Installés depuis décembre dernier dans l'ancienne école maternelle Gilibert, 80 sans-abris devraient être expulsés à partir de 1er avril.
Après avoir été délogés en novembre dernier de leur campement installé place Carnot dans le 2e arrondissement de Lyon, près de 80 sans-abris ont pu trouver refuge dans l'ancienne école maternelle Gilibert. "Même si les conditions de vie sont loin d'être idéales en raison de la promiscuité et du manque d'équipements, ils sont enfin au chaud et en sécurité", se soulage le collectif Jamais sans toit, qui avait formulé une demande en ce sens.
Néanmoins, cette solution reste temporaire. Après le 31 mars, "les occupants et les collectifs devront libérer le site afin de permettre des travaux préalables pour les pratiques artistiques amateures de l’ENSBAL à la rentrée 2025-2026", indiquait alors la Ville de Lyon. Selon le collectif Jamais sans toit, les adjointes de Grégory Doucet, Sophia Popoff et Marie Alcover, ont informé les familles - ils restent 60 personnes, certaines ayant trouvé une solution d'hébergement - du lancement de la démarche d'expulsion au 1er avril.
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"Indigne de remettre ces familles vulnérables à la rue"
D'après Jamais sans toit, trente enfants vivaient au sein du campement de la place Carnot. Le collectif, dans une lettre adressé au maire lyonnais, lui demande de ne pas lancer cette procédure d'expulsion : "Nous ne remettons pas en cause l'intérêt pour les amateurs de l'école des Beaux Arts de poursuivre leurs enseignements, mais il nous semble que la mise en sécurité des enfants doit primer sur ces considérations".
Et de rappeler le soutien du président de la république, Emmanuel Macron, à la préfète Fabienne Buccio après avoir voulu mettre en place une expérimentation pour "fluidifier" le système d'hébergement. Expérimentation retoqué par le gouvernement Bayrou quelques jours plus tard. "Dans ce contexte inquiétant, il serait absolument indigne de remettre ces familles vulnérables à la rue. En ce moment même, 24 établissements scolaires sont déjà occupés par des enseignants et parents d'élèves à bout de souffle", ajoute Jamais sans toit.