Une Antigone moderne dans les ruines de Fourvière

Reprise aux Nuits de Fourvière de la jubilatoire version d’Antigone signée Gwénaël Morin.

Sur le parking du théâtre du Point-du-Jour, avec merguez grillées et rosé en abondance, Gwénaël Morin avait proposé l’année dernière, à peu près à la même époque, une version inattendue du grand classique de Sophocle. On y retrouvait la manière brute de décoffrage dont le nouveau patron du théâtre du Point-du-Jour met en scène les textes du répertoire qu’il empoigne. Costumes façon troupe de MJC des années 1970, décor de carton-pâte et interprétation distanciée ou, au contraire, au plus près du texte. Ce qui ne l’avait aucunement empêché d’insuffler une extraordinaire force comique à la tragédie antique. Sans jamais obérer la profondeur des questionnements philosophiques mis en œuvre par Sophocle, il y a plus de 2 500 ans. Lesquels n’ont pas pris une ride puisqu’ils concernent l’aveuglement auquel conduit l’exercice du pouvoir.

C’est cette lecture que l’on peut retrouver ces jours-ci, jouée en grande partie par les mêmes comédiens (notamment Julian Eggerickx, composant une vibrante Antigone, ou Virginie Colemyn restituant à Créon toute sa force inflexible) mais dans un endroit inédit : les ruines situées en haut de l’enceinte de Fourvière. Une attraction de plus : c’est avec une vue plongeante sur le Lyon nocturne que l’on profitera du spectacle. Ce qui permettra, selon Gwénaël Morin, de “soumettre le texte aux radiations du site”.

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Antigone. Vendredi 7 et du 9 au 12 juin, à 19h, dans les ruines romaines de Fourvière. Nuits de Fourvière 2013.

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