La terrasse du Café 203, qui ne respecte pas la réglementation, a été signalée par la Ville de Lyon à la préfecture. Alors que la menace d'une fermeture administrative plane, son gérant parle d'une "punition" infligée par les écologistes.
La (trop) grande terrasse de l'emblématique Café 203, situé quai Fulchiron, disparaitra-t-elle ? Et l'établissement avec ? C'est en tout cas une possibilité depuis que Valentin Lungenstrass, adjoint écologiste à la Ville de Lyon, en charge des espaces publics, a demandé à la préfète du Rhône de mettre fin à cette occupation illégale de l'espace public en fermant administrativement le café restaurant, visé dit-il par "quatre mises en demeure" en 2024 et deux procès-verbaux en 2025.
Installée depuis sept ans par son propriétaire, Christophe Cédat, cette terrasse longe l’établissement côté Saône et côté colline de Fourvière. Seulement, il est reproché à l'installation son agrandissement sauvage, la présence de platinages en bois interdits et une exploitation toute l'année, même pendant la période hivernale.
"Elle ne nuit pas, ne dérange pas les véhicules et les gens qui passent"
Interdite par la réglementation donc, la terrasse "a des conséquences négatives, tant sur l'équité commerciale entre les différents acteurs du secteur que sur la qualité de vie des habitants locaux et des usagers de cette zone piétonne", selon la Ville écologiste. "La terrasse a sa place, elle ne nuit pas, ne dérange pas les véhicules et les gens qui passent. C'est important de restaurer cette vérité là", défend Laure Cédat, l'épouse du propriétaire. Qui reprend : "C'est une allégation qui, aujourd'hui, ne semble pas fondée". La collectivité ne précise pas, d'ailleurs, d'où elle tire ces conclusions.
Entre 2017 et 2023, néanmoins, l'aménagement a fait l'objet d'une vingtaine de procès verbaux par la municipalité, autrefois sous Gérard Collomb puis Georges Képénékian, et désormais sous Grégory Doucet. "Nous, on a une autre approche. Une terrasse, c'est aussi un appel", poursuit Christophe Cédat, estimant qu'une dérogation et un changement de réglementation devrait être instaurés. Selon ses dires, la fermeture de sa terrasse représenterait une perte d'environ 35 % de son chiffre d'affaires. "Si on ne l'avait pas, on aurait beaucoup moins d’activité, on se serait à la limite du dépôt de bilan", insiste le gérant.
Plus de 400 commentaires au formulaire
Contactée par Lyon Capitale, la mairie assure "garantir une cohabitation harmonieuse entre les différents usagers de l'espace public. Cela ne peut se faire au détriment de la sécurité, de l'accessibilité et du respect du cadre réglementaire, en équité avec les autres restaurateurs qui eux le respectent".
Derrière cette affaire, le porte-parole du collectif des Défenseurs de Lyon pense faire les frais de ses nombreuses remontrances à l'égard de la politique menée par les écologistes. "On ne peut pas le décorréler, naturellement. C'est quand même assez fou. La mairie transforme les remarques en opposition. Nous, on veut bien être constructifs", se défend-il.
Face à cette demande jugée "arbitraire", Laure et Christophe Cédat ont mis en ligne un formulaire pour recueillir les témoignages des Lyonnais. À ce jour, plus de 400 réponses ont été reçues, avec seulement quatre avis faisant état d'une gêne pour la circulation piétonne ou automobile. Désormais, le mot final appartient à la préfecture.
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