Hirsch (partie 2) : "Pour les très éloignés de l'emploi, le RSA ne constituera en aucun cas du moins mais toujours du plus"

Jusqu'au mercredi 8 juillet, nous publions, en trois épisodes, les réponses de Martin Hirsch.

Deuxième à l'interroger, Jean-Pierre Aldeguer, directeur de la Mission régionale d'information sur l'exclusion (MRIE).
La question :
Le RSA va certainement avoir un impact pour les personnes en situation de trouver un emploi. Par contre, que va-t-il se passer pour ceux qui sont "enfermés dans le RSA", à savoir les personnes en situation d'exclusion qui bénéficient du RMI depuis plus de cinq ans ?

Pour les personnes considérées comme 'très éloignées de l'emploi' le RSA ne constituera en aucun cas du moins mais toujours du plus : en ce qui concerne les revenus de la personne - le RSA se substitue au RMI - il n'y a donc aucun manque à gagner pour la personne qui était précédemment au RMI. En revanche, dans la législation telle qu'elle existait avant le 1er juin, les personnes qui étaient au RMI et qui reprenaient un travail, perdaient automatiquement le montant du RMI correspondant à leur reprise d'activité ce qui avait pour conséquence qu'une reprise d'activité en deçà de 500 € ne générait pour la personne aucun revenu supplémentaire.

C'est pour pallier ces dysfonctionnements que le RSA a été créé: il s'additionne aux revenus d'activité et garantit à la personne qui reprend un travail qu'elle verra ses revenus augmenter à due proportion de sa reprise d'activité : cela a donc un effet incitatif très fort.
A cet égard, le bilan des expérimentations est révélateurs : le retour à l'emploi des bénéficiaires du RMI depuis plus de trois ans (donc considérés comme loin de l'emploi) est important et significatif ce qui traduit bien l'effet incitatif du dispositif.

En ce qui concerne le parcours de la personne, comme cela a été indiqué dans la réponse précédente, le référent social dispose d'une véritable capacité d'orientation. Il peut envisager une orientation sociale ou bien une véritable démarche vers l'emploi. La personne peut alors être orientée vers pôle emploi (ou tout opérateur choisi par le Conseil général) qui va l'inscrire en tant que demandeur d'emploi et évaluer ses compétences pour lui faire une offre la mieux adaptée. Dans le cadre de la convention avec pôle emploi la personne peut soit disposer du dispositif de recherche d'emploi de droit commun soit disposer d'une prestation spécifique dans le cadre d'une convention entre le Conseil Général et pole emploi (ou tout autre opérateur choisi par lui).
La réaction de Jean-Pierre Aldeguer

Je ne suis pas satisfait par sa réponse. Les personnes qui sont au RMI (aujourd'hui RSA socle) depuis plus de cinq ans ne vont bénéficier d'aucune revalorisation des minima sociaux, ni d'aucun accompagnement renforcé. La reconnaissance de ses personnes à travers une activité sociale , évoquée au Grenelle de l'insertion, a été abandonnée. Bref, rien de nouveau pour les exclus.

Lire le première partie de Martin Hirsch interpellé par des acteurs lyonnais de l'insertion

Lire aussi notre article 'les trois points noirs du RSA'

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