Centre national des opérations aériennes (CNOA) de de la base du mont Verdun. Et puis après vous avez, je crois, dirigé un centre d'entraînement de longtemps. Quels sont les ponts et les points communs entre l'armée de l'air et ces WorldSkills ?

J'ai envie de dire, la formation c'est la transmission. C'est vouloir apprendre, parce que dans l'armée de l'air et dans les armées en général, il y a beaucoup, beaucoup de métiers et on les apprend ces métiers. Et l'importance de cette formation, l'importance de la transmission, des plus anciens, je pense que c'est le pont assez naturel que je peux faire aujourd'hui avec le mouvement WorldSkills. Parce qu'aujourd'hui, on voit bien donc les compétiteurs sont les jeunes qui apprennent et ils sont accompagnés de leurs experts ce sont leurs coachs. Et ce sont des passionnés qui prennent du plaisir et qui se livrent à 100% pour aller vers l'excellence et réussir les tâches qui sont les leurs et donc leur compétition. Et ça quelle plus belle image, une image extrêmement positive, qui sera montrée à plus de 250 000 personnes visiteurs dont 75 000 scolaires qui viendront sur le site de compétition à Eurexpo.

Merci Franck Leroux d'être venu nous présenter ces finales mondiales des WorldSkills 2024 qui se tiennent à Lyon du 10 au 15 septembre. Et ça sera le plus grand événement que la France accueillera cette année après les Jeux Olympiques et ça se passera à Lyon.

Laisser un commentaire

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut