Grand habitué des Journées de l’économie, dont il a organisé cette année encore la conférence inaugurale, Patrick Artus défend l’action “particulièrement utile” de cet événement, qui propose “un fond extrêmement sérieux, qui fait appel à la recherche” mais sous “une forme accessible”. L’occasion d’expliquer les réformes dont la France aurait, selon lui, besoin et de contrer quelques idées reçues.
Après avoir énoncé, dans une tribune publiée le 3 novembre ici même, les réformes qui lui semblent indispensables pour éviter un “déclin de la France”, le directeur des recherches de Natixis insiste plus particulièrement sur l'éducation : "On a eu le débat de savoir s'il fallait un système qui fabrique des gens extrêmement compétents, avec des connaissances resserrées", citant l'exemple du besoin d’"excellents informaticiens", ou si "le système éducatif [devait] préparer les gens au fait qu'ils vont devoir de changer de métier". La réponse serait dans l'articulation entre "un système éducatif qui arrive à former des gens extrêmement compétents dans leur premier métier et un système de formation professionnelle qui fasse que ces gens puissent changer de métier au bout de dix ou quinze ans".
Contrairement aux idées reçues, le système éducatif français n'empêche pas les Français d'entreprendre : ils sont proportionnellement deux à trois fois plus nombreux à créer une entreprise, rappelle Patrick Artus, avant d'alerter : "Méfions-nous quand même, beaucoup créent leur entreprise en France, parce qu'ils sont français, parce qu'il y a le “crédit impôt recherche”, qui est une politique extraordinairement efficace, mais ensuite partent aux États-Unis pour lever des fonds et se développer".