Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, Grégory Doucet, maire de Lyon, a tenu à apporter son soutien à la présidente de l’Université Lumière Lyon 2, Isabelle Von Bueltzingsloewen, visée par des menaces de mort.
Grégory Doucet ne pouvait pas rester silencieux plus longtemps, alors que la polémique autour de l'université Lyon 2 continue de prendre de l'ampleur. Dans un message publié ce mardi 22 avril sur ses réseaux sociaux, le maire de Lyon a tenu à apporter son soutien à la présidente de Lyon 2, Isabelle Von Bueltzingsloewen, visée ces derniers jours par des menaces de mort.
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"Les menaces de mort dont elle est victime sont intolérables. Elles s’inscrivent dans un climat déjà tendu, marqué notamment par l’intrusion d’un groupe d’étudiants lors d’un cours début avril. Une atteinte inacceptable à la liberté d’enseigner" s'est exprimé l'édile lyonnais. Avant de poursuivre : "La liberté académique est un pilier de notre démocratie. Elle implique la possibilité de débattre, de critiquer, de produire du savoir, dans le respect du cadre républicain, des personnes et des institutions. Les enseignants comme les responsables universitaires doivent pouvoir exercer leurs missions sereinement, à l’abri de toute pression ou menace. Les responsables politiques n’ont pas à remettre en cause, directement ou indirectement, la liberté académique comme la libre administration des universités."
L'association France Universités qui regroupe des dirigeants d'établissements avait également apporté il y a quelques jours son soutien à Mme von Bueltzingsloewen "victime d'une polémique inacceptable et stérile sur les fantasmes de l'islamo-gauchisme et du wokisme à l'Université".
Une enquête ouverte
Pour rappel, le parquet de Lyon avait expliqué lundi avoir ouvert une enquête sur les chefs de "menace de mort sur personne chargée d'une mission de service public et harcèlement en ligne" après ces menaces.
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L'Université Lyon 2 est au cœur de vifs débats depuis l'intrusion, le 1er avril, d'un groupe de personnes encagoulées lors d'un cours de Fabrice Balanche, spécialiste reconnu de l'Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants le taxant de "raciste" et "sioniste", il avait mis fin à son exposé et quitté l'amphithéâtre. L'incident avait suscité une large condamnation, le ministère de l’Éducation dénonçant une situation "absolument inacceptable". L'université avait accordé une protection fonctionnelle à M. Balanche et effectué un signalement au parquet, qui avait ouvert une enquête pour "entrave à l'exercice de la fonction d'enseignant".
Deux semaines plus tard, dans un entretien à nos confrères de Tribune de Lyon, sa présidente Isabelle von Bueltzingsloewen a encore dénoncé des "faits intolérables" et la "ligne rouge franchie" par les militants.
Elle avait dénoncé "les paroles affligeantes" de Fabrice Balanche
Mais elle a aussi regretté "l'emballement médiatique disproportionné" autour de l'affaire et a épinglé les "paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l'université" prononcées par Fabrice Balanche, qui a dénoncé dans de nombreux médias "l'islamo-gauchisme" en vigueur selon lui à Lyon 2. Le maître de conférence était allé jusqu'à évoquer de "l'entrisme islamiste à travers des groupes d'extrême gauche" sur le plateau de 6 minutes chrono.
Depuis cet article, les prises de position pour ou contre la présidente de l'Université se sont multipliées. Jugeant sa réaction "inadmissible", le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabrice Pannekoucke et son prédécesseur devenu conseiller spécial, Laurent Wauquiez, ont demandé au ministre de l'Enseignement supérieur une mission d'inspection sur "les dérives préoccupantes" au sein de Lyon 2.
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