Mardi 15 avril, une conférence organisée à l’École normale supérieure de Lyon sur la Palestine et le sionisme a été violemment interrompue par un groupe de personnes encagoulées. Trois participants ont été légèrement blessés. L’établissement a déposé plainte et une enquête est en cours.
L’École normale supérieure de Lyon (ENS) a déposé plainte après l’interruption violente d’une conférence sur la Palestine et le sionisme, organisée le 15 avril 2025 au sein de son campus. Des individus encagoulés ont fait irruption dans l’amphithéâtre. Selon nos confrères du Figaro, les fauteurs de troubles sont tous extérieurs à l'établissement.
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La conférence, animée par un enseignant-chercheur de l’ENS, portait sur les enjeux géopolitiques du conflit israélo-palestinien. "De nombreux étudiants et participants ont été violemment pris à partie, déplore la CGT. Par la violence des propos et des gestes, ainsi que par des menaces proférées à l’encontre des personnes présentes et des humiliations faites au conférencier et aux organisateurs, il s’agissait pour ce commando d’empêcher toute parole sur “l’histoire de la Palestine et du projet sioniste du XIXe siècle à nos jours”". Le syndicat pointe du doigt "un mouvement d'extrême droite violent et usant d’intimidations verbales et physiques pour empêcher le débat démocratique."
Une plainte déposée par l'école
L’ENS a immédiatement porté plainte pour trouble à l'ordre public et entrave à la liberté d'expression. Le procureur de la République a ouvert une enquête pour identifier les auteurs de cette intrusion violente. Toujours selon nos confrères du Figaro, si des insultes et propos injurieux ont bien été constatés, aucune violence physique n'aurait eu lieu durant l'intrusion. La direction de l'ENS a exprimé son soutien aux victimes et expliqué qu'elle avait autorisé cet "exposé" organisé par une association étudiante de l'école pour "garantir à ses étudiants une liberté d’association et d’expression, dans le strict respect du droit".
Le député du Rhône Abdelkader Lahmar, reprenant le communiqué de presse de la CGT, parle lui d'une "agression raciste et homophobe" et dénonce des méthodes de "brutalisation, intimidation, lâcheté."
Contexte de tensions sur les campus lyonnais
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes sur les campus lyonnais. Récemment, Sciences Po Lyon a été occupée par des étudiants pro-palestiniens, et l’Université Lyon 2 a vu un l'un des cours de l'un de ses professeurs envahi et interrompu par des militants l' accusant de "sioniste" suite à son opposition à la tenue de la célébration de la fin du jeûne du Ramadan au sein de l’Université (laquelle n’a pas porté plainte).