À Lyon, des familles avec enfants dorment toujours dehors, alors que les températures ne cessent de baisser. Sur les 200 places d’hébergement annoncées par la préfecture dans le cadre du plan Grand Froid, seule une centaine ont réellement été mises à disposition. Par ailleurs, l’ouverture en urgence d’un deuxième gymnase a été jugée inutile.
Nora n'est pas une habituée des maraudes, elle ne fait partie d'aucune association. Pourtant, elle se démène depuis ce week-end pour venir en aide à ces familles qui dorment dans le froid, parc de la Villette, près de la Part-Dieu. Vers 18 heures hier soir, il y avait déjà un jeune couple, avec des enfants âgés de 13 mois et 3 ans, sans couvertures. Quelques heures plus tard, trois autres familles les rejoignent. Nora décrit des personnes "légalement en France", avec "des enfants de tous les âges".
Le Samu social s’exaspère
En présence du Samu social, venu apporter des couvertures, ils appellent le 115 pour leur trouver un hébergement pour la nuit. On leur répond qu'il n'y a "pas de places". Ils appelleront trois fois au total, sans résultat. "On ne peut pas dire que rien n'est fait", admet Nora, citant notamment l'ouverture d'un gymnase dans le 2e arrondissement mardi dernier. "Mais il y a toujours des gens qui dorment dehors, y compris des femmes enceintes et des enfants", constate-t-elle.
Durant leurs maraudes du week-end, les équipes du Samu social ont dénombré 59 personnes à la rue, à Lyon et Villeurbanne. Les équipes n'ont pas trouvé de places à leur proposer. Jérôme Colrat, le directeur de l’association Alynea, qui gère le Samu social de Lyon, perd patience. "En 2017, nous faut-il encore attendre le drame de morts dans la rue pour réagir et nous mobiliser ?" peut-on lire sur le site de Rue89 Lyon.
L’ouverture d’un deuxième gymnase n’a pas été jugée nécessaire
Vendredi, la préfecture du Rhône devait ouvrir un deuxième gymnase, dans le 7e arrondissement. Finalement, cela a été jugé inutile. "On avait clairement identifié les personnes qui dormaient dehors, expliquent les services de la préfecture. Il restait 40 places disponibles pour le week-end, ça nous a paru suffisant."
Les professionnels de l'urgence sociale ont dénoncé cette décision dans un communiqué. Affirmant qu'"aujourd’hui, à Lyon, plus de 1 500 personnes sollicitent le 115 sans obtenir de solution". "Il s’agit d’hommes, de femmes et d’enfants exténués et en danger dehors." Les températures sont descendues sous les -5°C ce week-end.
Sur les 200 places annoncées, la moitié ne sont pas encore disponibles
Le collectif des professionnels de l'urgence social (PUS) affirme également que, sur les 200 places supplémentaires annoncées la semaine dernière dans le cadre du plan Grand Froid, beaucoup doivent encore être ouvertes. La préfecture admet que 100 places doivent encore être ouvertes à Givors dans la semaine. Ce retard s'expliquerait par des "travaux de remise en état".
Mais, pour Juliette, membre du collectif, à ce stade "c'est vraiment de l'humanitaire" et de nouvelles places doivent être disponibles de toute urgence. Jérôme Colrat appelle également à l'accélération de la mise à disposition des places d'hébergement prévues dans le cadre du plan Grand Froid.
Certain qu'en bon chrétien LW les accueillera dans sa crèche de région.