Au fief de Wauquiez, la Région sort le million pour une ligne aérienne à cinq passagers par vol

Selon une enquête de nos confrères de Mediacités, le 28 mars en commission permanente, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a augmenté de 300 000 à un million d'euros sa subvention annuelle dédiée à la ligne aérienne entre Le-Puy-en-Velay en Haute-Loire et Paris-Orly. Très largement déficitaire, avec une moyenne de cinq passagers par vol (pour une capacité de 19 passagers) pour sept allers-retours par semaine, elle est défendue par le "conseiller spécial" de la Région, son ex-président et député de Haute-Loire, Laurent Wauquiez.

La Région défend une ligne qui contribue au "développement de (son) territoire, à l'emploi, et à la croissance de ses entreprises"

En effet, le candidat à la primaire des Républicains qui souhaite envoyer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon a été maire de la commune de 2008 à 2016 avant d'être élu à la tête de la Région. Une dépense supplémentaire donc pour cinq passagers par vol, alors que la collectivité désormais dirigée par Fabrice Pannekoucke a opéré des coupes dans les secteurs de la culture et de l'économie sociale et solidaire.

En 2022, la Chambre régionale des comptes suggérait pourtant aux collectivités de considérer la fermeture de cette ligne qui pour laquelle 77 passagers représentent 25 % des vols et dont "l'activité est structurellement faible". Les magistrats recommandaient de développer plutôt "la liaison en bus du Puy-en-Velay vers la gare TGV de Saint-Etienne".

Dans une réponse écrite adressée à notre média, la Région assure que "la ligne aérienne assurant la desserte entre le Puy et Paris Orly est, à l’instar de l’aéroport d’Aurillac dans le Cantal, que la Région finance, une ligne d’aménagement du territoire assurant une obligation de service public : désenclaver un territoire sans accès autoroutier".

Et d'ajouter : "Depuis la reprise de la ligne en septembre dernier, la fréquentation a presque doublé, conformément aux objectifs fixés. La Région Auvergne-Rhône-Alpes assume de permettre à l'ensemble de ses habitants des communes rurales de bénéficier de ces services qui contribuent au développement de notre territoire, à l'emploi, et à la croissance de ses entreprises."