La nouvelle saison (2016-2017) de la Maison de la danse s’auréole d’une danse de très haute qualité, ouverte à tous les publics, ponctuée d’événements et de pépites à découvrir ! Panorama.
La danse reliée au musée des Confluences
Enrichie de quelques spectacles programmés pour la Biennale de la danse, cette nouvelle saison est dans la continuité du travail pédagogique et d’élargissement du public que Dominique Hervieu mène avec succès depuis son arrivée à Lyon.
Nous rassurant d’abord sur le fait que le projet de transformer l’ancien musée Guimet en un lieu de danse est en bonne voie (ouverture prévue en 2019-2020), elle invite cette année encore les Lyonnais à savourer tous les styles de danse, en misant sur des valeurs sûres, des découvertes et des paris chorégraphiques audacieux.
Habituellement articulée autour de thèmes précis, cette programmation n’en aura pas véritablement mais elle est intimement liée à un autre événement, conçu en collaboration avec le musée des Confluences : Corps rebelles, une grande exposition sur l’histoire de la danse depuis 1913, qui aura un volet sur la danse à Lyon. Ainsi, des thématiques comme la danse vulnérable, la danse virtuose, la danse savante, la danse populaire, la danse coloniale, la danse exotique feront le lien entre la Maison de la danse et l’exposition (dont l’ouverture est prévue le 13 septembre).
Les rendez-vous incontournables
Les Lyonnais en sont dingues et ils vont se régaler puisque cette année Mourad Merzouki fête les 20 ans de sa compagnie Käfig avec la reprise de deux pièces qui ont fait le tour du monde, Agwa et Pixel, et une soirée Cartes blanches composée de six solos écrits par ses meilleurs interprètes, notamment Brahim Bouchelaghem et Kader Belmoktar.
Côté “Archipel” qui consacre tous les ans un chorégraphe autour de plusieurs œuvres, vous pourrez revoir le travail d’Angelin Preljocaj avec son chef-d’œuvre Roméo et Juliette (costumes d’Enki Bilal), une nouvelle création ainsi qu’une série de duos extraits de pièces phares.
Le festival “Sens dessus dessous”, qui prend des risques avec des formes parfois déroutantes et hybrides, est toujours là et à suivre, d’autant plus que cette année on y retrouve la Grecque Patricia Apergi, qui nous avait enthousiasmés lors de la dernière Biennale avec une écriture ne ressemblant à aucune autre. Elle présente une nouvelle pièce autour des migrants et des sans-abris qui investissent les lieux de la ville.
Dans le genre surprenant, on se réjouit à l’idée de revoir la Québécoise Catherine Gaudet avec son incroyable danse animale, provocatrice, novatrice et qui explore les rythmes intérieurs de l’être humain.
Les pépites
Merveilleux choix que celui de Joëlle Bouvier chorégraphiant le Tristan et Isolde de Wagner pour le ballet du Grand Théâtre de Genève. On connaît le niveau exceptionnel de cette compagnie, mais on aime surtout la sensualité et la sensibilité de cette chorégraphe portée par la passion de la danse.
La rencontre entre Kader Attou et Andrés Marin,entre le hip-hop et le flamenco, avec sur scène des musiciens traditionnels du Rajasthan, promet un flot d’émotions car les deux artistes ne manquent ni de profondeur ni de sincérité et savent toujours toucher nos cœurs.
Il aura suffi de quelques images pour rester stupéfait devant le travail du Chinois Tao Ye, avec sa compagnie le Tao Dance Theater, que l’on a hâte de découvrir dans une pièce très minimaliste, jouant sur le noir et blanc, la fluidité, la symbiose des corps jusqu’à l’hypnose.
D’autres encore… à ne pas rater !
Jean-Claude Gallotta revient à Lyon avec une comédie musicale conçue autour de 13 titres de la chanteuse Olivia Ruiz. Ce sera l’occasion de retrouver l’univers pop, déjanté et terriblement humain du chorégraphe.
On ira voir sans hésiter Sankaï Juku, Yoann Bourgeois, Emanuel Gat, Russell Maliphant, sans oublier l’immense Alain Platel.
Une surprise nous vient des États-Unis avec le chorégraphe new-yorkais Jonah Bokaer et son complice le plasticien Daniel Arsham. Trois pièces seront présentées, dont la dernière, Rules of the Game, accompagnée d’une musique signée… Pharrell Williams.