Jeudi 27 mars en conseil municipal, la droite a interpellé l'exécutif écologiste sur sa gestion des caméras de vidéosurveillance à Lyon, qu'elle juge électoraliste.
Porteur politiquement ou non, dans une ville depuis toujours modérée, et penchant depuis peu à gauche, le sujet des caméras de vidéosurveillance est au coeur de la politique de la droite lyonnaise. À commencer par son patron, le maire LR du 2e arrondissement de Lyon et candidat aux municipales 2026, Pierre Oliver qui a décidé d'en faire son principal thème de campagne promettant pas moins de 2 000 caméras (contre 571 actuellement) en cas d'élection.
Lire aussi : 30 à 60 caméras de vidéosurveillance en plus à Lyon : l'opposition dénonce "quatre ans de flânerie"
Une stratégie "ni improvisée, ni opportuniste, mais construite dans le temps long"
Alors, quand le maire écologiste Grégory Doucet, contre l'avis d'une partie de sa majorité, décide qu'il installera entre 30 et 60 nouvelles caméras d'ici au second semestre 2025, Pierre Oliver et ses soutiens relèvent que "ce sujet qui n'était pas prioritaire le devient à an des élections", dixit Anne-Sophie Condemine lors du conseil municipal du jeudi 27 mars. Et Pierre Oliver quelques minutes plus tôt d'évoquer une "nouvelle conversion à la vidéosurveillance". Et d'ajouter : "Il était temps. Rappelons tout de même que fin novembre 2023, le SDMIS avait recensé un certain nombre site de sites non couverts, plus de quinze mois après on est encore dans l'attente."
L'adjoint au maire chargé de la sécurité, Mohamed Chihi a ainsi assuré que la stratégie de la ville n'est "ni improvisée, ni opportuniste, mais construite dans le temps long". Rappelant avoir fait le choix "de poser un diagnostic rigoureux" sur le dispositif existant avec la réalisation d'un audit, et le lancement (à la demande de l'opposition) d'une mission d'information et d'évaluation sur la sécurité à Lyon. "Nous avons fait le choix de la rigueur face aux postures et à l'agitation", considère Mohamed Chihi. En décembre 2024, Grégory Doucet avait quant à lui indiqué être arrivé au bout du processus de redéploiement des caméras existantes, considérant : "Il y a encore des besoins, on rachète des caméras", en assurant être un homme "méthodique".
La Ville de Lyon a investi quelque 13 millions d’euros dans la sécurité au cours du mandat, dont 6,3 millions d’euros sur la vidéosurveillance. Le parc est composé à ce jour de 571 caméras fixes et 30 nomades d’ici la fin de l’année. Pas suffisant pour Pierre Oliver qui réclame toujours le déport actif des images de vidéosurveillance de la Ville vers les services de la police nationale.
Lire aussi :
"penchant depuis peu à gauche" Il serait temps de redresser "la tour de Pise" lyonnaise. 2026 !