Nathalie Perrin-Gilbert
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Municipales à Lyon : "je veux une ville où l'on puisse vivre", promet Nathalie Perrin-Gilbert

Nathalie Perrin-Gilbert, conseillère municipale et désormais candidate aux élections municipales de 2026, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Nathalie Perrin-Gilbert s'est officiellement lancée dans la course aux élections municipales. Comme en 2014 et en 2020, elle veut incarner une alternative à gauche. "On a décidé d'aller plus vite et d'annoncer ma candidature au regard de ce qui est en train de ce que nous observons on va dire, c'est-à-dire à droite et au centre-droit des noms qui apparaissent ou qui réapparaissent, monsieur Aulas, monsieur Braillard, pour le centre-droit monsieur Képénékian", justifie-t-elle.

Elle pointe d'ailleurs le manque d'appétence de Grégory Doucet pour la question sociale comme l'une des raisons de son engagement : "de l'intérieur on a dû souvent batailler pour remettre au coeur des préoccupations de l'exécutif la question sociale, la question économique, la question des seniors et de la petite enfance, parce qu'en effet la priorité était donnée sur les vélos et les déplacements".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Nathalie Perrin-Gilbert

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Nathalie Perrin-Gilbert. Vous êtes conseillère municipale et officiellement candidate à la ville de Lyon, vous étiez venu il y a quelques semaines sur ce plateau, vous réfléchissiez à une candidature. Qu'est-ce qui fait qu'en quelques semaines vous êtes passé de réfléchir à une candidature à être candidate officiellement aux élections municipales ?

Alors en effet vous avez raison, on avait avec Lyon en commun, mon groupe, plutôt parlé d'une candidature, si candidatures il devait y avoir pendant l'été, c'est-à-dire globalement au mois de juin. On a décidé d'aller plus vite et d'annoncer ma candidature au regard de ce qui est en train de ce que nous observons on va dire, c'est-à-dire à droite et au centre-droit des noms qui apparaissent ou qui réapparaissent, monsieur Aulas, monsieur Braillard, pour le centre-droit monsieur Képénékian, donc beaucoup d'hommes globalement, et puis à gauche que constatons-nous ? Et bien on constate des parties de gauche qui ont envie d'une alternative pour la gauche mais qui sont un petit peu tétanisés face à ces noms qui apparaissent à droite et qui finalement sont plus sur des rencontres pour se partager des places et éventuellement des territoires et pas sur des rencontres de débats et de propositions pour Lyon et une proposition de gauche pour Lyon. Et nous on se dit qu'il est temps de porter la voix des Lyonnais, des Lyonnaises, de porter le débat sur non pas des places mais sur des idées, sur des propositions et d'ouvrir la campagne en effet sur des propositions pour Lyon et les Lyonnais. Moi je ne veux pas être dans des débats de place, je veux être dans des débats d'idées pour Lyon et les Lyonnais, c'est le sens de ma candidature.

Qu'est-ce que vous voulez faire pour Lyon puisque vous avez annoncé vouloir apaiser Lyon ? Finalement peut-être mettre même Lyon en pause ? C'est ça
l'idée ?

Je ne suis pas contre le changement et en effet il faut se projeter dans l'avenir et ce que l'on peut reprocher jusqu'à présent c'est plutôt un manque de vision de ce que sera le Lyon de demain qu'une véritable projection. Aujourd'hui on fait face à une réorganisation de la ville en matière de déplacement et certainement des retards avaient été pris, notamment en termes de piétonisation de quelques artères, en transport en commun également, sur des pistes cyclables aussi. Ça il fallait certainement avancer dans la question des déplacements mais ce que je peux reprocher peut-être c'est qu'on a focalisé l'ensemble de nos politiques publiques sur cette transformation urbaine et de mobilité de la ville sans penser j'ai envie de dire au reste et sans penser au quotidien et sans accompagner les Lyonnais et les Lyonnaises dans leur présent. Moi ce que je veux pour Lyon c'est une ville où l'on puisse vivre. Ça veut dire un véritable plan petite enfance parce qu'aujourd'hui la question de comment quand on est une famille on fait garder ses enfants à Lyon.

Il y a eu beaucoup d'ouverture de berceaux. Alors ça a été bloqué par le fait qu'il y ait des difficultés de recrutement des assistantes maternelles...

Je vais vous donner un exemple là dans le dans le budget qui va arriver ce jeudi on nous propose de diminuer par deux le nombre d'apprentis accueillis par la ville de Lyon parce qu'en effet l'état se désengage un peu du financement des apprentissages. Pourquoi je fais le lien ? Aujourd'hui on a besoin d'accueillir des apprentis, par exemple des éducateurs et éducatrices jeunes enfants et puis les fidéliser, les accueillir dans nos établissements, soutenir aussi les crèches associatives. Les crèches associatives sont le parent pauvre aujourd'hui de la politique petite enfance de la ville. Donc si on veut avoir des agents et des agentes ou des personnels dans nos crèches associatives, il faut par exemple les fidéliser, les accueillir, les former et ça passe par un plan d'apprentissage. Ça par exemple on ne le fait pas. Donc ouvrir un vrai plan petite enfance sur notre ville ça veut dire penser aussi à nos aînés dans la ville. Comment quand on est une famille on accompagne son aîné, la personne âgée soit par des soins à domicile, de l'accompagnement à domicile, soit par une entrée dans une résidence senior ou dans une EHPAD municipale accessible. Or là ce que je vois c'est que la métropole par exemple réduit son taux directeur, son taux de financement de nos EHPAD publics et ça va mettre nos établissements en difficulté. Donc penser la petite enfance, penser les aînés, penser nos écoles également. On a fait beaucoup et c'est très bien, il fallait le faire.

300 millions d'euros ont été investi dans le cadre du plan de mandat...

Mais on est tous ou on a été parents d'enfants accueillis dans les écoles, les bâtiments c'est toujours beaucoup trop chaud l'été par exemple. Quand est-ce qu'on va avoir un grand plan de rénovation de nos bâtiments, les modifications des menuiseries etc. La rénovation thermique, il faut lancer un plan sur les bâtiments, ça crée de l'emploi également et ça répond au confort des enfants accueillis. Il faut aussi une ville où l'on peut travailler et aujourd'hui il faut mieux accompagner le tissu des PME, il faut mieux accompagner le mouvement d'éducation de l'économie sociale et solidaire mise à mal notamment par la région Auvergne-Rhone-Alpes. Il faut accompagner les commerces et les artisans du centre-ville. Qu'est-ce qu'on veut ? On veut un centre-ville avec des enseignes et des franchises qu'on voit partout dans les centres-villes européens ou alors faut-il cultiver la singularité de Lyon, c'est-à-dire avoir une presqu'il où l'on pouvait encore avoir du commerce de proximité de l'artisanat spécifique qu'on ne retrouve pas ailleurs. Tout ça n'a pas été suffisamment accompagné.

Pour vous, tout a été sacrifié sur le totem du vélo ? C'est ce que vous avez constaté de l'intérieur puisque vous avez passé une partie du mandat en étant adjointe ?

Sacrifier est un grand mot, en tout cas ce que je peux vous dire c'est que de l'intérieur on a dû souvent batailler pour remettre au coeur des préoccupations de l'exécutif la question sociale, la question économique, la question des seniors et de la petite enfance, parce qu'en effet la priorité était donnée sur les vélos et les déplacements. Et puis construire l'avenir ça veut dire aussi ne pas figer la ville. Moi ce que je constate avec toutes ces infrastructures et c'est un petit peu ce que je voulais dire en disant on va mettre un peu sur pause, toutes ces autoroutes à vélo, puisque c'est le terme qui est utilisé, ces autoroutes à vélo, ces infrastructures de transport lourds qui sont créés vont figer la ville pour plusieurs décennies. Or, qu'est ce qu'on observe ? On a des habitants qui partent de Lyon, on a des habitants qui partent de la métropole. Pourquoi construire du dur quand on ne sait pas encore quelle va être l'évolution démographique de la ville ? Je préférais une ville plus souple, plus fluide, plus souple, plus habile. Je pense que c'est comme ça qu'il faut préparer la ville de demain, c'est ça l'adaptation. Et j'ai l'impression qu'on fige, qu'on fige des usages et qu'on fige la ville. Et puis dernière chose, je parle des familles parce que je pense que c'est celles qui sont le plus en difficulté pour vivre à Lyon aujourd'hui. Je regardais les chiffres, les ménages lyonnais aujourd'hui, 52% des ménages à Lyon sont composés d'une personne seule. C'est le strict inverse de ce qu'on observe au niveau national. Au niveau national, 60% des ménages sont des familles, 40% des personnes isolées. A Lyon, 52% des ménages sont des personnes isolées. Et la tendance en fait ces dernières années ne fait que se confirmer. Ça veut dire que ce sont les familles qui partent. Et moi je pense que ce n'est pas bon pour une ville comme Lyon de perdre ses habitants et ses habitants là. C'est pas bon pour l'équilibre social. C'est ça que je veux retrouver comme structure à Lyon.

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