ATTentat rue victor huog lyon
En 2019, l’attentat de la rue Victor-Hugo à Lyon avait fait une dizaine de blessés. (Photo de PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Attentat de la rue Victor-Hugo à Lyon : le procès débute ce lundi

Le procès de l'attentat de la rue Victor-Hugo, qui avait fait plus d'une dizaine de blessés à Lyon en 2019, s'ouvre aujourd'hui à Paris. Le principal suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Un islamiste algérien, qui voulait "faire peur" aux Français afin de les pousser à voter pour l'extrême droite et provoquer une "guerre civile", est jugé à partir de lundi à Paris pour un attentat à la bombe qui avait fait plus d'une dizaine de blessés à Lyon en 2019.

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Mohamed Medjdoub, qui fêtera ses 30 ans le 24 avril, comparaît pour tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, fabrication d'un engin explosif en relation avec une entreprise terroriste et détention et transport de produit explosif. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Une dizaine de blessés

Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé, sans papiers, avait posé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie dans une rue piétonne de Lyon. L'explosion de son engin, de faible intensité, avait fait plus d'une dizaine de blessés dont une fillette de 10 ans.

La bombe, emballée dans un sac en papier, était composée de TATP, un explosif artisanal relativement facile à fabriquer, enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 billes et vis métalliques. Les enquêteurs avaient pu remonter la piste du poseur de bombe grâce au système de mise à feu utilisé. Des piles, exclusivement vendues par Amazon, avaient servi pour activer l'engin. Après examen de l'historique des commandes Amazon de ces piles et les informations issues de la vidéosurveillance, les enquêteurs avaient interpellé Mohamed Medjdoub trois jours après l'attentat. L'enquête n'a pas permis d'établir d'éventuelles complicités.

"Créer une panique"

Second d'une fratrie de quatre enfants, Mohamed Medjdoub est arrivé en France en août 2017 pour rejoindre sa famille. Titulaire d'une licence de mathématiques et informatique obtenue en Algérie, il était en situation irrégulière après s'être vu refuser un visa étudiant.

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Face aux enquêteurs, il a reconnu être un "musulman pratiquant" revendiquant une lecture littérale du Coran. Il a expliqué que son but était de "faire peur aux Français" pour les pousser à voter pour l'extrême droite, ce qui, selon lui, exacerberait les tensions avec les musulmans et provoquerait "une guerre civile" en France. Pour autant, a-t-il soutenu, son opération n'avait pas comme objectif de faire des morts mais seulement de "créer une panique".

Il s'agit de "terroriser la population même en allant chercher leur pain", a-t-il dit aux enquêteurs en se présentant comme "un soldat de l'islam" ayant "dans (son) for intérieur" prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). En prison, l'accusé reconnaît avoir apprécié le voisinage de Salah Abdeslam, membre des commandos des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, avec qui il discutait "du Coran, de ce qui se passe, de tout".

En avril 2023, lors de son dernier interrogatoire, Mohamed Medjdoub avait expliqué avoir de la haine "contre toute la France". "On m'a humilié, on m'a manqué de respect et je vais me venger. Si je prends un Français (...), je vais le décapiter mais aussi le couper en mille morceaux", a-t-il dit. Le procès est prévu jusqu'au 7 avril.

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