Le maire de Lyon, Grégory Doucet, à l’issue de sa garde à vue le 9 avril. (Photo Olivier CHASSIGNOLE / AFP)

La gauche lyonnaise apporte son "plein soutien" à Grégory Doucet après sa garde à vue 

Placé en garde à vue le 9 avril dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics, Grégory Doucet, a reçu le "plein soutien" de la gauche lyonnaise. 

À un an des municipales, le sujet ravive les passions au sein de la classe politique lyonnaise. Le 9 avril, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet était placé en garde à vue pour être entendu par les enquêteurs de la brigade financière dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics.

Après avoir passé presque 10 heures au commissariat, l’édile lyonnais a assuré avoir donné "les éléments d'explications sur ce que nous considérons être la nature de ces emplois et ce que nous avions déjà présenté à la chambre régionale des comptes (CRC)." Et de poursuivre : "Je suis très heureux d'avoir pris le temps et d'avoir été entendu aussi longtemps. (…)  "Je me suis mis à disposition de la justice et des enquêteurs. L'enquête va suivre son cours et c'est normal", a-t-il ajouté. 

Lire aussi :

Désaccord avec la Chambre régionale des comptes

Dans un communiqué diffusé ce vendredi 11 avril, une centaine d’élus des groupes Communistes, Écologistes et Socialistes, la gauche sociale et écologique apportent son "plein soutien" au maire de Lyon. "Nous, représentant plus d’une centaine d’élus de la ville de Lyon, savons à quel point notre démocratie est fragile et à quel point l’exercice d’un mandat est exigeant. Comme de nombreuses autres personnes depuis mercredi, nous apportons notre plein soutien à Grégory Doucet", écrivent-ils. La députée du Rhône Marie-Charlotte Garin dénonce par ailleurs "l'instrumentalisation de cette affaire par nos adversaires politiques" qui "n'honore ni la vie démocratique, ni le débat public."

Lire aussi : Pierre Oliver demande la "mise en retrait" de Grégory Doucet après sa garde à vue

Ils précisent notamment que la "mise en place de chargés de mission thématiques à la Ville de Lyon remonte à une trentaine d’années. Au début du mandat, la Ville a fait évoluer l'organisation (...) afin de clarifier les fonctions de ces agents administratifs. Puis, il y a quelques mois, ces fonctions ont été supprimées et les postes redéployés afin de se conformer aux recommandations de la Chambre régionale des comptes, qui est à l'origine de cette procédure." La Ville de Lyon rappelle également son "désaccord" quant à "l’analyse juridique formulée par la Chambre régionale des comptes, qu'elle considère comme réductrice et éloignée des réalités de fonctionnement des grandes collectivités locales."

Pour rappel, des perquisitions avaient précédemment été menées à l’Hôtel de Ville le 13 mars 2024. Elles intervenaient dans le cadre d'une commission rogatoire de trois magistrats instructeurs, saisis d'une information judiciaire ouverte le 7 février 2024 par le parquet de Lyon, du chef de "détournement de fonds publics par personnes dépositaires de l'autorité publique." L’enquête avait été ouverte après la réception par le parquet d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) pointant du doigt la gestion des chargés de mission auprès des adjoints au maire entre 2016 et 2024. "Sur la période contrôlée, durant laquelle trois maires se sont succédés, ces chargés de mission, au nombre d'une vingtaine, recrutés avec la participation des adjoints et souvent hors du cadre légal, exercent des missions correspondant à celles confiées à des collaborateurs de cabinet du maire et non pas des activités administratives", relevait la CRC.

Lire aussi : Grégory Doucet en garde à vue : Béatrice de Montille n'a "pas envie d'en faire un sujet politique"

D’autres collectivités concernées

La gauche souligne notamment que Lyon n’est pas la seule collectivité concernée par cette ambiguïté entre collaborateur politique et personnel administratif au service de la collectivité. La Région Auvergne-Rhône-Alpes est, elle aussi, dans le viseur de la justice et fait l’objet d’investigation de la part du Parquet national financier (PNF). 

La région Île-de-France avait également été perquisitionnée en 2020 dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics suite à un signalement de la CRC qui pointait du doigt le trop grand nombre de collaborateurs politiques (25 au lieu de 13) employés par la Région.

Lire aussi : Des perquisitions menées pour des soupçons d’emplois fictifs autour de Wauquiez

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut