Plus de trains, 50 000 emplois, sortir la région du Tafta… Ces promesses figurent dans le programme du Rassemblement pour les élections régionales des 6 et 13 décembre. Sont-elles réalisables, démago, voire déjà faites ? Lyon Capitale a vérifié en fonction des compétences du conseil régional, qui n’autorisent pas une grande liberté d’action. Fact-checking.
Créer un concurrent public à la SNCF
L’idée – Qu’une structure publique prenne le relais pour le fret ou des lignes que la SNCF juge impossibles à rentabiliser.
Initialement, Jean-Charles Kohlhaas limitait la création d’un office public se substituant à la SNCF au fret. Après avoir découvert le projet de nouvelle convention entre la région et la SNCF, il veut l’étendre à la totalité de l’offre ferroviaire. “Nous maintiendrons les services publics partout où la SNCF les abandonnera”, avance le candidat du Rassemblement.
Juridiquement, la solution est envisageable. Financièrement, elle pourrait être plus onéreuse, la région devant embaucher des cheminots. “Ça ne nous coûtera pas plus cher. Nous payons déjà le manque à gagner de la SNCF. Et puis un audit du contrat a été réalisé et, sur les 400 millions d’euros que nous leur versons chaque année, 40 millions ne sont pas justifiés”, avance Jean-Charles Kohlhaas.
La région gère déjà une ligne entre Montélimar et Nyons en opérateur public. “La ligne coûte plus cher que la SNCF, mais le niveau de confort est supérieur. Et si la régie publique atteint une masse critique, les frais diminueront”, estime le candidat du Rassemblement.
Le train ou le bus à 10 minutes de la maison pour tous
L’idée – Que chaque habitant de la nouvelle région ait un arrêt de transport en commun (bus ou train) à dix minutes de chez lui au plus, en voiture ou à pied.
Cette promesse, les écologistes l’avaient déjà faite en 2010. Malgré leur rôle de groupe charnière dans le conseil régional sortant, ils n’ont pas réussi à l’imposer. S’ils étaient élus, elle serait toutefois difficile à honorer.
Actuellement, 70 % de la population en Rhône-Alpes vit à 10 minutes d’un arrêt de transport en commun. Mais, dans certains territoires peu denses et très ruraux de l’Auvergne, la mesure sera difficile à appliquer.
Jean-Charles Kohlhaas compte surmonter ces difficultés grâce au transfert de la compétence du transport en bus des départements vers la région. “Je ne vous dis pas que ce sera fait au 1er janvier 2017, mais, à la fin du mandat, on peut atteindre le taux de 100 %”, précise Jean-Charles Kohlhaas, qui conditionne toutefois sa réussite à l’octroi de nouvelles recettes de la part de l’État.
Créer 50 000 emplois
L’idée – Réorienter les aides actuellement versées aux grandes entreprises vers l’artisanat et le commerce de proximité dans les zones rurales et créer ainsi 50 000 emplois durant le mandat.
“Les petites entreprises ont besoin d’une aide minime pour les aider à passer un cap et à embaucher. Nous le chiffrons à la moitié du salaire sur un an : 15 000 euros. La région a un budget de 200 millions pour l’aide aux entreprises. Au lieu de donner l’argent à des grands groupes, nous verserons 120 millions pour des emplois non délocalisables dans l’artisanat, le commerce, la transition agricole et énergétique”, détaille Jean-Charles Kohlhaas.
Le chiffre de 50 000 emplois correspond donc plus à une équation mathématique qu’à un chiffrage du monde économique.
Faire de la région une zone hors Tafta
L’idée – Ne pas se soumettre aux décisions découlant du traité commercial transatlantique que négocie actuellement l’Union européenne avec les États-Unis.
Depuis de longs mois, l’Europe négocie avec les États-Unis un accord de politique commerciale baptisé Tafta. Le Rassemblement promet que, s’il venait à être ratifié, la région Auvergne-Rhône-Alpes s’en exempterait.
Cette promesse serait impossible à tenir. Le traité signé entre les deux parties s’appliquerait en effet sur l’ensemble du territoire européen et un président de conseil régional ne pourrait en aucun cas s’y soustraire.
Pour Jean-Charles Kohlhaas, l’application de l’accord Tafta ruinerait l’agriculture paysanne et biologique et les circuits courts. Or c’est l’un des gros volets du programme du Rassemblement : “Si le traité est signé, nous ne pourrons plus faire d’appel d’offres pour les cantines en demandant 50 % de produits bio et locaux. Un industriel de l’agroalimentaire pourra nous attaquer au motif qu’il a été empêché de concourir.”
Le dernier point, notamment, est intéressant. Je dirais tout de même que je trouve l’auteur de l’article dur : de nombreuses régions et collectivités se sont déjà déclarées hors TAFTA. Ce n’est pas démagogique dans le sens où il n’a jamais été promis que cela empêcherait un TAFTA de s’appliquer. Cela sert surtout comme moyen de pression sur les gouvernements et les négociateurs pour rejeter l’accord. Second point, encore plus intéressant : vous démontrez clairement à quel point le TAFTA est nuisible et doit être combattu becs et ongles. Non mais sérieusement, prenons l’exemple de ma ville : les cantines sont en 100% bio. Avec TAFTA, cela veut dire qu’il sera impossible d’exiger du bio uniquement pour la nourriture de nos enfants ? À ce niveau, la désobéissance est un devoir.
Avec en tête de liste l'homme qui a supprimé les IUFM , belle exemple de promotion sociale,c'est mal parti.
Les verts seront toujours prisonniers des 'budgets insuffisants'. Et puis ne pas oublier que pour créer des emplois quelques part, il faut les supprimer ailleurs... Dans quelle région on doit faire disparaître des emplois ?