Soirée en mode éthique chapelle de la Trinité
©Etienne Maury, Métropole de Lyon

"Consommer moins mais consommer mieux" : l'événement "en mode éthique" de retour à Lyon

Le 23 avril prochain, l'événement "en mode éthique" revient à la Chapelle de la Trinité de Lyon. Son objectif, lutter contre la fast-fashion et montrer qu'une mode plus responsable est possible.

Pour la deuxième année consécutive, l'association The Greener Good organise "en mode éthique" à la Chapelle de la Trinité. L'événement prévu le 23 avril prochain fait écho au mouvement national de la "Fashion Révolution", fondé suite à l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh. Un drame ayant entrainé la mort de 1100 personnes employées à confectionner des vêtements de grandes marques. "L'objectif de cet événement est de rappeler les vrais enjeux de la fast-fashion", explique Clémence Mossé fondatrice et directrice de The greener good. Elle poursuit : "La surconsommation est un vrai problème écologique mais aussi humanitaire."

A travers cet événement, l'association souhaite montrer qu'une mode plus écologique et éthique est possible. Pour cela, Greener Good invite les participants à assister à des conférences et à déambuler au sein de son marché des créateurs. Un défilé de mode se tiendra également en fin de journée, permettant de mettre en avant des collections responsables et le savoir faire des exposants : "Ethique ne veut pas dire ringard, au contraire on trouve de tout, dont des choses très tendances", souligne Clémence. L'occasion de casser les stéréotypes et de montrer qu'une mode éthique n'est pas synonyme de coûteuse ou de mauvais goût.

Défilé en mode éthique à la chapelle de la Trinité
Défilé organisé par l'association "The Greener Good" ©Etienne Maury, Métropole de Lyon

"On se retrouve face à des géants"

En effet, les prix cassés et les collections sans-cesse renouvelées sont les éléments clés permettant à la fast-fashion de perdurer. Car malgré les dénonciations visant les conditions de travail des employés et l'impact écologique des grandes enseignes, cette dernière poursuit son ascension. "Un tee-shirt ne peut pas se vendre cinq euros et pourtant c'est devenu la norme" explique Alizée, créatrice lyonnaise. Elle poursuit : " Les matières utilisées et les personnes employées coûtent plus que cela, lorsque l'on achète un vêtement à ce prix là il y a forcément des oubliés." "Il faut rappeler qu'un couturier est avant tout un artisan, cela demande du travail", précise-t-elle.

Et la Ville de Lyon ne semble pas avoir été épargnée par cette massification de la fast-fashion. Une boutique éphémère du géant chinois Shein avait même ouvert temporairement en 2023 : "On se retrouve face à des géants qui arrivent à toucher les publics par les publicités et réseaux sociaux car ils ont de gros moyens" explique Clémence. Elle poursuit : "A notre échelle c'est difficile de lutter."

Mode évolutive, friperies...

Pourtant, comme l'explique la directrice de l'association : "des alternatives éthiques existent à Lyon". Friperies, mode évolutive, location, matériaux recyclables, tissus bio, la ville des Lumière regorge de solutions afin de lutter contre la fast-fashion : "L'objectif est de moins consommer pour mieux consommer", ajoute la fondatrice de l'association. "Il faut dénicher la coupe et la couleur qui nous correspondent, une fois trouvé on obtient son propre style." Elle précise : "Nous comprenons ensuite que nous ne sommes plus obligé de suivre les phénomènes de mode et de surconsommer."

Parmi ces alternatives lyonnaises présentes à l'événement : Caybeau, une marque lyonnaise proposant des vêtements recyclés, évolutifs et locaux pour enfants. "En visitant les dépôts d'associations j'ai constaté à quel point les gens surconsommaient, et en plus des mauvaises matières comme le polyester," explique la jeune créatrice. Afin de lutter contre cela, Alizée fabrique ses modèles à Lyon, à partir de housses et de draps chinés auprès d'associations type Emmaüs. Une fois conçus et achetés les modèles durent trois ans. Pour cela tout est calculé : la robe devient une tunique, tandis que le pantalon devient un short. S'il faut compter 59 euros pour une robe, la solution se veut économique et responsable : "Certes cela paraît cher sur le moment, mais le vêtement grandit avec l'enfant, on fini donc par réaliser des économies et on consomme moins", explique Alizée.

Pour Alizée, participer à l'événement "en mode éthique" est l'occasion de faire connaître sa marque, mais surtout de sensibiliser : "Participer à cette soirée va me permettre de présenter mon projet, mais cela va également permettre de montrer qu'il y a des alternatives à la fast-fashion."

En chiffres :
- Chaque année, un habitant européen achète 26kg de vêtements. Cela représente 9 mètres cubes d'eau, 400 kg de matières premières utilisées et 270 kg de gaz à effet de serre émis.
- La fabrication d'un tee-shirt nécessite 2700 litres d'eau, soit 70 douches
- Un tee-shirt payé 29 euros dans une enseigne de fast-fashion rapporte en moyenne moins de 2 centimes à la personne qui le fabrique.
- En Europe, 87% des vêtement inutilisés finissent incinérés ou en décharge, 1% sont recyclés.

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