Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon et co-fondateur de Voix commune, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
A l'approche des élections municipales et métropolitaines de 2026, Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge du logement, souhaite faire entendre sa musique aux différentes composantes de la majorité métropolitaine. Avec Voix commune, le mouvement politique local qu'il a fondé, il a listé 30 propositions qu'il soumet aux autres forces de gauche. "Nous sommes partis de la question de travailler 30 propositions pour les communes, pour la métropole et c'est à partir de cela que nous allons ouvrir le dialogue avec les partenaires. A partir d'enjeux qui sont les enjeux des grands lyonnais et des grandes lyonnaises à Givors comme dans l'ouest lyonnais, comme dans le coeur de Lyon. C'est quoi l'éducation ? Quelle est notre politique des collèges ? C'est quoi notre politique en matière d'éducation populaire ?", liste-t-il.
Pour 2026, il appelle à une union des différentes composantes de l'actuelle majorité métropolitaine mais assure que le programme doit l'emporter sur les considérations partisanes : "avec mes amis de Voix commune, notre obsession ça n'est ni la France insoumise, ni qui que ce soit d'autre mais véritablement de faire des propositions pour les grands lyonnais".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Renaud Payre
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Renaud Payre. Vous êtes vice-président de la Métropole de Lyon en charge du Logement, vous avez aussi lancé votre, alors je ne sais pas si le mot parti ou plateforme, lequel est le mieux adapté, votre formation politique voie commune, vous tenez ce mardi un rassemblement, l'objectif de voie commune, forcément on est à un an des élections municipales et métropolitaines, quel est-il, c'était de peser mais de peser en indépendant ou de peser dans un rapprochement de toutes les grandes formations de gauche ?
J'ai toujours été personnellement favorable et un militant de l'union des forces de gauche, vous vous souvenez peut-être que j'ai été candidat en 2020 pour la gauche unie et puis qu'il y a eu par avant des engagements qui ont été forts au service précisément d'une union.
Candidat pour une gauche unie qui était quand même désunie dans les urnes...
Non mais qui rassemblait le parti socialiste, le parti communiste, les amis de Benoît Hamon, de Raphaël Glucksmann et d'autres donc c'était quand même une force de gauche unie précisément et nous avons fait alliance avec les écologistes au deuxième tour. Mais voie commune ce sont 150 femmes et hommes qui viennent de quartiers différents, qui viennent de professions différentes, qui ont pour la plupart jamais eu un engagement dans un parti au préalable. Donc déjà c'est ça l'aventure, quand vous dites vous avez créé, non nous avons créé ce qui est déjà une vraie différence. Et le deuxième élément pour répondre réellement à votre question, 30 propositions. C'est à dire que nous sommes partis de la question de travailler 30 propositions pour les communes, pour la métropole et c'est à partir de cela que nous allons ouvrir le dialogue avec les partenaires. A partir d'enjeux qui sont les enjeux des grands lyonnais et des grandes lyonnaises à Givors comme dans l'ouest lyonnais, comme dans le coeur de Lyon. C'est quoi l'éducation ? Quelle est notre politique des collèges ? C'est quoi notre politique en matière d'éducation populaire ?
C'est des manques que vous avez identifié ?
C'est les éléments d'un nouveau projet. Je ne crois pas que 2026 sera un projet de sortant ou de sortante. 2026 n'est pas 2020. Depuis le monde s'est complètement transformé. Vous voyez bien le poids de l'extrême droite, le poids du camp réactionnaire. Il est absolument incommensurable par rapport à 2020. Nous ne sommes pas dans le même monde.
Pour vous, aller devant les électeurs en 2026 en parlant de végétation, de végétalisation de forêts urbaines, de pistes cyclables, c'est prendre un risque majeur ?
Pas du tout. Vous laissez supposer une forme de stratégie. il faut que la transition écologique soit au coeur des débats. Quand je vois certains réactionnaires, sur le plan international comme sur le plan national, dire qu'il n'y a pas de transition écologique. On va continuer à forer, forer, forer. On se moque des objectifs des accords de Paris par exemple. Quand on fait cela, on passe à côté de l'histoire. Il faut que la transition écologique, mais pas à n'importe quel prix. Il faut une transition écologique avec une politique d'égalité. Moi, je considère qu'il y a encore, avec mes amis de voix commune, nous considérons que nous devons faire encore plus d'efforts quand le taux de pauvreté est 3,3 fois supérieur dans nos quartiers populaires. Je pense au Verne, à Givor. Je pense aussi à la Duchère. Je pense aux Minguettes que dans le reste de la métropole.
Pour vous, il y a un manque social dans l'action de la métropole depuis le début du mandat. Je pense que nous devons faire plus.
Nous devons faire plus. Et autrement, nous ne nous représenterons pas devant les électeurs. Oui, nous devons encore faire des efforts. Oui, la file d'attente, et je sais de quoi je parle, dans la file d'attente d'un logement social est beaucoup trop longue. Donc nous devons encore porter des efforts.
Parce que vous n'avez pas assez construit. Il y a ces fameux 6 000 logements que vous aviez promis et que vous aviez promis que vous n'allez pas avoir...
Nous avons été confrontés à une crise sans précédent. Est-ce que dans le prochain mandat, on doit se dire pour autant, on ralentit ? Pas du tout. Il faut absolument maintenir. L'objectif que nous avions fixé en 2020 était l'objectif qui correspondait à la pression, c'est-à-dire au nombre de demandeurs qui attendaient un logement. Cette pression, elle est la même qu'aujourd'hui. Donc oui, sur ce plan-là, nous devons faire plus. Mais comme sur bien des domaines, sur le plan de l'attractivité, du développement économique. Parce qu'encore une fois, un des enjeux majeurs, c'est l'emploi pour les jeunes et les moins jeunes, mais notamment avec une vraie disparité entre les quartiers populaires et le reste de la métropole. Donc oui, sur ce plan-là…
Vous constatez une perte d'attractivité ? C'est ce que disent les Républicains, ce que disent vos opposants. Lyon a perdu, la métropole a perdu en attractivité.
Non, ce mandat a été un mandat qui a posé les bases, et notamment de la question de la mesure de l'impact. C'était primordial. Mais oui, il faut capter plus d'entreprises dans notre métropole, je le crois. Pas selon un modèle qui était cher à nos prédécesseurs, mais notamment pour mieux coopérer avec les autres villes de l'ère métropolitaine. Je pense au nord de l'Ardèche, au nord de la Drôme, je pense aussi à la Loire, je pense à la Plaine de l'Ain. Pourquoi ? Parce que c'est ainsi qu'on arrivera notamment à réduire les mouvements de va-et-vient, les mouvements pendulaires, et donc on réussira à la transition écologique. C'est exactement de cela dont nous allons parler ce soir, à travers la soirée de voix commune, qui est une grande soirée à partir de nos 30 premières propositions.
Vous en avez déjà parlé avec Bruno Bernard, de ces 30 propositions, de cette inflexion peut-être plus sociale d'un second mandat ?
Je dialogue toujours avec Bruno Bernard, évidemment. J'appartiens à l'exécutif, je m'y sens bien, et je dialogue de manière particulièrement rapprochée avec le président de la métropole. Mais il est normal que toutes les sensibilités de la gauche fassent des propositions. Vous voyez, nous à voix commune, on ne fait pas des places ou des noms un préalable. On pense réellement que les Françaises, les Français, les Grands Lyonnais, les Grands Lyonnaises, les habitants de Givors, de Grigny, mais aussi de Saint-Fons, de Vénissieux, ils ont besoin qu'on leur réponde à leurs questions. Et leurs questions, c'est celles de leur quotidien, et notamment de la question de la justice sociale. Donc oui, 30 propositions concrètes qui seront notre contribution à une discussion. On verra si cette discussion a lieu par la suite. Je l'appelle de mes voeux.
Vous parliez de votre envie d'une gauche unie. Votre gauche, elle va d'où à où ? Puisque se pose la question notamment de est-ce qu'il faut faire des alliances avec la France insoumise ? Ou en tout cas, on voit bien que tout ce qui existait autour du nouveau Front populaire à l'été a complètement disparu, que plus personne n'a vraiment envie de travailler avec les autres. Vous, elle va d'où à où votre gauche ?
Ma gauche est celle du dialogue, et celle du respect des différences, et celle véritablement de la coopération. Et oui, j'en appelle à l'Union, mais il est quand même surprenant que souvent on demande aux partenaires de la France insoumise jusqu'où ça va, et qu'on ne demande pas aux personnes de la France insoumise si elles veulent faire partir. Je ne sais pas, demandez-leur. Moi je crois que la meilleure réponse est celle-ci. Demandez-leur et quel est leur état d'esprit. Aujourd'hui je l'ignore, et donc c'est à eux qu'il faut le demander. Moi très concrètement, avec mes amis de Voix commune, notre obsession ça n'est ni la France insoumise, ni qui que ce soit d'autre mais véritablement de faire des propositions pour les grands lyonnais, les grands lyonnaises, et les habitants de nos communes. Mais vraiment. Et je vous invite à regarder, mais j'invite tous les téléspectateurs à regarder précisément quelles sont ces 30 premières propositions, qui sont des propositions pour le quotidien, et pour précisément alimenter un nouveau projet.
Une paire n'en fait pas deux !
"Le dialogue" mais pas avec l'économie postmonétaire, parce que ces "humanistes" continuent à croire que l'argent n'est pas un outil qui transforme le voisin en concurrent économique... 😀