Sandrine Runel
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Sandrine Runel (Front Populaire) : "aller prendre de l'argent là où il y en a"

Sandrine Runel, adjointe à Lyon et candidate du Nouveau Front Populaire dans la 4e circonscription du Rhône, est l'invitée de 6 minutes chrono.

Le Parti socialiste lorgnait sur la 2e circonscription mais n'a obtenu dans l'accord créant le Nouveau Front Populaire que la 4e où Sandrine Runel, adjointe aux solidarités à la Ville de Lyon, est candidate. Dans la circonscription la plus ancrée à droite de Lyon, le périmètre du Front Populaire a obtenu 40% des suffrages aux élections européennes. "La gauche à Lyon progresse, elle a progressé dans les autres circonscriptions, elle progresse dans les arrondissements. On voit bien aussi que c'est le résultat de tout un travail qui a été porté et que nous portons en tant qu'élus mais sur l'ensemble des arrondissements et sur la ville de Lyon mais on voit surtout que les lignes sont en train de bouger notamment sur le troisième arrondissement et sur le sixième on voit quand même le délitement de la droite et une progression assez forte pour une ligne issue de la social-démocratie qui aujourd'hui quand même fait recette au sein des électeurs, des habitants parce qu'il voit que notre projet a du sens et qu'il a effectivement un débouché politique", veut croire Sandrine Runel.

L'élue socialiste assure aussi du sérieux économique du programme économique du Nouveau Front Populaire : "il n'y a pas de démagogie et bien au contraire on est vraiment dans le concret, on est là pour renforcer le pouvoir d'achat, ce que n'a pas fait quand même Emmanuel Macron en ces temps et donc quand j'entends moi des députés macronistes sortant qui disent que notre programme n'est pas finançable ou n'est pas crédible, je leur renvoie à tout ce qu'ils ont quand même détricoté en France, l'assurance chômage, la sécurité sociale, les APL, tout ce qu'ils ont enlevé pendant ces temps et donc nous justement ce qu'on dit c'est qu'on va devoir effectivement remettre du sens et notamment des services publics mais aussi retravailler sur la question de l'école, abroger la réforme des retraites qui est la réforme la plus injuste qu'on a connue, la réforme de l'assurance chômage… Mais on va faire cette réforme des retraites alors même qu'on se rend compte qu'après avoir passé à cette nouvelle réforme des retraites, le régime n'est pas équilibré, c'est-à-dire qu'il faudrait faire une nouvelle réforme, travailler encore plus. Les choses sont assez simples et les économistes le disent et les choses sont claires, il faut aller prendre de l'argent là où il y en a donc il faut aller, et on l'a redit pendant la campagne, il faut aller taxer les super profits".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Sandrine Runel

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et on continue de s'intéresser aux élections législatives anticipées suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale décidée par Emmanuel Macron. Aujourd'hui on va s'intéresser à la quatrième circonscription du Rhône et on accueille la candidate du Front Populaire, Sandrine Runel. Vous êtes aussi adjointe à la Ville de Lyon, la quatrième circonscription ce n'était pas forcément celle sur laquelle le PS avait le plus d'intérêt, vous aviez plutôt vous demandé la deuxième, en quoi la quatrième finalement ça peut être une opportunité pour vous, sachant que c'est peut-être la moins gagnable des circonscriptions lyonnaises ?


Alors le PS et Place Publique, je le rappelle quand même au soir des européennes puisqu'on a l'impression quand même de s'être fait un petit peu confisquer le résultat de ces élections européennes, la liste conduite par Raphaël Glucksmann et le Parti Socialiste est arrivée en tête sur Lyon, dans tout Lyon, et est arrivée en tête dans la deuxième La quatrième circonscription c'est quand même la candidate Renaissance Valais, qui est arrivée en tête mais d'une très courte majorité et puis quand on regarde les scores c'est de quelques centaines de voix, donc le PS était tout à fait légitime pour pouvoir se présenter dans une circonscription lyonnaise et c'est l'objet de ma candidature de pouvoir apparaître en tout cas à la mieux placée pour pouvoir porter les couleurs et le programme du nouveau Front Populaire à Lyon.


Est-ce que cette alliance vous paraît cohérente, crédible ? Il y a beaucoup de questions, il y a beaucoup de critiques autour de cette alliance, vous avez énuméré un certain nombre de reproches à l'encontre des insoumis pour finalement faire alliance avec eux, c'est réciproque puisque les invectifs étaient des deux côtés, est-ce que vous assumez ce choix de repartir avec les insoumis ?


Alors la ligne, les lignes rouges elles ont été posées, elles n'ont pas été franchies et nous avons imposé ce qui était pour nous primordial et notamment la question bien évidemment de la reconnaissance des attaques terroristes du 7 octobre mais également le soutien inconditionnel à l'Ukraine et puis après tout un tas de mesures qui sont quand même issues aussi des propositions qu'on portait pendant la campagne européenne et qui ont été reprises, qui sont aujourd'hui dans le programme et donc on voit bien quand même aussi qu'on réaffirme dans ce nouveau front populaire cette ligne qui est portée depuis déjà pas mal de temps au Parti Socialiste et donc du coup nous l'assumons pleinement et nous avons effectivement pu quand même redresser on va dire un peu le tir et aujourd'hui la France insoumise n'est pas majoritaire dans cet accord, on voit bien quand même que les lignes ont bougé.


Pour revenir à cette quatrième circonscription du Rhône, c'est la seule où la liste Renaissance est arrivée en tête dans la métropole voire même dans le département du Rhône dans son entièreté. Le bloc de gauche arrive à 41,5% ce qui devrait être autour du périmètre du nouveau front Est-ce que c'est un score qui est assez énorme notamment dans cette circonscription-là qui a longtemps été la circonscription la plus à droite de Lyon mais est-ce que ça dessine quand même pas un plafond de verre sachant que ça va être aussi le gros problème du nouveau front populaire c'est de trouver des réserves de voies pour le second tour, là elles seront où vos réserves de voies ?


On voit en fait que la gauche à Lyon progresse, elle a progressé dans les autres circonscriptions, elle progresse dans les arrondissements. On voit bien aussi que c'est le résultat de tout un travail qui a été porté et que nous portons en tant qu'élus mais sur l'ensemble des arrondissements et sur la ville de Lyon mais on voit surtout que les lignes sont en train de bouger notamment sur le troisième arrondissement et sur le sixième on voit quand même le délitement de la droite et une progression assez forte pour une ligne issue de la social-démocratie qui aujourd'hui quand même fait recette au sein des électeurs, des habitants parce qu'il voit que notre projet a du sens et qu'il a effectivement un débouché politique.


Votre programme est pointé du doigt, enfin est renvoyé à peu près en termes économiques au même niveau que celui du RN comme un programme démesuré, fou, par des analystes ou par les candidats macronistes ou la majorité présidentielle, comment vous pourriez arriver à financer la retraite à 60 ans, l'augmentation du SMIC, est-ce qu'il n'y a pas une forme de démagogie, est-ce que vous aussi vous n'êtes pas en train de rejoindre un camp populiste de promettre des choses que vous ne pourriez pas réaliser ?


Non il n'y a pas de démagogie et bien au contraire on est vraiment dans le concret, on est là pour renforcer le pouvoir d'achat, ce que n'a pas fait quand même Emmanuel Macron en ces temps et donc quand j'entends moi des députés macronistes sortant qui disent que notre programme n'est pas finançable ou n'est pas crédible, je leur renvoie à tout ce qu'ils ont quand même détricoté en France, l'assurance chômage, la sécurité sociale, les APL, tout ce qu'ils ont enlevé pendant ces temps et donc nous justement ce qu'on dit c'est qu'on va devoir effectivement remettre du sens et notamment des services publics mais aussi retravailler sur la question de l'école, abroger la réforme des retraites qui est la réforme la plus injuste qu'on a connue, la réforme de l'assurance chômage… Mais on va faire cette réforme des retraites alors même qu'on se rend compte qu'après avoir passé à cette nouvelle réforme des retraites, le régime n'est pas équilibré, c'est-à-dire qu'il faudrait faire une nouvelle réforme, travailler encore plus. Les choses sont assez simples et les économistes le disent et les choses sont claires, il faut aller prendre de l'argent là où il y en a donc il faut aller, et on l'a redit pendant la campagne, il faut aller taxer les super profits, il faut aussi aller chercher de l'argent là où il y en a et donc nous ce qu'on dit c'est très simple, c'est qu'on a des mesures, elles doivent être financées, il y a une justice sociale qui doit être assurée par la justice fiscale, donc l'argent on sait où le trouver, si on veut on peut, c'est une question de volonté politique, c'est une question de choix, donc ces mesures elles sont finançables et elles seront financées.

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