L’exposition Fred Deux présentée depuis l’automne au musée des Beaux-Arts de Lyon ferme ses portes lundi 8 janvier. Il n’est pas trop tard pour s’ouvrir aux rêveries de cet artiste singulier.
Dessinateur, poète oral, écrivain, Fred Deux est un artiste singulier, autodidacte, qui transcrit ses fantasmagories et son monde intérieur. L’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon réunit environ 180 dessins de ce quasi-contemporain (1924-2015) qui a longtemps œuvré dans la région – à Lacoux, dans l’Ain –, suivant un fil chronologique : dessins dits de la Kleepathologie, Otages, Spermes noirs et Spermes colorés, Autoportraits et dessins monumentaux des années 1980, livres uniques où la ligne se fait en même temps trait et mot. Des objets, façonnés par l’artiste ou, pour ceux issus des arts premiers, collectionnés par lui telles des présences nécessaires, font écho à l’œuvre graphique et inscrivent celle-ci dans le chemin d’une vie.
Spirale des cycles, mythes et motifs
Fred Deux a abordé le dessin après avoir découvert l’œuvre de Paul Klee, en 1948. Chacun de ses dessins commence par une tache, à l’encre de Chine noire ou en couleur, qu’il travaille ensuite avec diverses techniques. Son travail s’organise par cycles et par séries, selon un temps en spirale, avec des progressions et des reprises de motifs plus anciens.
Son monde torturé témoigne de drames intérieurs, mais aussi historiques (la guerre), sans écarter fantasmes, érotisme, mythes inventés et une forme d’humour grinçant.