En fin de matinée, une première manifestation a réuni 600 personnes (450 selon la police). En tête, une banderole "Santé, Education, une même lutte". Derrière, suivaient les employés de l'hôpital (la moitié de l'effectif) puis les étudiants et les enseignants-chercheurs.
Pour leur quinzième semaine de mobilisation, ces derniers avaient décalé leur manifestation hebdomadaire de 14h à 11h pour pouvoir rejoindre, à la préfecture, les hospitaliers. Mais ce changement d'horaire n'explique pas à lui seul la faible affluence déjà constatée pour d'autres cortèges (lire notre article) et dans les assemblées générales. L'heure est aux examens. Le blocage a vécu. même si à Lyon 2, on ne sait toujours pas quelles formes ils prendront. Un conseil d'administration doit en décider vendredi. Mardi, une AG d'une cinquantaine d'enseignants grévistes s'était prononcée pour la neutralisation du semestre.
Septembre, en attendant
Au-delà des examens, étudiants et personnels mobilisés pensent au mois de septembre et au prolongement de la "résistance" contre les réformes Pécresse et Darcos.
"On garde des forces pour la rentrée, affirme Joséphine Rémon, maître de conférence en Anglais. On va faire en sorte que la loi sur l'autonomie ne s'applique pas". Cette enseignante gréviste promet la mise en place de "comité de vigilance" pour faire en sorte que l''université ne devienne pas une entreprise". "A l'hôpital comme à l'université, on recherche la rentabilité là où elle ne s'applique pas. On ne peut pas laisser passer ça. C'est donc forcément une lutte sur du long terme."
Convergence ?
Bruna Duboille, secrétaire général de la CGT santé pour le Rhône tient le même discours : "on se bat pour la défense du service public. La santé et l'éducation pour tous". Cependant, de la préfecture au parvis de l'Auditorium (terminus du cortège, à deux pas de la Part-Dieu), à l'appel de la CGT, FO et SUD, les quelques 200 hospitaliers ont surtout donné de la voix contre la loi Bachelot. Rien contre les réformes de l'université. Et au terme de la manifestation, les prises de paroles étaient 100% hôpital. "La convergence des luttes met du temps à se construire", commentait un militant.
Entre un mouvement social commencé il y quinze semaines et un autre débuté réellement le 28 avril, les mots d'ordre se croise.
Chaîne de blouses blanches
A l'hôpital, le recul de Roselyne Bachelot sur la gouvernance et sur la convergence des tarifications publiques/privées n'a pas empêché la mobilisation de ce jeudi.
La manifestation à peine terminée, ce sont 150 à 200 employés (selon les organisateurs) de l'hôpital de la Croix-Rousse qui ont entouré une partie de leur établissement d'un cordon rouge et blanc pour symboliquement "protéger l'hôpital public".
"Les quelques aménagements n'ont pas changé la philosophie de la loi, explique Nicole Smolksi, vice-présidente du principal syndicat des médecins, le SNPHAR. Ça fait dix ans, que l'on nous colle réforme sur réforme pour faire des économies sur la santé publique. Maintenant que le couvercle est enlevé, le gouvernement va avoir du mal à le refermer". Médecin anesthésiste, elle pointe la tarification à l'acte, mise en place il y a deux ans, qui conduit à privilégier la quantité des interventions sur la qualité des soins. "La loi Bachelot prévoit un "retour à l'équilibre financier". Concrètement, cela veut dire davantage de suppressions de lits et de postes. Alors que le personnel est déjà sous tension", ajoute Arlette Couzon technicienne de laboratoire, syndiqué à SUD.
Le 29 avril dernier, par crainte de débordements (lire notre article), le conseil d'administration des Hospices Civils de Lyon avait voté, en préfecture, un budget 2009 en déficit de 84 millions qui prévoit déjà la suppression de 200 emplois.
Photo : Fle-ur
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