(Photo by EMMANUEL DUNAND / AFP)

Le patron de Safran bannit les villes écologistes, le projet d'usine annulé dans la métropole de Lyon a-t-il refroidi le groupe ?

Alors que la métropole de Lyon était positionnée jusqu'en 2023 pour accueillir la nouvelle usine mondiale de freins carbone de Safran, le groupe annonce ne plus vouloir s'installer dans des villes détenues par des écologistes.

Le suspens prend-il subitement fin ? Initialement retenue pour accueillir la nouvelle usine mondiale de disques de freins carbone, la Métropole de Lyon n'accueillera finalement pas Safran. Et ce, malgré l'annonce d'Emmanuel Macron en 2019, alors en visite à Villeurbanne, sur le choix définitif du groupe de s'implanter sur le territoire lyonnais.

En conseil métropolitain en septembre 2023, le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard confirmait que la piste s'était refroidie : "Safran a changé de position et n'a, toujours pas totalement, donné sa position". Et ambitionnait donc de réserver ce site pour installer "jusqu'à 18 entreprises et 750 à 1 000 emplois".

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Interrogé lundi 14 avril par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les freins à la réindustration, le directeur général du groupe Safran Olivier Andriès a assuré qu'il éviterait désormais "d'investir en France dans une ville détenue par une majorité écologiste". Une réaction qui fait suite à des attaques menées par des militants écologiques contre un projet d'usine à Rennes, détenue par un exécutif écologiste.

"Je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste"

Et d'insister : "Je vais être très clair (…). Chaque fois que j’aurai un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste. Ce n’est pas politique. Mais à partir du moment où on oublie l’intérêt national, où on a une attitude égoïste et où on ne comprend que 500 emplois sont importants pour le territoire et la vie des personnes, je dis que ce n’est pas la peine".

En compétition avec les États-Unis et le Canada, la Métropole de Lyon voit semble-t-il s'éloigner définitivement l'hypothèse d'une seconde usine de freins sur son territoire, après l'usine de Villeurbanne. Contactée par Lyon Capitale, la Métropole de Lyon assure qu'elle ne se sent pas concernée par ces propos et que ce projet est refermé depuis 2023, Safran privilégiant une installation hors de la France en raison des prix de l'énergie. L'exécutif écologiste lui avait pourtant proposé plus de 14 hectares de foncier à Feyzin, au cœur de la Vallée de la chimie pour cette implantation.

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"La Métropole n'a pas provoqué le départ de Safran"

Les propos du directeur général du groupe Safran Olivier Andriès ont également interpellé la classe politique lyonnaise. À commencer par le maire de Saint-Priest Gilles Gascon, qui écrit sur son compte X : "Des centaines d’emplois sacrifiés, des millions d’euros d’investissements envolés. À cause du dogmatisme écologiste, Safran va tourner le dos à la Métropole de Lyon. Quand j’interpelle Bruno Bernard il répond par le mépris. Mais les faits sont là. L’idéologie ne construit rien".

Ce sur quoi le président de la Métropole de Lyon a rebondi, affirmant que "Safran a renoncé au site de Feyzin dès 2021 parce que la localisation choisie en 2019 n’était pas adaptée à son projet industriel", comme indiqué par son service presse à Lyon Capitale plus tôt dans la journée.

Et de tancer le président du groupe La Métro positive au conseil métropolitain : "Votre tentative de récupération politique tombe donc complètement à côté des faits : non seulement la Métropole n'a pas provoqué le départ de Safran, mais en plus, elle a réagi immédiatement pour sécuriser l'avenir industriel du site concerné".

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