Le théâtre de la Croix-Rousse maintient pour la saison à venir son identité musicale et la qualité de son offre théâtrale, en faisant jouer un réseau solidaire pour élargir son public et programmer des productions d’envergure. Panorama.
“Nous proclamons que ce n’est pas la culture qui coûte cher mais son absence.” On ne peut qu’approuver cette déclaration commune d’Anne Meillon et Jean Lacornerie, le couple aux manettes du théâtre de la Croix-Rousse. Elle dit bien leur volonté de continuer à proposer une offre culturelle exigeante au moment où les aides budgétaires ne cessent de se réduire.
Cette ambition s’appuie sur un système de partenariat et de passerelles avec d’autres lieux culturels, afin d’accueillir des spectacles ambitieux et de favoriser les croisements de publics. Le théâtre de la Croix-Rousse s’associera ainsi avec l’Opéra de Lyon, la Maison de la danse ou le festival “Sens interdits” des Célestins, mais également avec le théâtre de la Renaissance, qui partage son goût pour les spectacles musicaux.
En musique
Si cette orientation musicale fonde l’identité du théâtre de la Croix-Rousse, c’est avant tout parce que Jean Lacornerie est passé maître dans la mise en scène de comédies musicales. Bells are Ringing a ainsi connu le succès dans les années 1950 à Broadway… mais aussi à la Croix-Rousse la saison dernière, où la pièce a séduit par sa légèreté et sa drôlerie. C’est pourquoi Jean Lacornerie la reprend (du 3 au 6 novembre, à la Maison de la danse), avec la complicité des Percussions-Claviers de Lyon et de Gérard Lecointe pour la musique.
Jean Lacornerie reprendra aussi sa version de Mesdames de la halle (du 21 au 25 novembre), une opérette d’Offenbach qui décrit le ventre de Paris, l’agitation du monde des halles.
Date importante pour les amateurs de spectacles musicaux, Karine Locatelli (direction musicale) et Jeanne Candel (mise en scène) montent (du 23 mars au 3 avril) Brundibar, un opéra pour enfants créé par Hans Krasa durant l’hiver 1942 dans l’orphelinat juif de Prague. Tous les enfants qui avaient participé à cette création furent déportés…
Le quatuor Béla, connu à la Croix-Rousse pour ses interprétations virtuoses et ardentes de compositeurs contemporains, ambitionne de briser les clichés sur la musique classique avec Violes, trompes et tambours ! (le 8 avril), un spectacle-concert où se mêleront les répertoires.
Tandis que Tanto Amore, une création de Simone Moesen et Kaat de Windt, se penchera sur les héroïnes de Puccini (Butterfly, Mimi, Tosca, Turandot et Liù) qui ont pour point commun d’être mortes d’avoir trop aimé.
Beckett et Molière
Samuel Beckett revient décidément en force cette saison (notamment aux Célestins, on vous en reparle très vite). Mais l’attente de Wladimir et Estragon dans la mise en scène de Laurent Fréchuret (En attendant Godot, du 19 au 30 janvier), devrait être mémorable : on se souvient avec quel brio Fréchuret avait monté Oh les beaux jours…
Tout aussi passionnante sera sans doute la lecture de Tartuffe ou l’Imposteur proposée (du 1er au 12 mars) par Benoît Lambert, qui entend faire du personnage central de l’œuvre de Molière un sympathique escroc – incarné par l’excellent Marc Berman qui plus est…
Molière reviendra en fin de saison (du 16 au 23 juin) avec la joyeuse version des Précieuses ridicules réorchestrée par Camille Germser, avec plumes, strass et chansons.
Relations de famille In Vitro
Le collectif In Vitro, énergique et improvisateur, bénéficiera d’un traitement de faveur. Il mettra en scène trois pièces (du 16 au 29 mars) portant sur les relations familiales : La Noce de Brecht transposée dans les années 1970, Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce qui nous renverra aux années 1980 et Nous sommes seuls maintenant, création du collectif qui sera l’occasion de passer aux années 1990 avec une fête de famille rassemblant plusieurs générations.
L’Autriche nazie et une Blanche-Neige gothique
Gilles Pastor continuera (du 3 au 7 novembre) son exploration théâtrale de textes autobiographiques avec Thomas, basé sur cinq récits de Thomas Bernhard décrivant son enfance et son adolescence dans l’Autriche nazie.
Samuel Hercule et sa compagnie La Cordonnerie proposeront un ciné-spectacle sur Blanche-Neige (du 7 au 10 juin), devenue une magnifique ado au look gothique.
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– TNP